Economie corse : vers un autre développement ?
Derrière la crise sanitaire liée au coronavirus, s’annonce une crise économique et sociale mondiale d’une envergure jamais connue depuis 1945.
La croissance en baisse de 8% et une richesse contractée au niveau national laissent augurer un véritable tsunami économique. Et la Corse n’y échappera pas. Avec un PIB qui pourrait baisser de 18% à 25%, l’absence d’industrie, 90% de TPE et un tissu économique reposant essentiellement le tourisme, l’île est très peu armée pour faire face. Raison pour laquelle l’ensemble des acteurs institutionnels et privés se mobilisent pour trouver des solutions. Si le consensus est total, beaucoup d’incertitudes subsistent encore…
La crise sanitaire liée au coronavirus est loin d’être achevée qu’une deuxième, économique, celle-là, pointe le bout de son nez. En Corse, où le tissu économique repose en majeure partie sur le tourisme, l’inquiétude est vive. Exits, cette année, les vacances de Pâques et un mois de mai plutôt bien fréquenté d’ordinaire, qui donnent le coup d’envoi de la saison estivale. Autant dire que la situation risque fort de se compliquer. Dans une île où l’activité touristique draine plus de 2 millions de personnes par an et représente 30% du PIB, on aura vite mesuré-sans en vérifier encore l’étendue- les dégâts causés par le Covid-19.
Un large consensus pour faire front
Conscients de la menace qui pèse, les élus de la majorité territoriale ont placé, une fois n’est pas coutume, les fondamentaux de leur démarche (coofficialité, statut de résident, statut fiscal, etc…) de côté pour s’efforcer de parer au mieux à ce danger. Ainsi, et autour d’un large consensus (élus territoriaux, banques, Chambre Consulaires, Etat), une conférence bancaire territoriale a été mise en place avec, pour objectif, d’être au plus près des entreprises corses.
A ce jour, une chose est quasi-certaine : l’absence de saison-éventualité que personne ne peut à ce jour écarter- aurait des conséquences dramatiques pour l’économie corse. Et les dernières mesures de l’Etat (annulation des charges de mars à juin) ou les différentes aides proposées n’y pourraient rien.
En outre, un effet domino est aussi à craindre. Et tous les secteurs sont concernés. Ceux liés au tourisme, bien sûr, mais également tout ceux qu’il draine dans son sillage : bâtiment (absence ou gel de chantiers), immobilier (peu ou pas de locations, absence de transactions), transports, agro-alimentaire (ventes en baisse), camps de vacances (baisse de la fréquentation, reprise tardive…), sport (annulation de grandes manifestations nationales et internationales), culture (annulation des grands festivals tels que Jazz in Aiacciu ou les nuits de la guitare de Patrimoniu) et jusqu’aux foires à thème.
Certes, la reprise des différentes activités liées au tourisme semble être prévue pour la mi-juin. Moindre mal pourrait-on dire. Il n’empêche, dans une île qui comporte 90% de TPE, dont un quart emploient de six à dix salariés, que les effets d’une avant-saison d’ores et déjà ratée, se font déjà ressentir. Et en cas de reprise, plusieurs inconnues subsistent : Quelles conditions ? Quelle durée ? Quelle clientèle ? Quel délai pour le paiement des charges ?
Le risque d’une deuxième vague
Le secteur bancaire aura, à n’en pas douter, un rôle majeur à tenir dans cette crise mais, compte tenu de la difficulté, il ne pourra pas, à lui seul, supporter tout le poids de la crise. Le Gouvernement pourra-t-il effacer en totalité les dettes des entreprises ? La question mérite d’être posée pour un Etat dont la dette publique représente 98,4% de son PIB (environ deux milliards d’euros). Le pic de pandémie était attendu ces dernières semaines et la Corse a su y faire front. Reste à savoir comment elle sortira de la deuxième crise qui s’annonce. Sachant, en outre, qu’une autre crainte, et non des moindres, se profile : le risque, comme dans d’autre pays, d’une deuxième vague de pandémie…
Finalement, cette crise remet beaucoup de choses en question. Sur une planète où 1/5e de la population exploite 4/5e des richesses, le triptyque mondialisation, surproduction, surconsommation est mis à mal par un simple petit microbe. Une crise qui nous ramène à l’essentiel et nous dirige sans doute dans les décennies à venir, vers d’autres modèles de société. Où l’humain doit être placé au cœur de tous les enjeux. Il serait peut-être bon, en Corse, de relancer et remettre à l’ordre du jour la notion d’Economie Identitaire chère à Tony Casalonga, l’un des meilleurs présidents du CESEC que la Corse ait connu…
La crise sanitaire liée au coronavirus est loin d’être achevée qu’une deuxième, économique, celle-là, pointe le bout de son nez. En Corse, où le tissu économique repose en majeure partie sur le tourisme, l’inquiétude est vive. Exits, cette année, les vacances de Pâques et un mois de mai plutôt bien fréquenté d’ordinaire, qui donnent le coup d’envoi de la saison estivale. Autant dire que la situation risque fort de se compliquer. Dans une île où l’activité touristique draine plus de 2 millions de personnes par an et représente 30% du PIB, on aura vite mesuré-sans en vérifier encore l’étendue- les dégâts causés par le Covid-19.
