La Covid, la maladie et la mort en Occident
Plutôt que de s'écharper sur la tactique à suivre pour combattre la pandémie , les sociétés occidentales feraient mieux de réfléchir aux défis à relever ......
La Covid, la maladie et la mort en Occident
Plutôt que de s’écharper sur la tactique à suivre pour combattre la pandémie, les sociétés occidentales feraient mieux de réfléchir aux défis à relever dans le futur et à la façon d’aborder la maladie et de la mort, sans les nier et sans les dramatiser.
Une crise de mutation
Chaque évènement qui bouleverse nos sociétés représente à la fois la sortie d’une époque et l’entrée dans une nouvelle. La nature, au sens général du terme, cherche à tout moment de maintenir un équilibre qui lui est nécessaire pour exister. Elle agit sans pathos sans émotion souvent avec férocité. La maladie, la mort et la prédation sont ses outils pour y parvenir. L’homme a réduit ces équilibres grâce aux différentes variétés de progrès. Les maladies reculent dans le monde grâce à la recherche scientifique.
La mort, perçue comme la défaite suprême des sociétés modernes, recule chaque décennie un peu plus. Notre modernité a réussi à faire que les nécessaires efforts hier accomplis pour la simple survie permettent aujourd’hui de profiter des biens de consommation, de rechercher le plaisir et le bien-être. Mais cette bénéfique recherche du bonheur individuel a eu deux conséquences : le taux de de fécondité des pays industrialisés a drastiquement baissé provoquant un poids de plus en plus lourd de la vieillesse qui menace désormais notre système social et ce que nous considérions comme des acquis définitifs.
Nous pensions que l’histoire était fléchée allant d’un moins bien vers un mieux. Nous nous apercevons au détour des crises qu’elle est chaotique et que le seul fléchage qui existe est celui de la naissance à la mort. Or le scientisme et le technicisme nous ont laissés croire que la nature dans son ensemble avait été créée pour le seul profit de l’homme et pouvait être exploitée sans conséquence. Le résultat de notre gabegie est le réchauffement climatique à la fois conséquence des actions humaines, mais aussi recherche de nouveaux équilibres par la nature elle-même. Nous vivons donc en direct une crise de mutation peut-être la plus importante dont puisse avoir conscience l’humanité.
Une inversion occident orient
Jusqu’alors le mouvement civilisationnel allait depuis la Renaissance de l’Est vers l’Ouest. Grâce à un avantage technologique indéniable, l’Occident a imposé sa loi à la planète. Il s’est grassement enrichi grâce à la captation des matières premières sur les autres continents qui, une fois transformés, sont devenus la manne de notre civilisation américano-européenne. Aujourd’hui le courant s’inverse de deux façons. Désormais, les technologies sont largement partagées entre les peuples.
Les centres de production ont déserté l’Occident pour se délocaliser essentiellement dans l’Extrême-Orient. Toutefois, l’Occident possède encore les deux tiers des richesses produites dans le monde alors que l’Occident ne représente plus que 8 % de la population mondiale. Le ressenti en Occident est donc celui d’un déclin et d’une menace portée par les continents environnants. Et voilà que notre société avancée doit faire face à la mort et à la vieillesse. Nous ne supportons pas d’envisager notre fin. Ainsi donc le progrès ne serait pas synonyme de bonheur éternel.
Des vieux à jeter
Hier les plus anciens transmettaient qui un savoir, qui un patrimoine, qui le sentiment que l’existence avait un sens depuis la naissance jusqu’à la vieillesse depuis l’apprentissage de la vie jusqu’à sa conclusion. Désormais, il est évident que nous les vieux, nous léguons à nos petits enfants un monde en vrac, produit terrifiant de notre égoïsme et de notre imprévision. Et les jeunes générations vont devoir payer pour notre incurie, mais aussi pour nous entretenir dans de coûteux établissements gériatriques. Or, la jeunesse est en partie qui frappe à nos portes, incarnée par ces migrants qui cherchent un mieux-être et ne sont en rien responsable de la crise climatique. Mais elle est aussi présente au sein de notre propre société, sans repères, sans espérances et sans véritable avenir.
La crise du COVID confronte des personnes âgées et souvent plutôt aisées tremblant de peur devant la maladie et des jeunes, peu atteints, furieux de devoir payer pour ces fantômes du millénaire dernier. Les plus riches des anciens se retrouveront des résidences spécialisées. Les plus pauvres agoniseront dans des mouroirs. Triste futur.
GXC