Le PNC à la relance
Les cinq idées stratégiques qui ont été validées par l'assemblée générale du Partitu di a Nazione Corsa, ont révélé des ambitions d'aggiornamento et d'alternative.
Le PNC à la relance
Les cinq idées stratégiques qui ont été validées par l’assemblée générale ordinaire du Partitu di a Nazione Corsa, ont révélé des ambitions d’aggiornamento et d’alternative.
Cette assemblée générale ordinaire était un rendez-vous important pour le PNC (Partitu di a Nazione Corsa).
Après des élections territoriales qui n’avaient pas permis à Jean-Christophe Angelini et ses amis d’être en mesure de peser dans la constitution d’une majorité absolue à l’Assemblée de Corse, avec la perte des représentants au Conseil exécutif et avec une situation d’opposition à Gilles Simeoni, une question s’imposait : les militants et les sympathisants répondraient-ils présent à l’appel de leur parti. Ils l’ont fait.
Le 23 janvier dernier, à Corti, malgré la crise sanitaire, plus de 400 d’entre eux, dont de nombreux jeunes, ont occupé les gradins de l’amphithéâtre de la Faculté de Droit de l’Université de Corse. L’importance du rendez-vous était également lisible dans l’ordre du jour : il était proposé aux participants d’adopter une motion d’orientation générale pour actualiser la ligne du parti ainsi que d’étoffer les instances de direction et de réflexion (celles-ci seront renouvelées lors d’une assemblée générale statutaire qui aura lieu en décembre prochain dans le cadre de la célébration des vingt ans d’existence du parti), particulièrement selon des critères de rajeunissement et de parité hommes / femmes. Les présents ont unanimement approuvé ces propositions.
La motion a été adoptée et une vingtaine de nouvelles têtes ont fait leur entrée au sein du Conseil national (plusieurs d’entre elles étant d’ailleurs déjà dans l’action au sein de l’Assemblea di a Ghjuventù, structure consultative créée ces dernières années par la Collectivité de Corse, ou dans les rangs de syndicats estudiantins). Le PNC s’est donc mis en situation de relance.
Et, par ailleurs, il a fait apparaître qu’il poursuivra en ce sens : d’une part, en déployant une activité militante ouverte à toutes les sensibilités politiques, nationalistes ou non, à la proximité et au débat ; d’autre part, en portant des idées stratégiques figurant dans sa motion d’orientation. Et à cette démarche, il a assigné l’objectif politique majeur de contribuer, dans le cadre d’un « sursaut historique », à « une refondation du mouvement national » jugée être urgente du fait de deux facteurs : primo, une majorité territoriale se résignant à laisser peser les incertitudes (u destinu cumunu in manu à l’inforse) et à succomber aux pratiques du clanisme (vede quì turnà à nasce u clientelismu è l’illusione di u prugressu) ; secundo, l’installation annuelle de 4000 non-corses rouvrant la perspective que se réalise l’option du rapport de l’Hudson Institute (commandé par l’État au début des années 1970) qui envisageait une disparition du peuple corse « en encourageant une nouvelle immigration massive en provenance de la Métropole » et l’atteinte rapide d’un « niveau élevé de peuplement (environ 500 000) en majorité non Corse ».
Cinq idées stratégiques
Les idées stratégiques précédemment évoquée sont au nombre de cinq. Elles révèlent des ambitions d’aggiornamento et d’alternative : « L’échéance de juin 2021 a bouleversé la donne politique au sein du mouvement national. Le temps est venu de signifier au peuple corse, à l’Etat et à l’Europe la volonté de faire émerger enfin une solution politique et de faire valoir notre droit à l’autodétermination. »
L’essentiel de ces idées peut être ainsi énoncé.
Première idée : réaffirmer le sens du combat. Le PNC entend y parvenir en affirmant un positionnement stratégique nationaliste opposé à celui de l'actuelle majorité territoriale. Ce qui devra passer par l’élaboration d’un projet de construction nationale s’adressant aux corses, à Paris et à l’Europe, et portant l’expression des revendications institutionnelles, de reconnaissance du peuple corse et d’affirmation de souveraineté.
