Affaires de deuil
La Toussaint , comme Halloweem, remet la question de la célébration de la mort.
Affaires de deuil
La Toussaint, comme Halloween, remet la question de la célébration de la mort. Ces dernières années, les rituels ont évolué, aussi bien que le rapport au deuil. La crise sanitaire a aussi modifié le travail des pompes funèbres, obligées de s’adapter pour répondre aux directives gouvernementales et respecter les dernières volontés du défunt et les cérémonies voulues par les familles.
Évolution des rituels
En Corse, le culte des morts est une tradition séculaire comme en témoignent les nombreuses statues menhirs éparpillées sur l'île. Avant la crise sanitaire, la veillée funéraire à la maison était encore pratiquée. Aujourd’hui, cela est très compliqué et impossible en cas de décès par Covid. Les pompes funèbres ont dû s’adapter. Le défunt est présenté à la famille et emmené à la chambre funéraire dans les 24 heures après le décès. Seuls les défunts avec des pace makers sont manipulés par les personnels, qui ont obligation de retirer les pace makers des corps pour des raisons environnementales. En effet, les cimetières sont souvent les lieux les plus pollués d'une commune. Les corps détiennent des substances toxiques qui polluent les sols et l'atmosphère comme le formaldéhyde, substance très cancérigène utilisée presque systématiquement pour la conservation des dépouilles. Pas très écologique, l’inhumation, autant que la crémation. La question des dépouilles reste entière.
Frais d’obsèques
Les funérailles sont surtout pour les vivants. C’est ainsi que le défunt bénéficie d’un dernier hommage et d’une sépulture. Ce sont des services assurés par les pompes funèbres. Les services funéraires sont des biens de consommation, qui peuvent être payés en avance par les futurs défunts, ou par les héritiers, qui s’acquittent des frais d’obsèques, mais la somme peut leur être remboursée en partie ou en totalité par la banque de la personne décédée. Elle sera alors déduite des actifs de la succession. Les services funéraires ont longtemps été soumis au monopole, religieux puis public – celui octroyé par Napoléon aux établissements de culte, puis celui conféré aux communes avec la séparation des églises et de l’État au début du siècle dernier. La fin du monopole est intervenue en France il y a moins de 30 ans, avec la promulgation de la loi du 8 janvier 1993 en matière d’organisation des obsèques. Ce ne sont pas des biens de consommation ordinaires. L’activité des pompes funèbres est très encadrée. Elles doivent par exemple établir gratuitement un devis qui détaille selon un modèle réglementaire chaque prestation, plus de 30 listées en tout, avec son prix. En dépit de cela, les opérateurs sont régulièrement épinglés pour pratiques anticoncurrentielles. En 2019, le secteur des pompes funèbres avait été jugé par la Cour des comptes comme « insuffisamment contrôlé », notamment au niveau des tarifs, dont « l'indice a augmenté deux fois plus vite que celui de l'ensemble des prix à la consommation ». Le prix moyen global d'une inhumation est de 3 080 euros. En cas d’impossibilité de pouvoir assumer cette dépense, des aides sont accordées aux personnes modestes, par différents organismes. Le comparateur de prix « Meilleures Pompes Funèbres » a chiffré les écarts de prix importants entre les nombreux opérateurs, d'un département à l'autre (hors Corse). Les entreprises prennent doucement le virage du numérique, mais seules un tiers d'entre elles répondent à des demandes de devis en ligne.