La polution sonore
Diktat du bruit / Lutter contre le tapage
Silence !
Le confinement a diminué le bruit créé par les transports motorisés. Cette mise sur pause a permis le retour du silence et le plaisir d’écouter. Les bruits de la nature ont sauté aux oreilles de toutes et tous, ruraux comme citadins, mettant au jour les dégâts de la pollution sonore. Qualifiée de « problème de santé publique » par l’OMS, la pollution sonore est un fléau invisible.
Diktat du bruit
Le bruit est un son qui produit une sensation auditive désagréable, gênante ou dangereuse. Un bruit peut être caractérisé par sa fréquence (grave ou aiguë), son intensité et sa durée. Différents bruits sont présents dans notre environnement et affectent notre santé. De nombreuses associations se sont déjà mobilisées contre la pollution sonore, dont les effets sur la santé sont dévastateurs. Le bruit engendre des pathologies sur l’appareil auditif (lorsqu’on est exposé à plus de 80 dB — boîte de nuit, concert, certaines usines), mais pas seulement… Le bruit, même modéré, provoque une augmentation du rythme cardiaque et de la tension artérielle. Si le bruit se répète, l’excitation se change en fatigue puis en stress, mesurable par l’augmentation du cortisol dans le sang. Et si le bruit survient la nuit, il dérègle le sommeil et ses différentes phases, le rendant non réparateur. Une étude de 2016 met en évidence un lien entre l’exposition au bruit de riverains d’aéroports français et la mortalité par maladie cardiovasculaire, cardiopathie ischémique et infarctus du myocarde. Le coût supporté par la société pour la prise en charge des conséquences sanitaires du bruit est de 11,5 milliards d’euros par an, ont calculé l’Agence de la transition écologique (Ademe) et le Conseil national du bruit (CNB).
Pollution sonore
Pendant les quatre premières semaines du confinement, l’association Bruitparif a relevé les 150 capteurs déployés dans toute l’Île-de-France qui ont enregistré une diminution de 60 à 90 % des émissions sonores le long des axes routiers. Un phénomène qui ne se limite pas au territoire francilien. La trêve sonore a aussi concerné les riverains des axes routiers fréquentés, des ports et des aéroports, et des zones touristiques. Selon un rapport de 2016 de l’Ademe, 52 millions de personnes sont affectées par le bruit du transport routier, six millions par celui du trafic ferroviaire et quatre millions par le trafic aérien. Parmi elles, neuf millions sont exposés à des niveaux de bruit moyen considérés comme critiques, supérieurs à 55 voire 65 dB (A). Des valeurs largement supérieures aux dernières recommandations de l’Organisation mondiale de la santé, comprises entre 45 et 53 dB (A). Ces mesures sont aujourd’hui prises en compte parce qu’une directive européenne 2002/49/CE appliquée dans le droit français s’est mise en place dans les années 2000. Elle impose la réalisation de cartes de bruit stratégiques (CBS) et de plans de prévention du bruit dans l’environnement (PPBE) et également leurs publications. Les Préfets doivent donner le classement sonore des infrastructures routières. En Corse, les principaux axes routiers sont considérés comme bruyants (zones affectées par le bruit entre 30 et 100 mètres). Cela contraint notamment les promoteurs immobiliers à prévoir des isolements acoustiques spécifiques pour toute construction neuve située à proximité de ces voies. Pour les ports en zone urbaine, comme à Bastia, Ajaccio, L’Île Rousse, un programme européen « Decibel » est chargé d’évaluer les bruits et proposer des solutions pour retrouver de la quiétude.
Lutter contre le tapage
Certes l’arrivée des touristes redonne espoir à l’économie insulaire, mais les bruits de l’été, malgré le coronavirus et l’absence de festivals, restent présents et polluent surtout les nuits. Le monde moderne est de plus en plus bruyant. La démographie galopante, la mécanisation, le tourisme de masse nous cassent les oreilles. Acouphènes, hypo ou hyperacousie, fatigue auditive… nos oreilles n’en peuvent plus et entendent de moins en moins bien. Selon l’Agence française de sécurité sanitaire de l’environnement et du travail (AFSSET), pas moins de 5 millions d’entre nous seraient concernés par la malentendance, dont 15 % porteraient des prothèses auditives. Cette pollution sonore affecte également la faune, soumise à des bruits de quads, de tronçonneuse, de vols d’avion, de bateaux… L’antropophonie est aussi un fléau pour la nature. Si le silence est d’or, peut-être faut-il le laisser prospérer…
Le confinement a diminué le bruit créé par les transports motorisés. Cette mise sur pause a permis le retour du silence et le plaisir d’écouter. Les bruits de la nature ont sauté aux oreilles de toutes et tous, ruraux comme citadins, mettant au jour les dégâts de la pollution sonore. Qualifiée de « problème de santé publique » par l’OMS, la pollution sonore est un fléau invisible.