Deuxième idée : déployer une vision précise et de long terme. Il s’agira seulement de reconquête nationale mais aussi de prise en compte d’enjeux de société, et ce, en élaborant avec les Corses, des réponses concrètes aux grandes problématiques (démographie, flux migratoires, spéculation immobilière, foncier, accession au logement, réchauffement climatique, précarité, coût de la vie, énergie, prix des carburants, formation professionnelle, multiplications des addictions…) et en ne se satisfaisant pas de « tables rondes » entre « interlocuteurs privilégiés ».
Troisième idée : construire une convergence nationale. Considérant que le rôle et le fonctionnement de l’Assemblée de Corse ne correspondent plus aux besoins et aux attentes, le PNC se propose de rencontrer les composantes syndicales, associatives, consulaires ou politiques du nationalisme qui s'inscriventdans une stratégie similaire à la sienne, et d’ainsi contribuer à formaliser un espace de dialogue.
Quatrième idée : déployer une stratégie européenne. Le PNC souhaite accentuer sa présence internationale pour promouvoir le droit du peuple corse à l'autodétermination et le droit de la Corse à l’autonomie politique.
Cinquième idée : enraciner une démarche militante. Le PNC souhaite faire participer à des conventions thématiques les militants et sympathisants politiques ainsi que des représentants d’organisations professionnelles, syndicales et associatives, des artisans, des commerçants, le monde culturel et bien d’autre, et d’enrichir ainsi la réflexion et la force de proposition de ses instances et de ses élus. Les cinq idées sont en fait bien résumées par ces phrases tirée de la conclusion de la motion d’orientation générale : « L’ora hè venuta di piglià u partitu, per fà strada à l’Avvene di stu paese, di u so Populu è di a vechja Nazione. Vint’anni fà era quessa a nostra scumessa. (…) Oghje ghjornu a Corsica hè ghjunta à i punti stremi. (…) Ùn ci hè più tempu à tricà nè à fa crede. »
Pierre Corsi
Les cinq idées stratégiques qui ont été validées par l’assemblée générale ordinaire du Partitu di a Nazione Corsa, ont révélé des ambitions d’aggiornamento et d’alternative.
Cette assemblée générale ordinaire était un rendez-vous important pour le PNC (Partitu di a Nazione Corsa).
Après des élections territoriales qui n’avaient pas permis à Jean-Christophe Angelini et ses amis d’être en mesure de peser dans la constitution d’une majorité absolue à l’Assemblée de Corse, avec la perte des représentants au Conseil exécutif et avec une situation d’opposition à Gilles Simeoni, une question s’imposait : les militants et les sympathisants répondraient-ils présent à l’appel de leur parti. Ils l’ont fait.
Le 23 janvier dernier, à Corti, malgré la crise sanitaire, plus de 400 d’entre eux, dont de nombreux jeunes, ont occupé les gradins de l’amphithéâtre de la Faculté de Droit de l’Université de Corse. L’importance du rendez-vous était également lisible dans l’ordre du jour : il était proposé aux participants d’adopter une motion d’orientation générale pour actualiser la ligne du parti ainsi que d’étoffer les instances de direction et de réflexion (celles-ci seront renouvelées lors d’une assemblée générale statutaire qui aura lieu en décembre prochain dans le cadre de la célébration des vingt ans d’existence du parti), particulièrement selon des critères de rajeunissement et de parité hommes / femmes. Les présents ont unanimement approuvé ces propositions.
La motion a été adoptée et une vingtaine de nouvelles têtes ont fait leur entrée au sein du Conseil national (plusieurs d’entre elles étant d’ailleurs déjà dans l’action au sein de l’Assemblea di a Ghjuventù, structure consultative créée ces dernières années par la Collectivité de Corse, ou dans les rangs de syndicats estudiantins). Le PNC s’est donc mis en situation de relance.
