Les Musicales de Bastia
Le voyage ici et ailleurs
Le voyage ici et ailleurs
Certitude Les Musicales de Bastia seront là pour ensoleiller les 14,19,20,21 novembre. Des Musicales aux promesses de voyages… Des voyages pour s’ouvrir au monde.De confinements en couvre-feux, de limitation de jauges en indisponibilité d’artistes en raison de leurs agendas bouleversé Les Musicales ont connu moult mésaventures et déceptions. Mais l’équipe directrice, Raoul Locatelli en tête, a tenu bon. Ironie de ces malheureuses péripéties le festival 2022 est déjà pratiquement bouclé !
L’édition novembriste nous emmène en Espagne, au Mali, aux Etats-Unis, sur le continent, en Corse pour des explorations d’univers musicaux qui vont des polyphonies insulaires au jazz manouche, de la world à l’art lyrique sacré, de la chanson française au jazz vocal contemporain. Une gamme de propositions passionnantes jalonnées de découvertes étonnantes.
Le festival ouvre le ban le 14 novembre par un « Caminandu in musica » autour et à l’intérieur de l’Alb’Oru en réunissant de jeunes violoniste et une chorale de collégiens, une opération sous la houlette de l’as de la jonglerie chantée, Vincent de Lavenère. L’après-midi doit se clore avec du funk et de la world par le groupe Eppò et celui d’Ophélie & The Gobi Jazz Band.
Dédiée au métissage musical la soirée du 19 est construite sur ces deux piliers que sont Soledonna et Paloma Pradal, renommée pour sa world music aux sonorités très hispanisantes. Nouveauté de la part du groupe corse la participation du bassiste, Pascal Arroyo pour faire revivre des titres de Nougaro, Ferré, Evora, Dibango, Nilda Fernandez, des disparus qui ont émerveillé les festivals bastiais en leurs temps.
Les 19 et 20, « Autour de Boris » par le Quartet Moins Un de Boris Bergman va nous propulser sur le territoire d’un autre Boris… Boris Vian dont on a célébré le centenaire de la naissance en 2020. Ce spectacle s’annonce comme une mini comédie musicale, une manière d’évoquer le créateur du « Déserteur » et de « L’Ecume des jours ». Un « Autour de Boris » avec une participation de Dumè Ferrari, figure du jazz bastiais.
Offre dédoublée le 20 : en après-midi dans l’église de Ville-di-Petrabugno, « La voix en majesté » avec Claire Cervera (mezzo-soprano), Bertrand Cervera (violon) et l’orchestre « Paris Classik » ; le soir Amadou et Maria, duo de légende, représentant de la formidable musique malienne à l’incomparable sensibilité démultipliée par une subjuguante générosité.
En bouquet final le 21, Fabienne Marcangeli qui va raconter en jazz Jeanne Moreau et Robin Mckelle, une célèbre incarnation de l’expression contemporaine du jazz vocal.
« En scène on ne triche pas ! C’est en concert qu’on voit un bon artiste ! »
Raoul Locatelli
Une soirée de spectacle vivant comment ça se compose ?
En général lorsqu’il y a une première et une deuxième partie je retiens un artiste de l’extérieur que je veux inviter depuis longtemps. Puis je réfléchis à l’artiste insulaire avec qui ça peut bien fonctionner. C’est ainsi que Paloma Pradal m’a aiguillé sur Soledonna et Patrizia Poli, parce que la première nourrie de flamenco chante une world teintée de jazz et de sonorités africaines et que les secondes ont intégré des musiques latinos.
Une manifestation comme Les Musicales doit-elle être éclectique ?
L’éclectisme est un peu notre marque de fabrique. Elle traduit une aspiration au mélange des styles et n’exclut aucun genre. La diversité des propositions peut amener aux spectacles des publics ayant des goûts différents, mais chacun peut avoir son heure de chanson, de classique, de paghjella, de jazz au cours d’une journée. Quant à moi je me définis comme un généraliste de la spécialité.
Pour vous qu’est-ce qui fait la force, la puissance, la très longue carrière du duo, Amadou et Mariam ?
