Femu a Corsica : page tournée !
François Martinetti élu secrétaire national du parti Femu a Corsica.
Femu a Corsica : page tournée !
François Martinetti élu secrétaire national du parti Femu a Corsica. Livia Ceccaldi-Volpei élue vice-secrétaire. Femu a Corsica affiche résolument son identité siméoniste et de gouvernement .
Quatre ans après le Congrès constitutif (octobre 2017) et trois ans après l’Assemblée générale statutaire (décembre 2018), le premier congrès de Femu a Corsica a eu lieu le 12 décembre dernier à Corte, dans le cadre d’un des amphithéâtres de l’Université de Corse. Environ 400 adhérents étaient présents pour participer à ce congrès qui était annoncé être placé sous les signes « de la concrétisation et de la transmission » et qui, par ailleurs, a permis de vérifier un bilan électoral positif et de réaffirmer le cap adopté par la majorité territoriale. Le bilan électoral positif était aisément lisible en portant un regard sur le public. Le constat de la présence de parlementaires et de dizaines d’élus territoriaux, municipaux et intercommunaux permettait de dénombrer autant de succès électoraux.
Quant au cap, il a été réaffirmé par le président du Conseil Exécutif lors du discours de clôture qu’il a prononcé, et ce, à partir d’énergiques mises au point. Gilles Simeoni a rappelé que le cap était tenu dans le respect d’une fidélité aux valeurs d’une démocratie réelle (éthique, équité, solidarité, transparence, ouverture) et la continuité d’une démarche (création d’Inseme en 2008 ayant permis de mener à la victoire un nationalisme de la démocratie et de la responsabilité, attachement aux engagements pris lors des campagnes ayant précédé les succès nationalistes aux élections territoriales de 2015, 2017 et 2021). Il a redit que « Fà Populu, Inseme» était compatible avec des relations apaisées et constructives avec les autres partis nationalistes non sans oublier de louer Core in Fronte qui l’a soutenu dans la décision de ne pas inscrire au budget l’indemnité Corsica Ferries et de tacler, sans le nommer, le Partitu di a Nazione Corsa qui n’a pas participé au vote : « Je voudrais remercier les élus du groupe Core in Fronte qui ne sont pas dans la majorité territoriale mais qui ont d’abord voulu faire gagner la Corse avant de faire perdre la majorité territoriale, contrairement à d’autres. » Il a dénoncé et déploré les tensions et les conflits avec l’État et le préfet de Corse. Il a à nouveau assumé sa décision de pas inscrire au budget de la Collectivité de Corse l’indemnisation due à la Corsica Ferries.
Il a fait part de sa détermination lors des entretiens avec Emmanuel Macron et Jean Castex : « J’ai affirmé notre volonté de dialogue qui n’a jamais failli, notre volonté de construire une solution politique dans un processus large qui engage l’Etat, d’obtenir un statut d’autonomie de plein droit et de plein exercice ainsi que des réponses sur les différents thèmes qui conditionnent la crédibilité de la démarche du gouvernement, le foncier, la langue, l’énergie et surtout le rapprochement des prisonniers ». Il a aussi tenu à souligner que la cap fixé indiquait un chemin qui serait long et difficile : « Nous ne pouvons pas sortir de deux siècles de colonialisme, de clanisme et de clientélisme en 5 ou 10 ans ».
Dégagisme et néo-clanisme ?
