Respectons le sens des mots
Ne plus respecter le sens des mots.....
Respectons le sens des mots !
Hélas, mille fois hélas, il est désormais commun que, dans notre bas monde, la tendance soit à ne plus respecter l’esprit des mots. Tout est banalisation ! Pire, même le sens des mots se perd. Tout devient approximation !
Ces dernières semaines, chez nous, le mot LIBERTÀ à la cote.
Pourtant… Aucune manifestation appelant à la libération de militants nationalistes n’a eu lieu. Il n’a pas été relevé de rassemblements en faveur des peuples d’Afghanistan tombés sous la coupe des Talibans. Il n’a pas été organisé d’attroupements apportant un soutien politique et moral aux femmes veuves ou célibataires d’Afghanistan qui sont désormais contraintes de porter la burka, qui ne peuvent plus sortir de chez elles qu’accompagnées d’un membre masculin de leur famille et qui, en règle générale dans l’espace public, ne peuvent plus que se taire, courber l’échine et raser les murs. Il n’a même pas été signalé le moindre rassemblement dénonçant des interpellations arbitraires ou des détentions provisoires de manifestants.
Mais alors, pourquoi diable le samedi à 19 heures, devant les préfectures à Aiacciu et Bastia, des centaines d’individus s’époumonnent à crier LIBERTÀ et brandissent des pancartes arborant ce mot ? Ils entendent protester contre l’entrave à la liberté que représentent, selon eux, l’obligation de présenter un passe sanitaire ou l’incitation forte à passer sous les fourches caudines de la vaccination contre la Covid.
J’avoue avoir du mal à les comprendre. Il m’est en effet difficile de concevoir que présenter un document à un restaurateur (auquel arrive de présenter sa carte d’identité si l’on règle par chèque) ou être invité à se faire vacciner pour éviter d’être soi-même gravement malade et ne pas transmettre une maladie à son voisin, relèvent d’une atteinte grave à la liberté.
Cependant, bien qu’étant « pro-passe » et « pro-vaccin », j’admets que refuser d’être contrôlé ou de se voir administrer dans l’organisme un ADN messager puisse indisposer et que pour exprimer le refus de ce contrôle ou de cet acte médical, l’on use du mot LIBERTÀ.
Même s’il est scandé avec un accent « pointu ».
Gratuit ? Mouais…
En revanche, ces derniers jours, un usage du mot LIBERTÀ m’a fortement déplu.
Un centre commercial de la périphérie d’Aiacciu a annoncé, salué et célébré par un affichage publicitaire arborant ce mot, la fin de la mesure imposant sur son site la présentation du passe sanitaire. Contrairement à certains, je n’ai cependant été ni surprise, ni choquée, Hélas, mille fois hélas, il est désormais commun que dans notre bas monde, la tendance soit à ne plus respecter l’esprit des mots.
Tout est banalisation ! Pire, même le sens des mots se perd. Tout devient approximation ! Exemple de la chose : l’usage à tout-va du mot GRATUIT. Il est certes commercialement ou politiquement payant d’affirmer qu’un produit ou un service est gratuit et il est certes très agréable pour le client ou l’usager de croire qu’il peut obtenir une marchandise ou une prestation sans bourse délier. Mais la réalité est bien moins séduisante. Si vous ou moi ne payons pas quelque chose, quelqu’un d’autre en assume forcément le financement. Produire un bien ou assurer une prestation à obligatoirement un coût qui doit être assumé. Ainsi le troisième produit du « deux achetés, un offert » est financé par une rétribution moindre du producteur, une politique salariale peu favorable à l’employé de l’hypermarché ou même une réduction du dividende de l’actionnaire. Ainsi instaurer un service public dit gratuit suppose le versement d’une subvention par l’Etat ou une collectivité territoriale et en conséquence une charge fiscale plus lourde pesant sur le contribuable.
Pourquoi en fais-je tout un plat ? Ma réponse est qu’il n’est pas neutre ou indolore de relativiser ou édulcorer le sens des mots. En effet, outre déformer la réalité, agir ainsi sème la confusion, l’incompréhension et la défiance et en définitive dessert le vivre ensemble. La bonne compréhension et la concorde entre les individus exigent l’usage à bon escient des mots.
