L'IVG , un droit reproductif fragile
Le 28 septembre, c'était la journée internationale du droit à l'avortement.
L’IVG, un droit reproductif fragile
Le 28 septembre, c’était la journée internationale du droit à l’avortement. En dehors des aspects militants, le sujet est bien plus complexe qu’il n’y parait. Il fait appel à la notion de vie privée et de propriété de soi, aussi bien qu’à la science et à l’éthique, sans oublier la religion. Alors que certains pays ou États remettent en cause ce droit, le sujet de la régulation des naissances repose la question du rôle des femmes dans la société.
Les pour et les contre
Il y a ceux qui sont favorables à l’avortement, et les autres. Parmi les détracteurs, on retrouve généralement les pro-vie, avec des arguments souvent teintés de religion, le zygote formé par la fusion d’un ovule et d’un spermatozoïde ayant déjà une âme, ou à tout le moins des droits, les droits du fœtus sont égaux à ceux de la mère, et l’avortement reviendrait donc à commettre un meurtre. Pour les partisans, c’est le droit de la femme à disposer de son propre corps qui prévaut, le fœtus faisant partie du corps de la femme, celle-ci est libre de poursuivre la grossesse ou pas. Il y a aussi l’argument sociologique, notamment le besoin des femmes en situation de précarité de contrôler le nombre de leurs enfants pour échapper à la pauvreté. Car il ne faut pas non plus oublier qu’avoir recours à l’avortement pour une femme engendre une souffrance physique, souvent suivie d’une détresse psychologique. Comme l’a proclamé Simone Veil dans son discours à l’Assemblée nationale en 1974 « aucune femme ne recourt de gaieté de cœur à l'avortement ». L’avortement est un recours ultime. C’est un choix délicat et douloureux que certaines femmes font, pour des raisons de santé, physique ou mentale. Que les raisons soient sanitaires ou idéologiques, cet acte n’est pas neutre.
Menace sur la pratique
Alors qu’aujourd’hui le débat porte sur l’allongement du délai légal de l’avortement, le film « L'Évènement » d'Audrey Diwan, adapté du roman éponyme d'Annie Ernaux, rappelle que dans les années 60, se faire avorter était un acte illégal en France. Outre-Atlantique, le gouvernement Biden se bat pour bloquer la loi du Texas qui restreint l’IVG, y compris en cas de viol ou d’inceste. À Malte, en Andorre, au Vatican et à Saint-Marin, l’avortement est passible d’emprisonnement. Seize pays dans le monde interdisent le recours à l’avortement. Tous les types d’IVG. Il en existe trois types : la pilule du lendemain, l’IVG médicamenteuse et l’intervention chirurgicale. Dans la théorie, en France, toute femme enceinte, y compris mineure, qui ne souhaite pas poursuivre une grossesse peut en demander l'interruption. La pratique de l'avortement est réglementée et plusieurs étapes doivent être respectées, avant et après l'intervention. Mais des inégalités d’accès sont constatées sur le territoire. C’est pour combattre ces inégalités d’accès qu’a été proposé l’allongement du délai d’IVG de 12 à 14 semaines. En 2020, 222 000 interruptions volontaires de grossesse (IVG) ont été enregistrées en France, soit 11 000 en moins par rapport à 2019, selon un rapport de la Drees. Cette baisse est plus notable en Corse, où le taux est passé de 19,4 % en 2019 à 17 % en 2020. Les experts en santé publique mettent cette baisse sur le compte de la diminution des conceptions durant le premier confinement, car les statistiques publiées par l’Insee font par ailleurs état d’une chute du nombre de naissances à la fin de 2020 et au début de 2021.
Planifier les naissances
Il est toujours communément admis que les femmes doivent fonder un foyer et s’occuper des enfants. Ce schéma traditionnel est largement remis en cause par une nouvelle génération, et pas uniquement pour des raisons environnementales. La procréation n’est plus vécue comme un passage obligé par les jeunes femmes, qui remettent aussi en cause de porter seule le poids de la contraception. La question de la régulation des naissances repose par là même celle de la place des femmes dans la société. Les droits reproductifs ne sauraient se limiter à la seule question du droit à l’avortement. Accès à la contraception, stérilisation, avortements contraints… sont autant de marqueurs qui déterminent l’égalité entre les hommes et les femmes, et leur liberté de disposer de leur propre corps. Sans oublier, avant le droit, la question de l’éducation sexuelle, souvent négligée. Alors qu’on sait bien, qu’un jeune averti et responsabilisé en vaut deux.