Présenter « la concrétisation et la transmission » a été l’affaire du secrétaire national sortant et de son successeur. Avant la passation du témoin, Jean-Félix Acquaviva a précisé que la transmission se faisait à partir d’un bilan positif : « Ces trois ans de mandature de secrétariat national et de l'Exécutif de Femu a Corsica ont été riches et inscrits dans une période de transition essentielle dans l'Histoire de la Corse. Avec près de 70% des suffrages, le nationalisme, dans le respect d'une diversité qu'il faut désormais assumer, démontre son ancrage dans la société corse sur du long terme. De nombreux jeunes sont aujourd'hui élus, en passe de progresser pour prendre des responsabilités croissantes, et des hommes et femmes nouveaux sont venus participer à la démarche de construction nationale. »
Le successeur, François Martinetti, âgé de 31 ans, premier adjoint à la mairie d’U Petrosu, qui occupait déjà la fonction de vice-secrétaire, a clairement énoncé sa conception de la « concrétisation ». Indéniablement, il la situe davantage dans les pas du siméonisme que dans ceux de la globalité du combat nationaliste : « Eiu, sò un militante ingiru à una squadra di militanti, pronti à piglià respunsabilità per u so paese ! Hè ora di cuntinuà inseme a strada aperta cinquant’anni fà, è di luttà ! A lotta, a lotta, è sempre a lotta, dicia Edmond Simeoni à u meeting à l'Isula, per a campagna territuriale di u 1992. Fata fine, hè què l'essenza di tuttu : Luttà sempre Luttà ! » Il a d’ailleurs récemment déclaré à une consœur : « J’ai été très marqué par le discours d’Edmond Simeoni » puis ajouté : « Sa vision d’ouverture du nationalisme et de la Corse au monde m’a séduit ». Il convient aussi de retenir que la nouvelle vice-secrétaire, Livia Ceccaldi-Volpei, a pour sa part présenté la «concrétisation » comme étant le passage à un parti de gouvernement même si elle a pris soin de mentionner la nécessité d’une action militante : « Il faudra être un parti de gouvernement et de militants sans jamais renoncer à être un parti de combat, sans jamais surtout renoncer au combat. » Femu a Corsica assume donc désormais sa préférence pour une nouvelle génération militante devant prioritairement, et en se référant avant tout au sillon tracé par Edmond Simeoni, renforcer son influence électorale et politique au sein de la société corse. Cela présente assurément un risque : celui de se voir taxé de néo-clanisme et dégagisme à l’encontre de ceux qui ont porté et incarné le combat nationaliste durant des décennies.
A ce jour, ces reproches sont confinés dans les réseaux sociaux et suggérés ou murmurés par les autres partis nationalistes, Le défi que devra relever François Martinetti se a de faire en sorte que ces reproches ne fassent pas tâche d’huile.
Pierre Corsi
François Martinetti élu secrétaire national du parti Femu a Corsica. Livia Ceccaldi-Volpei élue vice-secrétaire. Femu a Corsica affiche résolument son identité siméoniste et de gouvernement .
Quatre ans après le Congrès constitutif (octobre 2017) et trois ans après l’Assemblée générale statutaire (décembre 2018), le premier congrès de Femu a Corsica a eu lieu le 12 décembre dernier à Corte, dans le cadre d’un des amphithéâtres de l’Université de Corse. Environ 400 adhérents étaient présents pour participer à ce congrès qui était annoncé être placé sous les signes « de la concrétisation et de la transmission » et qui, par ailleurs, a permis de vérifier un bilan électoral positif et de réaffirmer le cap adopté par la majorité territoriale. Le bilan électoral positif était aisément lisible en portant un regard sur le public. Le constat de la présence de parlementaires et de dizaines d’élus territoriaux, municipaux et intercommunaux permettait de dénombrer autant de succès électoraux.
Quant au cap, il a été réaffirmé par le président du Conseil Exécutif lors du discours de clôture qu’il a prononcé, et ce, à partir d’énergiques mises au point. Gilles Simeoni a rappelé que le cap était tenu dans le respect d’une fidélité aux valeurs d’une démocratie réelle (éthique, équité, solidarité, transparence, ouverture) et la continuité d’une démarche (création d’Inseme en 2008 ayant permis de mener à la victoire un nationalisme de la démocratie et de la responsabilité, attachement aux engagements pris lors des campagnes ayant précédé les succès nationalistes aux élections territoriales de 2015, 2017 et 2021). Il a redit que « Fà Populu, Inseme» était compatible avec des relations apaisées et constructives avec les autres partis nationalistes non sans oublier de louer Core in Fronte qui l’a soutenu dans la décision de ne pas inscrire au budget l’indemnité Corsica Ferries et de tacler, sans le nommer, le Partitu di a Nazione Corsa qui n’a pas participé au vote : « Je voudrais remercier les élus du groupe Core in Fronte qui ne sont pas dans la majorité territoriale mais qui ont d’abord voulu faire gagner la Corse avant de faire perdre la majorité territoriale, contrairement à d’autres. » Il a dénoncé et déploré les tensions et les conflits avec l’État et le préfet de Corse. Il a à nouveau assumé sa décision de pas inscrire au budget de la Collectivité de Corse l’indemnisation due à la Corsica Ferries.
