Football : L'ACA dans le collimateur de la LFP ?
Nettement en recul depuis la reprise au niveau comptable, les Ajacciens s'estiment lésés par le corps arbitral.
L’ACA dans le collimateur de la LFP ?
Nettement en recul depuis la reprise au niveau comptable, les Ajacciens s’estiment lésés par le corps arbitral. Certains joueurs n’hésitent pas à évoquer des décisions contraires mises en exergue par le match ACA-Guingamp de la semaine dernière. Qu’en est-il ?
Quatre points sur quinze, un but marqué, cinq encaissés, une victoire, un nul et trois défaites dont une sur terrain neutre et l’autre à la maison, tel est le bilan présenté par l’ACA depuis la reprise. Soit deux semaines après avoir célébré le titre honorifique de champion d’automne…
Un bilan qui peut s’expliquer, en partie, par une hécatombe d’absences (Baretto, Moussiti-Oko blessés, Botué, Bayala, Alhadur, Youssouf à la CAN), plusieurs cas de Covid nécessitant des reports de matchs...Mais voilà que la rencontre ACA-Guingamp de samedi dernier est venue semer le doute dans les esprits ajacciens quant aux décisions du corps arbitral. « Une expulsion dès la 9e minute qui scelle le match, déplore Olivier Pantaloni, l’entraîneur ajaccien, un pénalty que tout le monde a vu sauf l’arbitre, et un carton jaune pour l’attaquant guingampais alors que sa charge contraint notre gardien Benjamin Leroy à sortir sur une civière. Cela fait beaucoup en un seul match. »
«Contre Guingamp, l’arbitrage était à sens unique »
Du coup, certains n’hésitent pas à faire le lien entre les derniers résultats, notamment celui de samedi face au club fétiche du Président de la FFF, et le communiqué publié sur le site du club début janvier s’attaquant directement à l’équité sportive de la Commission de Discipline de la LFP suite aux sanctions prises à l’encontre d’Oumar Gonzalez au terme de la rencontre ACA-Grenoble de fin décembre. Un pas que beaucoup n’hésitent pas à franchir. « Je n’ai pas l’habitude de m’en prendre aux arbitres, explique Riad Nouri, le milieu de terrain ajaccien, mais il y a des choses que je ressens profondément. Depuis la reprise, on a le sentiment que quelque chose s’est passé. On n’est plus arbitré de la même façon. Contre Guingamp, c’était à sens unique. On a pris parfois des coups sans que l’arbitre ne bronche. Et quand on le lui disait, il répondait : « Laissez-moi gérer le match ! Sur le pénalty non sifflé, il a reconnu son erreur après le match mais les points perdus ne se reprennent plus. »
Les plus pessimistes ajouteront le but valable marqué face à Niort, le pénalty sifflé à Caen pour une faute en dehors de la surface de réparation (erreur également admise par l’arbitre du match) ou le nombre de pénaltys sifflés cette saison en faveur de l’ACA (un seul!).
Un football à deux vitesses
L’ACA serait-il dans le collimateur des instances nationales du football ? Certains n’hésitent pas à parler de « complot ». Ce communiqué, de surcroît à un moment où l’ACA fêtait son premier titre de champion d’automne avec 13 clean-sheet au compteur, était-il nécessaire ? La question mérite d’être posée sachant quoiqu’on en dise, qu’il y a bien souvent des « a priori » vis-à-vis des clubs corses et que cela perdure depuis des lustres. Personne n’aura, en effet, oublié, l’intervention du Premier Ministre Edouard Philipe maire du Havre à la suite des «événements » ACA-HAC, le tout relayé par la Une scandaleuse du quotidien unique sportif titrant « La Honte » quand on recensait, la même année, une bonne demi-douzaine d’incidents dans les divers championnats nationaux professionnels.
« J’ai compris en entraînant en Corse, le sentiment d’injustice qui frappait les clubs insulaires face aux décisions arbitrales, justifiaient il n’y a pas si longtemps Albert Cartier et Thierry Laurey...
