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Cancers masculins, on en parle ?

Si octobre rose est plutôt bien ancré et perçu dans la société, les cancers masculins ne sont pas un sujet aussi facile à aborder.....

Cancers masculins, on en parle ?

Si octobre rose est plutôt bien ancré et perçu dans la société, multipliant les initiatives pour inciter les femmes au dépistage du cancer du sein, le cancer des testicules et de la prostate n’est pas un sujet aussi facile à aborder, à tout âge et sans tabou. Pourtant, dépistés à temps, ces cancers ont un taux très élevé de survie et de guérison.


Moustache et Movember

Tout est parti d’un défi entre amis en 2003 : réhabiliter le port de la moustache pour sensibiliser le grand public aux cancers de la prostate et des testicules. Ainsi est né « Movember », mot-valise issu de la contraction de « mo » qui veut dire « moustache » en Australie et de « November ». Ce mouvement est arrivé en France en 2012.

Chaque année, de nombreux événements sont proposés pour sensibiliser le grand public aux cancers masculins, et inciter les hommes à se faire dépister. L’idée de « Movember » est avant tout de « changer le visage de la santé masculine » à travers le port de la moustache. Mais également de promouvoir l’activité physique pour protéger sa santé. À partir du 1er novembre (journée du « Shave Down », du rasage), les hommes qui souhaitent participer au Movember (les « Mo Bros ») doivent se raser complètement. Ils sont ensuite invités à se laisser pousser la moustache pendant les 30 jours que dure le mois de novembre. L’humour est privilégié dans ces campagnes, jouant en grande partie sur le second degré, les jeux de mots et les caricatures avec les « boules », invitant les hommes à « surveiller leur matériel » pour éviter de « passer pour des glands ».


Cancers masculins

Le cancer de la prostate est le plus fréquent chez les hommes, bien devant ceux du poumon et du côlon-rectum. Il représente près de 26 %de l’ensemble des cancers masculins. Il est rare avant 50 ans et survient dans environ 66 %des cas chez des hommes âgés de 65 ans et plus. Les hommes ayant des antécédents familiaux de cancer de la prostate sont plus fréquemment atteints.


En 2018, en France, 50 400 patients ont appris qu’ils étaient atteints de cette maladie, 8 100 hommes ont perdu la vie des suites du cancer de la prostate. La plupart des cancers de la prostate sont des adénocarcinomes, caractérisés par une multiplication anormale et anarchique des cellules recouvrant le tissu épithélial situé autour de la prostate (les autres types de cancers sont d'autres carcinomes ou des sarcomes). Détecté de manière précoce, le taux de survie est de 93 % 5 ans après le diagnostic, et de 80 % à 10 ans.


Le cancer de la prostate est majoritairement un cancer à évolution lente (10 à 15 ans) et reste longtemps localisé. Certains restent même latents, n’entraînant aucun symptôme.


En France, le cancer des testicules représente près d'un tiers des cancers de l'homme jeune, avant 35 ans. On compte en France chaque année près de 2 000 cancers du testicule. L'expression « cancer du testicule » regroupe plusieurs types de tumeurs germinales du testicule. C'est un cancer rare (1 % environ des cancers, 2 % chez l'enfant), mais en augmentation depuis plusieurs décennies. Selon l’Institut national du cancer (Inca), il y aurait 2 500 nouveaux cas de cancers tous les ans chez les enfants de moins de 18 ans. Le cancer du garçon ou du jeune adolescent est la deuxième cause de décès chez les moins de 15 ans. Sensibiliser et faire la promotion sur ce sujet est donc crucial. D’autant plus que les traitements de ce type de cancer entraînent dans la majorité des cas une infertilité à l’âge adulte. Ces séquelles sont à prendre en considération dans la prise en charge.


Casser les tabous

Les progrès médicaux en oncologie ont permis d’augmenter le taux de survie. Mais les traitements par chimiothérapie et/ou radiothérapie restent toxiques, mènent à une stérilité à l’âge adulte. Comme pour les seins chez les femmes, l’autopalpation des testicules est vivement recommandée. Pour détecter le cancer de la prostate dès ses premiers stades, il existe deux tests courants de dépistage initial (toucher rectal, dosage de la PSA), qui peuvent conduire à une biopsie selon les résultats. Et ces pratiques ne remettent pas en cause la sacro-sainte virilité. D’autant que pour ces maladies, prévenir revient quasi à guérir puisque la survie à cinq ans oscille entre 98 et 99 % pour les formes purement locales et est supérieure à 70 % pour les formes métastatiques.

La santé est le précieux de tous les trésors, mais on ne s’en rend compte que quand on la perd.


• Maria Mariana

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