Il y a chez eux une énergie liée à une façon d’aborder des thèmes simples qu’on retient facilement, ainsi leur « Dimanche à Bamako ». Ils assument identité et influences multiples. Par ailleurs leur engagement à soutenir partout les plus démunis inspire la sympathie. Non-voyants ils sont porteurs d’un message d’espoir puisque démontrant qu’un handicap n’est pas rédhibitoire.
De quelle manière se présente la mini comédie musicale autour de Boris Vian ? Pourquoi ce musicien-chanteur-romancier continue-t-il à séduire les jeunes ?
Les ados sont souvent de grands utopistes, ce qu’ils aiment chez Vian c’est le goût de la révolte, son rejet de la guerre et de l’injustice, son côté provocateur. Boris Bergman a conçu son spectacle en créant des chansons originales qui nous raconte le monde de Vian et le Saint Germain-des-Prés de la grande époque. Bergman est un auteur à succès qui a écrit pour des artistes aussi différents que Christophe ou Dalida, Raphaël ou Bashung…
Quelle est l’originalité de « Caminandu in musica » à l’affiche le 14 novembre à l’Alb’Oru ?
C’est une formule qu’on réédite pour la deuxième fois et qui a l’intérêt d’associer les habitants de Lupino à la fête. Les performances se déroulent en extérieur au début de l’après-midi, par exemple au boulodrome ou sur le parvis de l’église. Elles associent des artistes émergents d’ici et des amateurs. A 17 heures, concert à l’intérieur du Centre Culturel avec Ophélie & The Gobi Jazz Band suivi d’Eppò. Ces spectacles sont gratuits. Nous voulons pérenniser cette formule car elle touche des publics qui d’ordinaire ne vont pas au spectacle.
Le Covid continue-t-il à être préjudiciable au spectacle vivant ?
On vit des temps douloureux… Depuis la reprise trois facteurs causent encore la désaffection du public : la multiplicité des spectacles à l’affiche due à leur reprogrammation suite à leur report ; la tendance à rester chez soi résultant des confinements et du télétravail ; le pass sanitaire qui est un frein.
En quoi le spectacle vivant est-il un must ?
C’est la vraie vie ! En scène on ne triche pas. C’est en concert qu’on voit un bon artiste.
Qu’allez-vous proposer cette année aux collégiens ?
A destination des collégiens de Giraud, Vieux Lycée, Saint Joseph, Montesoro « Les rencontres artistiques » offrent des actions menées par Vincent de Lavenère, jonglerie musicale. Le thème en sera le Moyen Age et les troubadours. Le soir, un stage sera organisé pour apprendre l’art de jongler en chantant aux enfants et aux adultes. En direction des lycéens Jean Jacques Gristi Trio leur fera découvrir Django Reinhardt, le roi de la guitare manouche. Ces actions auront lieu du 15 au 20 novembre.
Quels spectacles pour le Jeune Public ?
On réserve aux maternelles un conte chanté et joué à la guitare par Ladji Diallo intitulé, « Lilanimo ». C’est une évocation poétique et humoristique d’un récit légendaire malien. Pour les plus grands des classes élémentaires on propose un « Carnet de voyage en Méditerranée », une création de la chanteuse-conteuse, Anaïs Gaggieri et de la musicienne, Emmanuelle Mariini. Pour les uns et les autres les séances sont prévues sur Bastia et Folelli. Ces rencontres touchent un bon millier de jeunes et d’enfants chaque année.
Michèle Acquaviva-Pache
Les rendez-vous14 / 11, Alb'Oru :
Caminandu in Musica de 14 h 30 à 19 h 30.
19 / 11, Alb'Oru : Soledonna et Paloma Pradal à 21 h.
19 / 11, Fabrique de Théâtre : "Autour de Boris" à 21 h ainsi que le 20 / 11 même lieu, même heure.
20 / 11, Théâtre : Amadou et Mariam à 20 h 30.
21 / 11, Théâtre : Fabienne Mrcangeli et Robin Mckelle à 18 h.