Et, par ailleurs, il a fait apparaître qu’il poursuivra en ce sens : d’une part, en déployant une activité militante ouverte à toutes les sensibilités politiques, nationalistes ou non, à la proximité et au débat ; d’autre part, en portant des idées stratégiques figurant dans sa motion d’orientation. Et à cette démarche, il a assigné l’objectif politique majeur de contribuer, dans le cadre d’un « sursaut historique », à « une refondation du mouvement national » jugée être urgente du fait de deux facteurs : primo, une majorité territoriale se résignant à laisser peser les incertitudes (u destinu cumunu in manu à l’inforse) et à succomber aux pratiques du clanisme (vede quì turnà à nasce u clientelismu è l’illusione di u prugressu) ; secundo, l’installation annuelle de 4000 non-corses rouvrant la perspective que se réalise l’option du rapport de l’Hudson Institute (commandé par l’État au début des années 1970) qui envisageait une disparition du peuple corse « en encourageant une nouvelle immigration massive en provenance de la Métropole » et l’atteinte rapide d’un « niveau élevé de peuplement (environ 500 000) en majorité non Corse ».
Cinq idées stratégiques
Les idées stratégiques précédemment évoquée sont au nombre de cinq. Elles révèlent des ambitions d’aggiornamento et d’alternative : « L’échéance de juin 2021 a bouleversé la donne politique au sein du mouvement national. Le temps est venu de signifier au peuple corse, à l’Etat et à l’Europe la volonté de faire émerger enfin une solution politique et de faire valoir notre droit à l’autodétermination. »
L’essentiel de ces idées peut être ainsi énoncé.
Première idée : réaffirmer le sens du combat. Le PNC entend y parvenir en affirmant un positionnement stratégique nationaliste opposé à celui de l'actuelle majorité territoriale. Ce qui devra passer par l’élaboration d’un projet de construction nationale s’adressant aux corses, à Paris et à l’Europe, et portant l’expression des revendications institutionnelles, de reconnaissance du peuple corse et d’affirmation de souveraineté.
Deuxième idée : déployer une vision précise et de long terme. Il s’agira seulement de reconquête nationale mais aussi de prise en compte d’enjeux de société, et ce, en élaborant avec les Corses, des réponses concrètes aux grandes problématiques (démographie, flux migratoires, spéculation immobilière, foncier, accession au logement, réchauffement climatique, précarité, coût de la vie, énergie, prix des carburants, formation professionnelle, multiplications des addictions…) et en ne se satisfaisant pas de « tables rondes » entre « interlocuteurs privilégiés ».
Troisième idée : construire une convergence nationale. Considérant que le rôle et le fonctionnement de l’Assemblée de Corse ne correspondent plus aux besoins et aux attentes, le PNC se propose de rencontrer les composantes syndicales, associatives, consulaires ou politiques du nationalisme qui s'inscriventdans une stratégie similaire à la sienne, et d’ainsi contribuer à formaliser un espace de dialogue.
Quatrième idée : déployer une stratégie européenne. Le PNC souhaite accentuer sa présence internationale pour promouvoir le droit du peuple corse à l'autodétermination et le droit de la Corse à l’autonomie politique.
Cinquième idée : enraciner une démarche militante. Le PNC souhaite faire participer à des conventions thématiques les militants et sympathisants politiques ainsi que des représentants d’organisations professionnelles, syndicales et associatives, des artisans, des commerçants, le monde culturel et bien d’autre, et d’enrichir ainsi la réflexion et la force de proposition de ses instances et de ses élus. Les cinq idées sont en fait bien résumées par ces phrases tirée de la conclusion de la motion d’orientation générale : « L’ora hè venuta di piglià u partitu, per fà strada à l’Avvene di stu paese, di u so Populu è di a vechja Nazione. Vint’anni fà era quessa a nostra scumessa. (…) Oghje ghjornu a Corsica hè ghjunta à i punti stremi. (…) Ùn ci hè più tempu à tricà nè à fa crede. »
Pierre Corsi