Maria Mariana
Le 28 septembre, c’était la journée internationale du droit à l’avortement. En dehors des aspects militants, le sujet est bien plus complexe qu’il n’y parait. Il fait appel à la notion de vie privée et de propriété de soi, aussi bien qu’à la science et à l’éthique, sans oublier la religion. Alors que certains pays ou États remettent en cause ce droit, le sujet de la régulation des naissances repose la question du rôle des femmes dans la société.
Les pour et les contre
Il y a ceux qui sont favorables à l’avortement, et les autres. Parmi les détracteurs, on retrouve généralement les pro-vie, avec des arguments souvent teintés de religion, le zygote formé par la fusion d’un ovule et d’un spermatozoïde ayant déjà une âme, ou à tout le moins des droits, les droits du fœtus sont égaux à ceux de la mère, et l’avortement reviendrait donc à commettre un meurtre. Pour les partisans, c’est le droit de la femme à disposer de son propre corps qui prévaut, le fœtus faisant partie du corps de la femme, celle-ci est libre de poursuivre la grossesse ou pas. Il y a aussi l’argument sociologique, notamment le besoin des femmes en situation de précarité de contrôler le nombre de leurs enfants pour échapper à la pauvreté. Car il ne faut pas non plus oublier qu’avoir recours à l’avortement pour une femme engendre une souffrance physique, souvent suivie d’une détresse psychologique. Comme l’a proclamé Simone Veil dans son discours à l’Assemblée nationale en 1974 « aucune femme ne recourt de gaieté de cœur à l'avortement ». L’avortement est un recours ultime. C’est un choix délicat et douloureux que certaines femmes font, pour des raisons de santé, physique ou mentale. Que les raisons soient sanitaires ou idéologiques, cet acte n’est pas neutre.
Menace sur la pratique
Alors qu’aujourd’hui le débat porte sur l’allongement du délai légal de l’avortement, le film « L'Évènement » d'Audrey Diwan, adapté du roman éponyme d'Annie Ernaux, rappelle que dans les années 60, se faire avorter était un acte illégal en France. Outre-Atlantique, le gouvernement Biden se bat pour bloquer la loi du Texas qui restreint l’IVG, y compris en cas de viol ou d’inceste. À Malte, en Andorre, au Vatican et à Saint-Marin, l’avortement est passible d’emprisonnement. Seize pays dans le monde interdisent le recours à l’avortement. Tous les types d’IVG. Il en existe trois types : la pilule du lendemain, l’IVG médicamenteuse et l’intervention chirurgicale. Dans la théorie, en France, toute femme enceinte, y compris mineure, qui ne souhaite pas poursuivre une grossesse peut en demander l'interruption. La pratique de l'avortement est réglementée et plusieurs étapes doivent être respectées, avant et après l'intervention. Mais des inégalités d’accès sont constatées sur le territoire. C’est pour combattre ces inégalités d’accès qu’a été proposé l’allongement du délai d’IVG de 12 à 14 semaines. En 2020, 222 000 interruptions volontaires de grossesse (IVG) ont été enregistrées en France, soit 11 000 en moins par rapport à 2019, selon un rapport de la Drees. Cette baisse est plus notable en Corse, où le taux est passé de 19,4 % en 2019 à 17 % en 2020. Les experts en santé publique mettent cette baisse sur le compte de la diminution des conceptions durant le premier confinement, car les statistiques publiées par l’Insee font par ailleurs état d’une chute du nombre de naissances à la fin de 2020 et au début de 2021.
Planifier les naissances
Il est toujours communément admis que les femmes doivent fonder un foyer et s’occuper des enfants. Ce schéma traditionnel est largement remis en cause par une nouvelle génération, et pas uniquement pour des raisons environnementales. La procréation n’est plus vécue comme un passage obligé par les jeunes femmes, qui remettent aussi en cause de porter seule le poids de la contraception. La question de la régulation des naissances repose par là même celle de la place des femmes dans la société. Les droits reproductifs ne sauraient se limiter à la seule question du droit à l’avortement. Accès à la contraception, stérilisation, avortements contraints… sont autant de marqueurs qui déterminent l’égalité entre les hommes et les femmes, et leur liberté de disposer de leur propre corps. Sans oublier, avant le droit, la question de l’éducation sexuelle, souvent négligée. Alors qu’on sait bien, qu’un jeune averti et responsabilisé en vaut deux.
Maria Mariana