D’un autre côté, les instances nationales du football et le corps arbitral français d’une manière générale, semblent dans une crise de laquelle ils ne parviennent pas à s’extirper. Sanctions variables et même parfois arbitraire vis-à-vis des clubs et des joueurs (les matchs Nice-OM, PFC-Lyon et Lyon-OM peuvent l’attester), clémence pour les plus nantis (notamment le Paris Saint Germain cf commentaire du Président de la LFP de l’époque à l’adresse du Président parisien après l’expulsion de Cavani lors de la finale de la coupe de la Ligue PSG-Lens : « Pardon pour l’arbitrage ») refus systématique de faire venir les supporters adverses, incapacité à gérer l’ensemble des compétitions de manière stricte, équitable sans tergiverser, refus de faire disputer les barrages pour l’accession en L1 en 2020, absence de la VAR en L2 et National, ce qui acte un football à deux vitesses... À cela s’ajoute, en effet, la volonté des instances nationales de se digérer vers trois championnats professionnels L1, L2 et N1 à 18 clubs. Ce qui implique, à terme, la disparition progressive des petits clubs dans le giron amateur et plusieurs centaines de jeunes issus des centres de formation sur le carreau. Un football populaire magnifiquement incarné par le GFCA 2015-2016 qui avait gagné loyalement sur le terrain sa place pour l’élite du football français.
Quelle sera la place du football corse et plus particulièrement de nos deux représentants ACA et SCB dans cette nouvelle distribution des cartes à un moment où l’île n’a jamais été aussi bien dotée en termes de structures dédiées au haut niveau (Pôle Espoir, MAP, Label Grand Insep pour le CSJC, centre de formation de l’ACA et bientôt sans doute du SCB) ? Difficile de répondre. En attendant, et pour ce qui concerne le club ajaccien, la réponse viendra du terrain. Si certaines décisions peuvent, en effet, être sujet à polémiques, les stats semblent, quant à elles, implacables. Quinzième attaque (21 buts), ce qui démontre le manque de réalisme des « bianchi è rossi » et leur incapacité, bien souvent, à se créer des occasions franches. Avec le retour progressif des blessés et une équipe enfin compétitive, le club « biancu è rossu » pourra défendre plus sérieusement ses chances d’accession au sein de l’élite. À moins que les dés ne soient déjà pipés pour diverses raisons... « On espère se tromper » clame-t-on du côté du club...Mais le doute subsiste. Réponse lors des prochaines échéances.
Philippe Peraut
Nettement en recul depuis la reprise au niveau comptable, les Ajacciens s’estiment lésés par le corps arbitral. Certains joueurs n’hésitent pas à évoquer des décisions contraires mises en exergue par le match ACA-Guingamp de la semaine dernière. Qu’en est-il ?
Quatre points sur quinze, un but marqué, cinq encaissés, une victoire, un nul et trois défaites dont une sur terrain neutre et l’autre à la maison, tel est le bilan présenté par l’ACA depuis la reprise. Soit deux semaines après avoir célébré le titre honorifique de champion d’automne…
Un bilan qui peut s’expliquer, en partie, par une hécatombe d’absences (Baretto, Moussiti-Oko blessés, Botué, Bayala, Alhadur, Youssouf à la CAN), plusieurs cas de Covid nécessitant des reports de matchs...Mais voilà que la rencontre ACA-Guingamp de samedi dernier est venue semer le doute dans les esprits ajacciens quant aux décisions du corps arbitral. « Une expulsion dès la 9e minute qui scelle le match, déplore Olivier Pantaloni, l’entraîneur ajaccien, un pénalty que tout le monde a vu sauf l’arbitre, et un carton jaune pour l’attaquant guingampais alors que sa charge contraint notre gardien Benjamin Leroy à sortir sur une civière. Cela fait beaucoup en un seul match. »
«Contre Guingamp, l’arbitrage était à sens unique »
Du coup, certains n’hésitent pas à faire le lien entre les derniers résultats, notamment celui de samedi face au club fétiche du Président de la FFF, et le communiqué publié sur le site du club début janvier s’attaquant directement à l’équité sportive de la Commission de Discipline de la LFP suite aux sanctions prises à l’encontre d’Oumar Gonzalez au terme de la rencontre ACA-Grenoble de fin décembre. Un pas que beaucoup n’hésitent pas à franchir. « Je n’ai pas l’habitude de m’en prendre aux arbitres, explique Riad Nouri, le milieu de terrain ajaccien, mais il y a des choses que je ressens profondément. Depuis la reprise, on a le sentiment que quelque chose s’est passé. On n’est plus arbitré de la même façon. Contre Guingamp, c’était à sens unique. On a pris parfois des coups sans que l’arbitre ne bronche. Et quand on le lui disait, il répondait : « Laissez-moi gérer le match ! Sur le pénalty non sifflé, il a reconnu son erreur après le match mais les points perdus ne se reprennent plus. »
Les plus pessimistes ajouteront le but valable marqué face à Niort, le pénalty sifflé à Caen pour une faute en dehors de la surface de réparation (erreur également admise par l’arbitre du match) ou le nombre de pénaltys sifflés cette saison en faveur de l’ACA (un seul!).
