Réfugiés syriens de PortoVecchio : entre détresse et solidarité
Un voilier avec à son bord une famille de réfugiés syriens a accosté au port de Porto-vecchio.....
Réfugiés syriens de Porto-Vecchio : entre détresse et solidarité
La semaine dernière, un voilier avec à son bord une famille de réfugiés syriens a accosté au port de Porto-Vecchio. Transférés dans les Bouches-du-Rhône, ces derniers ont d’abord été placés en zone d’attente avant qu’un juge ordonne leur remise en liberté. Rappel des faits.
L’histoire témoigne à la fois de la détresse des migrants en Méditerranée et de la solidarité de certaines personnes à leur égard. Dans la nuit du 2 au 3 novembre, aux alentours de minuit, des réfugiés syriens ont été contraints de débarquer à Porto-Vecchio. En raison d’une avarie et des mauvaises conditions de navigation, le voilier qui transportait cette famille a dû accoster au port de commerce. À son bord, onze personnes : neuf adultes (dont le skipper) et deux enfants en bas âge. À l’origine, ils devaient tous débarquer dans le Var, à Bormes-les-Mimosas, afin de rejoindre ensuite l’Allemagne par la route.
Face à une mer démontée et des vents violents, le skipper allemand, Fritz Demmer, a décidé de rallier le port de l’extrême sud. "Les passagers étaient tous très malades et pas du tout en capacité de m'aider, a-t-il indiqué à nos confrères de France 3 Corse. Alors, quand je suis arrivé près de Porto-Vecchio, et que j'ai vu arriver les bateaux des gardes maritimes, je les ai contactés. J'aurais pu réussir seul à accoster au port, mais ça m'aurait demandé 6 ou 7 heures supplémentaires. Je ne voulais pas imposer ça aux passagers. »
« Ces personnes ont été prises en charge dans le cadre d'un secours à personnes en détresse, a expliqué la Ligue des droits de l’homme Corsica. La municipalité de Porto-Vecchio et le Samu ont su réagir avec efficacité et humanité. ». « Ce geste d’humanité, indispensable et naturel, a permis de soigner, nourrir et loger ces personnes. Merci aux services concernés pour leur réactivité et leur entier respect de la dignité humaine », a réagi Jean-Christophe Angelini, maire de Porto-Vecchio.
« Par amitié »
A terre, pendant que les dix réfugiés étaient pris en charge, le skipper était - procédure oblige - placé en garde à vue à la Gendarmerie de Porto-Vecchio. En confrontant ses déclarations avec celles des passagers, les autorités comprennent qu’elles n’ont pas affaire à un passeur. Fritz Demmer aurait agi « par amitié » envers le patriarche de cette famille prénommé Ahmed. Ce dernier avait immigré à Berlin et « tentait depuis des années d’y ramener les siens qui avaient fui la Syrie pour la Turquie », a expliqué le skipper allemand à nos confrères de ViaStella tout en précisant qu’il avait loué le bateau à ses frais. Et d’ajouter : « Au début, on m'a pris pour un passeur. Mais quand ils ont compris que c'était mon ami, et que j'avais tout dépensé de mes sous, la situation n'était plus la même. »
Le septuagénaire allemand a donc été laissé libre sans aucune suite judiciaire. Crise sanitaire oblige, il a dû observer un isolement de dix jours dans un hôtel ajaccien. « Si c’était à refaire, je le referais », a-t-il ajouté.
En réponse à certains messages xénophobes sur les réseaux sociaux, la LDH Corse a souligné « le message de fraternité et d’entraide » porté par Fritz Demmer. « La syrie est un pays considéré comme non sûr, cela signifie que l’Etat français reconnaît que c’est un pays dangereux et qu’il ne peut pas renvoyer ces personnes là-bas », précise la LDH Corse.
Remis en liberté
Après avoir été logés pendant deux jours dans un hôtel de Porto-Vecchio, les dix Syriens ont été transférés le 5 novembre à Marseille dans un avion affrété par l’État. Placés dans la zone d’attente administrative du centre de rétention du Canet (Bouches du Rhône), ils ont ensuite été présentés au juge des libertés et de la détention.
Dimanche 7 novembre, ce dernier a ordonné leur libération en raison de « la non-motivation de la requête de prolongation en zone d'attente prononcée par le préfet et de l'intérêt supérieur des enfants ». Le parquet n’ayant pas fait appel, la famille a pu quitter la zone d’attente du Canet.
Par conséquent, les Syriens peuvent circuler pendant huit jours légalement sur le territoire français mais doivent obligatoirement régulariser leur situation en effectuant une demande de droit d’asile ou de carte de séjour. Une fois qu’ils seront en règle en France, ils pourront effectuer les démarches pour tenter de rejoindre l’Allemagne où Ahmed, le patriarche de la famille, détient le statut de réfugié.