Alexandra Sereni
Hélas, mille fois hélas, il est désormais commun que, dans notre bas monde, la tendance soit à ne plus respecter l’esprit des mots. Tout est banalisation ! Pire, même le sens des mots se perd. Tout devient approximation !
Ces dernières semaines, chez nous, le mot LIBERTÀ à la cote.
Pourtant… Aucune manifestation appelant à la libération de militants nationalistes n’a eu lieu. Il n’a pas été relevé de rassemblements en faveur des peuples d’Afghanistan tombés sous la coupe des Talibans. Il n’a pas été organisé d’attroupements apportant un soutien politique et moral aux femmes veuves ou célibataires d’Afghanistan qui sont désormais contraintes de porter la burka, qui ne peuvent plus sortir de chez elles qu’accompagnées d’un membre masculin de leur famille et qui, en règle générale dans l’espace public, ne peuvent plus que se taire, courber l’échine et raser les murs. Il n’a même pas été signalé le moindre rassemblement dénonçant des interpellations arbitraires ou des détentions provisoires de manifestants.
Mais alors, pourquoi diable le samedi à 19 heures, devant les préfectures à Aiacciu et Bastia, des centaines d’individus s’époumonnent à crier LIBERTÀ et brandissent des pancartes arborant ce mot ? Ils entendent protester contre l’entrave à la liberté que représentent, selon eux, l’obligation de présenter un passe sanitaire ou l’incitation forte à passer sous les fourches caudines de la vaccination contre la Covid.
J’avoue avoir du mal à les comprendre. Il m’est en effet difficile de concevoir que présenter un document à un restaurateur (auquel arrive de présenter sa carte d’identité si l’on règle par chèque) ou être invité à se faire vacciner pour éviter d’être soi-même gravement malade et ne pas transmettre une maladie à son voisin, relèvent d’une atteinte grave à la liberté.
Cependant, bien qu’étant « pro-passe » et « pro-vaccin », j’admets que refuser d’être contrôlé ou de se voir administrer dans l’organisme un ADN messager puisse indisposer et que pour exprimer le refus de ce contrôle ou de cet acte médical, l’on use du mot LIBERTÀ.
Même s’il est scandé avec un accent « pointu ».
Gratuit ? Mouais…
En revanche, ces derniers jours, un usage du mot LIBERTÀ m’a fortement déplu.
Un centre commercial de la périphérie d’Aiacciu a annoncé, salué et célébré par un affichage publicitaire arborant ce mot, la fin de la mesure imposant sur son site la présentation du passe sanitaire. Contrairement à certains, je n’ai cependant été ni surprise, ni choquée, Hélas, mille fois hélas, il est désormais commun que dans notre bas monde, la tendance soit à ne plus respecter l’esprit des mots.
Tout est banalisation ! Pire, même le sens des mots se perd. Tout devient approximation ! Exemple de la chose : l’usage à tout-va du mot GRATUIT. Il est certes commercialement ou politiquement payant d’affirmer qu’un produit ou un service est gratuit et il est certes très agréable pour le client ou l’usager de croire qu’il peut obtenir une marchandise ou une prestation sans bourse délier. Mais la réalité est bien moins séduisante. Si vous ou moi ne payons pas quelque chose, quelqu’un d’autre en assume forcément le financement. Produire un bien ou assurer une prestation à obligatoirement un coût qui doit être assumé. Ainsi le troisième produit du « deux achetés, un offert » est financé par une rétribution moindre du producteur, une politique salariale peu favorable à l’employé de l’hypermarché ou même une réduction du dividende de l’actionnaire. Ainsi instaurer un service public dit gratuit suppose le versement d’une subvention par l’Etat ou une collectivité territoriale et en conséquence une charge fiscale plus lourde pesant sur le contribuable.
Pourquoi en fais-je tout un plat ? Ma réponse est qu’il n’est pas neutre ou indolore de relativiser ou édulcorer le sens des mots. En effet, outre déformer la réalité, agir ainsi sème la confusion, l’incompréhension et la défiance et en définitive dessert le vivre ensemble. La bonne compréhension et la concorde entre les individus exigent l’usage à bon escient des mots.
Alexandra Sereni