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Corse Matin : les salariés dans l'expectative

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Corse Matin : les salariés dans l’expectative


Dans l’incertitude depuis novembre dernier, les quelque 200 salariés du quotidien insulaire attendent impatiemment le nom de leur repreneur. En espérant qu’ils auront leur mot à dire concernant le développement futur du titre…


C’est un feuilleton interminable que vivent depuis près de deux ans, les salariés de Corse matin. Dernier épisode en date après maints rebondissements, la cession programmée de 89 % des actions composant le capital social de « La Provence », dont le résultat est déficitaire de 2,8 millions d’euros. Les offres des repreneurs doivent être remise au plus tard, ce lundi 14 février. On sait que les 11 %restants sont propriétés de Xavier Niel, l’un des prétendants à la reprise avec Rodolphe Saadé, responsable de CMA-CGM. Mais pour compliquer un peu plus la tâche, comme si elle ne l’était pas suffisamment, Niel a usé d’une clause d’agrément interdisant l’entrée de tout autre actionnaire. Une clause attaquée par Rodolphe Saadé et rejetée en première instance. Entre-temps, Xavier Niel a fait appel. Et le dossier a été renvoyé au 28 mars prochain. Si l’inquiétude n’est pas vraiment de mise du côté des salariés, la tension reste palpable de par une situation qui devient interminable.


« Nous voulons être consultés sur les deux projets de reprise »

« C’est une situation très confuse, explique l’un des responsables syndicaux du titre, on attend avec impatience l’issue de la procédure judiciaire. Mais tout se complique avec des rebondissements à n’en plus finir… Un premier appel d’offres a été rejeté, il y en a maintenant un second. Nous voulons être consultés sur les deux projets de reprise et participer au débat.

Le repreneur doit garantir les emplois mais aussi proposer une politique de développement de l’entreprise qui soit dynamique et qui tienne compte de la proximité. »

Si les responsables syndicaux du titre ont, semble-t-il, été entendus par les deux candidats au rachat, rien de concret n’a été, pour l’heure, acté. « Les deux repreneurs ont garanti qu’il n’y aurait aucun licenciement, ajoute-t-on du côté des syndicats, le discours a même été plutôt rassurant. Néanmoins, nous n’avons aucune certitude et nous serons vigilants quant au respect de ces garanties. »

Pas sûr que les salariés aient suffisamment de poids pour contrecarrer les éventuelles décisions du repreneur. Et dans le cas du maintien des emplois, il n’est pas certain, en raison du déficit accusé par le groupe Corse-presse (près de 4 millions en 2020 et des ventes en baisse de près de 50%) que les salaires actuels restent les mêmes. Le titre emploie, à ce jour, près de 200 employés répartis entre les secteurs de la rédaction, l’administratif, la pub, l’imprimerie et la distribution. « C’est énorme économiquement pour une petite île comme la Corse. L’offre a été déposée fin novembre. Elle n’est pas encore ouverte. Cette bataille juridique est pesante. C’est un processus long et une perte de temps. D’autant que si la cession d’actifs de La Provence est actée, l’appel concernant la clause d’agrément nous fait encore attendre jusqu’au 28 mars. »

Un feuilleton qui se poursuit sans véritablement évoquer une nouvelle issue. Nouvel élément de réponse ce lundi en attendant le 28 mars et, peut-être la fin du bras de fer entre les deux candidats à la reprise.



Ph. P
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