La semaine dernière, un voilier avec à son bord une famille de réfugiés syriens a accosté au port de Porto-Vecchio. Transférés dans les Bouches-du-Rhône, ces derniers ont d’abord été placés en zone d’attente avant qu’un juge ordonne leur remise en liberté. Rappel des faits.
L’histoire témoigne à la fois de la détresse des migrants en Méditerranée et de la solidarité de certaines personnes à leur égard. Dans la nuit du 2 au 3 novembre, aux alentours de minuit, des réfugiés syriens ont été contraints de débarquer à Porto-Vecchio. En raison d’une avarie et des mauvaises conditions de navigation, le voilier qui transportait cette famille a dû accoster au port de commerce. À son bord, onze personnes : neuf adultes (dont le skipper) et deux enfants en bas âge. À l’origine, ils devaient tous débarquer dans le Var, à Bormes-les-Mimosas, afin de rejoindre ensuite l’Allemagne par la route.
Face à une mer démontée et des vents violents, le skipper allemand, Fritz Demmer, a décidé de rallier le port de l’extrême sud. "Les passagers étaient tous très malades et pas du tout en capacité de m'aider, a-t-il indiqué à nos confrères de France 3 Corse. Alors, quand je suis arrivé près de Porto-Vecchio, et que j'ai vu arriver les bateaux des gardes maritimes, je les ai contactés. J'aurais pu réussir seul à accoster au port, mais ça m'aurait demandé 6 ou 7 heures supplémentaires. Je ne voulais pas imposer ça aux passagers. »
« Ces personnes ont été prises en charge dans le cadre d'un secours à personnes en détresse, a expliqué la Ligue des droits de l’homme Corsica. La municipalité de Porto-Vecchio et le Samu ont su réagir avec efficacité et humanité. ». « Ce geste d’humanité, indispensable et naturel, a permis de soigner, nourrir et loger ces personnes. Merci aux services concernés pour leur réactivité et leur entier respect de la dignité humaine », a réagi Jean-Christophe Angelini, maire de Porto-Vecchio.
« Par amitié »
A terre, pendant que les dix réfugiés étaient pris en charge, le skipper était - procédure oblige - placé en garde à vue à la Gendarmerie de Porto-Vecchio. En confrontant ses déclarations avec celles des passagers, les autorités comprennent qu’elles n’ont pas affaire à un passeur. Fritz Demmer aurait agi « par amitié » envers le patriarche de cette famille prénommé Ahmed. Ce dernier avait immigré à Berlin et « tentait depuis des années d’y ramener les siens qui avaient fui la Syrie pour la Turquie », a expliqué le skipper allemand à nos confrères de ViaStella tout en précisant qu’il avait loué le bateau à ses frais. Et d’ajouter : « Au début, on m'a pris pour un passeur. Mais quand ils ont compris que c'était mon ami, et que j'avais tout dépensé de mes sous, la situation n'était plus la même. »
Le septuagénaire allemand a donc été laissé libre sans aucune suite judiciaire. Crise sanitaire oblige, il a dû observer un isolement de dix jours dans un hôtel ajaccien. « Si c’était à refaire, je le referais », a-t-il ajouté.
En réponse à certains messages xénophobes sur les réseaux sociaux, la LDH Corse a souligné « le message de fraternité et d’entraide » porté par Fritz Demmer. « La syrie est un pays considéré comme non sûr, cela signifie que l’Etat français reconnaît que c’est un pays dangereux et qu’il ne peut pas renvoyer ces personnes là-bas », précise la LDH Corse.
Remis en liberté
Après avoir été logés pendant deux jours dans un hôtel de Porto-Vecchio, les dix Syriens ont été transférés le 5 novembre à Marseille dans un avion affrété par l’État. Placés dans la zone d’attente administrative du centre de rétention du Canet (Bouches du Rhône), ils ont ensuite été présentés au juge des libertés et de la détention.
Dimanche 7 novembre, ce dernier a ordonné leur libération en raison de « la non-motivation de la requête de prolongation en zone d'attente prononcée par le préfet et de l'intérêt supérieur des enfants ». Le parquet n’ayant pas fait appel, la famille a pu quitter la zone d’attente du Canet.
Par conséquent, les Syriens peuvent circuler pendant huit jours légalement sur le territoire français mais doivent obligatoirement régulariser leur situation en effectuant une demande de droit d’asile ou de carte de séjour. Une fois qu’ils seront en règle en France, ils pourront effectuer les démarches pour tenter de rejoindre l’Allemagne où Ahmed, le patriarche de la famille, détient le statut de réfugié.