Diktat du bruit
Le bruit est un son qui produit une sensation auditive désagréable, gênante ou dangereuse. Un bruit peut être caractérisé par sa fréquence (grave ou aiguë), son intensité et sa durée. Différents bruits sont présents dans notre environnement et affectent notre santé. De nombreuses associations se sont déjà mobilisées contre la pollution sonore, dont les effets sur la santé sont dévastateurs. Le bruit engendre des pathologies sur l’appareil auditif (lorsqu’on est exposé à plus de 80 dB — boîte de nuit, concert, certaines usines), mais pas seulement… Le bruit, même modéré, provoque une augmentation du rythme cardiaque et de la tension artérielle. Si le bruit se répète, l’excitation se change en fatigue puis en stress, mesurable par l’augmentation du cortisol dans le sang. Et si le bruit survient la nuit, il dérègle le sommeil et ses différentes phases, le rendant non réparateur. Une étude de 2016 met en évidence un lien entre l’exposition au bruit de riverains d’aéroports français et la mortalité par maladie cardiovasculaire, cardiopathie ischémique et infarctus du myocarde. Le coût supporté par la société pour la prise en charge des conséquences sanitaires du bruit est de 11,5 milliards d’euros par an, ont calculé l’Agence de la transition écologique (Ademe) et le Conseil national du bruit (CNB).
Pollution sonore
Pendant les quatre premières semaines du confinement, l’association Bruitparif a relevé les 150 capteurs déployés dans toute l’Île-de-France qui ont enregistré une diminution de 60 à 90 % des émissions sonores le long des axes routiers. Un phénomène qui ne se limite pas au territoire francilien. La trêve sonore a aussi concerné les riverains des axes routiers fréquentés, des ports et des aéroports, et des zones touristiques. Selon un rapport de 2016 de l’Ademe, 52 millions de personnes sont affectées par le bruit du transport routier, six millions par celui du trafic ferroviaire et quatre millions par le trafic aérien. Parmi elles, neuf millions sont exposés à des niveaux de bruit moyen considérés comme critiques, supérieurs à 55 voire 65 dB (A). Des valeurs largement supérieures aux dernières recommandations de l’Organisation mondiale de la santé, comprises entre 45 et 53 dB (A). Ces mesures sont aujourd’hui prises en compte parce qu’une directive européenne 2002/49/CE appliquée dans le droit français s’est mise en place dans les années 2000. Elle impose la réalisation de cartes de bruit stratégiques (CBS) et de plans de prévention du bruit dans l’environnement (PPBE) et également leurs publications. Les Préfets doivent donner le classement sonore des infrastructures routières. En Corse, les principaux axes routiers sont considérés comme bruyants (zones affectées par le bruit entre 30 et 100 mètres). Cela contraint notamment les promoteurs immobiliers à prévoir des isolements acoustiques spécifiques pour toute construction neuve située à proximité de ces voies. Pour les ports en zone urbaine, comme à Bastia, Ajaccio, L’Île Rousse, un programme européen « Decibel » est chargé d’évaluer les bruits et proposer des solutions pour retrouver de la quiétude.
Lutter contre le tapage
Certes l’arrivée des touristes redonne espoir à l’économie insulaire, mais les bruits de l’été, malgré le coronavirus et l’absence de festivals, restent présents et polluent surtout les nuits. Le monde moderne est de plus en plus bruyant. La démographie galopante, la mécanisation, le tourisme de masse nous cassent les oreilles. Acouphènes, hypo ou hyperacousie, fatigue auditive… nos oreilles n’en peuvent plus et entendent de moins en moins bien. Selon l’Agence française de sécurité sanitaire de l’environnement et du travail (AFSSET), pas moins de 5 millions d’entre nous seraient concernés par la malentendance, dont 15 % porteraient des prothèses auditives. Cette pollution sonore affecte également la faune, soumise à des bruits de quads, de tronçonneuse, de vols d’avion, de bateaux… L’antropophonie est aussi un fléau pour la nature. Si le silence est d’or, peut-être faut-il le laisser prospérer…