Il a fait part de sa détermination lors des entretiens avec Emmanuel Macron et Jean Castex : « J’ai affirmé notre volonté de dialogue qui n’a jamais failli, notre volonté de construire une solution politique dans un processus large qui engage l’Etat, d’obtenir un statut d’autonomie de plein droit et de plein exercice ainsi que des réponses sur les différents thèmes qui conditionnent la crédibilité de la démarche du gouvernement, le foncier, la langue, l’énergie et surtout le rapprochement des prisonniers ». Il a aussi tenu à souligner que la cap fixé indiquait un chemin qui serait long et difficile : « Nous ne pouvons pas sortir de deux siècles de colonialisme, de clanisme et de clientélisme en 5 ou 10 ans ».
Dégagisme et néo-clanisme ?
Présenter « la concrétisation et la transmission » a été l’affaire du secrétaire national sortant et de son successeur. Avant la passation du témoin, Jean-Félix Acquaviva a précisé que la transmission se faisait à partir d’un bilan positif : « Ces trois ans de mandature de secrétariat national et de l'Exécutif de Femu a Corsica ont été riches et inscrits dans une période de transition essentielle dans l'Histoire de la Corse. Avec près de 70% des suffrages, le nationalisme, dans le respect d'une diversité qu'il faut désormais assumer, démontre son ancrage dans la société corse sur du long terme. De nombreux jeunes sont aujourd'hui élus, en passe de progresser pour prendre des responsabilités croissantes, et des hommes et femmes nouveaux sont venus participer à la démarche de construction nationale. »
Le successeur, François Martinetti, âgé de 31 ans, premier adjoint à la mairie d’U Petrosu, qui occupait déjà la fonction de vice-secrétaire, a clairement énoncé sa conception de la « concrétisation ». Indéniablement, il la situe davantage dans les pas du siméonisme que dans ceux de la globalité du combat nationaliste : « Eiu, sò un militante ingiru à una squadra di militanti, pronti à piglià respunsabilità per u so paese ! Hè ora di cuntinuà inseme a strada aperta cinquant’anni fà, è di luttà ! A lotta, a lotta, è sempre a lotta, dicia Edmond Simeoni à u meeting à l'Isula, per a campagna territuriale di u 1992. Fata fine, hè què l'essenza di tuttu : Luttà sempre Luttà ! » Il a d’ailleurs récemment déclaré à une consœur : « J’ai été très marqué par le discours d’Edmond Simeoni » puis ajouté : « Sa vision d’ouverture du nationalisme et de la Corse au monde m’a séduit ». Il convient aussi de retenir que la nouvelle vice-secrétaire, Livia Ceccaldi-Volpei, a pour sa part présenté la «concrétisation » comme étant le passage à un parti de gouvernement même si elle a pris soin de mentionner la nécessité d’une action militante : « Il faudra être un parti de gouvernement et de militants sans jamais renoncer à être un parti de combat, sans jamais surtout renoncer au combat. » Femu a Corsica assume donc désormais sa préférence pour une nouvelle génération militante devant prioritairement, et en se référant avant tout au sillon tracé par Edmond Simeoni, renforcer son influence électorale et politique au sein de la société corse. Cela présente assurément un risque : celui de se voir taxé de néo-clanisme et dégagisme à l’encontre de ceux qui ont porté et incarné le combat nationaliste durant des décennies.
A ce jour, ces reproches sont confinés dans les réseaux sociaux et suggérés ou murmurés par les autres partis nationalistes, Le défi que devra relever François Martinetti se a de faire en sorte que ces reproches ne fassent pas tâche d’huile.
Pierre Corsi