Un large consensus pour faire front
Conscients de la menace qui pèse, les élus de la majorité territoriale ont placé, une fois n’est pas coutume, les fondamentaux de leur démarche (coofficialité, statut de résident, statut fiscal, etc…) de côté pour s’efforcer de parer au mieux à ce danger. Ainsi, et autour d’un large consensus (élus territoriaux, banques, Chambre Consulaires, Etat), une conférence bancaire territoriale a été mise en place avec, pour objectif, d’être au plus près des entreprises corses.
A ce jour, une chose est quasi-certaine : l’absence de saison-éventualité que personne ne peut à ce jour écarter- aurait des conséquences dramatiques pour l’économie corse. Et les dernières mesures de l’Etat (annulation des charges de mars à juin) ou les différentes aides proposées n’y pourraient rien.
En outre, un effet domino est aussi à craindre. Et tous les secteurs sont concernés. Ceux liés au tourisme, bien sûr, mais également tout ceux qu’il draine dans son sillage : bâtiment (absence ou gel de chantiers), immobilier (peu ou pas de locations, absence de transactions), transports, agro-alimentaire (ventes en baisse), camps de vacances (baisse de la fréquentation, reprise tardive…), sport (annulation de grandes manifestations nationales et internationales), culture (annulation des grands festivals tels que Jazz in Aiacciu ou les nuits de la guitare de Patrimoniu) et jusqu’aux foires à thème.
Certes, la reprise des différentes activités liées au tourisme semble être prévue pour la mi-juin. Moindre mal pourrait-on dire. Il n’empêche, dans une île qui comporte 90% de TPE, dont un quart emploient de six à dix salariés, que les effets d’une avant-saison d’ores et déjà ratée, se font déjà ressentir. Et en cas de reprise, plusieurs inconnues subsistent : Quelles conditions ? Quelle durée ? Quelle clientèle ? Quel délai pour le paiement des charges ?
Le risque d’une deuxième vague
Le secteur bancaire aura, à n’en pas douter, un rôle majeur à tenir dans cette crise mais, compte tenu de la difficulté, il ne pourra pas, à lui seul, supporter tout le poids de la crise. Le Gouvernement pourra-t-il effacer en totalité les dettes des entreprises ? La question mérite d’être posée pour un Etat dont la dette publique représente 98,4% de son PIB (environ deux milliards d’euros). Le pic de pandémie était attendu ces dernières semaines et la Corse a su y faire front. Reste à savoir comment elle sortira de la deuxième crise qui s’annonce. Sachant, en outre, qu’une autre crainte, et non des moindres, se profile : le risque, comme dans d’autre pays, d’une deuxième vague de pandémie…
Finalement, cette crise remet beaucoup de choses en question. Sur une planète où 1/5e de la population exploite 4/5e des richesses, le triptyque mondialisation, surproduction, surconsommation est mis à mal par un simple petit microbe. Une crise qui nous ramène à l’essentiel et nous dirige sans doute dans les décennies à venir, vers d’autres modèles de société. Où l’humain doit être placé au cœur de tous les enjeux. Il serait peut-être bon, en Corse, de relancer et remettre à l’ordre du jour la notion d’Economie Identitaire chère à Tony Casalonga, l’un des meilleurs présidents du CESEC que la Corse ait connu…