Un football à deux vitesses
L’ACA serait-il dans le collimateur des instances nationales du football ? Certains n’hésitent pas à parler de « complot ». Ce communiqué, de surcroît à un moment où l’ACA fêtait son premier titre de champion d’automne avec 13 clean-sheet au compteur, était-il nécessaire ? La question mérite d’être posée sachant quoiqu’on en dise, qu’il y a bien souvent des « a priori » vis-à-vis des clubs corses et que cela perdure depuis des lustres. Personne n’aura, en effet, oublié, l’intervention du Premier Ministre Edouard Philipe maire du Havre à la suite des «événements » ACA-HAC, le tout relayé par la Une scandaleuse du quotidien unique sportif titrant « La Honte » quand on recensait, la même année, une bonne demi-douzaine d’incidents dans les divers championnats nationaux professionnels.
« J’ai compris en entraînant en Corse, le sentiment d’injustice qui frappait les clubs insulaires face aux décisions arbitrales, justifiaient il n’y a pas si longtemps Albert Cartier et Thierry Laurey...
D’un autre côté, les instances nationales du football et le corps arbitral français d’une manière générale, semblent dans une crise de laquelle ils ne parviennent pas à s’extirper. Sanctions variables et même parfois arbitraire vis-à-vis des clubs et des joueurs (les matchs Nice-OM, PFC-Lyon et Lyon-OM peuvent l’attester), clémence pour les plus nantis (notamment le Paris Saint Germain cf commentaire du Président de la LFP de l’époque à l’adresse du Président parisien après l’expulsion de Cavani lors de la finale de la coupe de la Ligue PSG-Lens : « Pardon pour l’arbitrage ») refus systématique de faire venir les supporters adverses, incapacité à gérer l’ensemble des compétitions de manière stricte, équitable sans tergiverser, refus de faire disputer les barrages pour l’accession en L1 en 2020, absence de la VAR en L2 et National, ce qui acte un football à deux vitesses... À cela s’ajoute, en effet, la volonté des instances nationales de se digérer vers trois championnats professionnels L1, L2 et N1 à 18 clubs. Ce qui implique, à terme, la disparition progressive des petits clubs dans le giron amateur et plusieurs centaines de jeunes issus des centres de formation sur le carreau. Un football populaire magnifiquement incarné par le GFCA 2015-2016 qui avait gagné loyalement sur le terrain sa place pour l’élite du football français.
Quelle sera la place du football corse et plus particulièrement de nos deux représentants ACA et SCB dans cette nouvelle distribution des cartes à un moment où l’île n’a jamais été aussi bien dotée en termes de structures dédiées au haut niveau (Pôle Espoir, MAP, Label Grand Insep pour le CSJC, centre de formation de l’ACA et bientôt sans doute du SCB) ? Difficile de répondre. En attendant, et pour ce qui concerne le club ajaccien, la réponse viendra du terrain. Si certaines décisions peuvent, en effet, être sujet à polémiques, les stats semblent, quant à elles, implacables. Quinzième attaque (21 buts), ce qui démontre le manque de réalisme des « bianchi è rossi » et leur incapacité, bien souvent, à se créer des occasions franches. Avec le retour progressif des blessés et une équipe enfin compétitive, le club « biancu è rossu » pourra défendre plus sérieusement ses chances d’accession au sein de l’élite. À moins que les dés ne soient déjà pipés pour diverses raisons... « On espère se tromper » clame-t-on du côté du club...Mais le doute subsiste. Réponse lors des prochaines échéances.
Philippe Peraut