Vers un nouveau choc pétrolier?
L'augmentation drastique des prix du baril et de l'essence à la pompe fait redouter un nouveau choc pétrolier.......
Vers un nouveau choc pétrolier ?
L’augmentation drastique des prix du baril et de l’essence à la pompe fait redouter un nouveau choc pétrolier c’est-à-dire une hausse importante et rapide du prix du pétrole, ayant des conséquences négatives sur l’économie mondiale. Les historiens et les économistes estiment que les trois chocs pétroliers de 1973, 1 979 et 2 008 ont eu un effet sur la croissance économique globale. Il semblerait qu’il faille se préparer à un nouveau choc.
Les précédents chocs pétroliers
De la fin de la Seconde Guerre mondiale jusqu’au début des années 1970, les pays industrialisés ont connu une période de croissance économique qu’on a appelée les Trente Glorieuses. Cette croissance était due à la reconstruction de l’après-guerre, à la décolonisation et au faible coût du pétrole principalement extrait au Moyen-Orient. Fin 1973, les pays du Moyen-Orient membres de l’OPEP (organisation des pays exportateurs de pétrole) décident, en rétorsion au soutien de certains pays occidentaux à Israël durant la guerre du Kippour, d’augmenter les prix du baril de pétrole ce qui provoque le premier choc pétrolier et une crise économique des pays occidentaux dont l’une des conséquences fut l’ouverture au libéralisme économique. Six ans plus tard, une nouvelle période de tension dans les pays du golfe Persique et les débuts de la révolution iranienne de l’ayatollah Khomeini encouragent les compagnies pétrolières à augmenter à la demande de pétrole auprès des pays du Moyen-Orient. Or les prix du pétrole ont déjà été multipliés par quatre depuis 1973. La guerre Iran-Irak va aggraver la crise qui éclate en 1979, après une période de stabilisation du prix du pétrole. La mondialisation et la croissance de la demande stimulée par l’économie chinoise entraînent le troisième choc de taille en 2008 conjugué à la crise financière.
Une tendance haussière favorisée par la crise avec la Russie
L’Europe dépend en partie du gaz et du pétrole fournis par la Russie. Or, l’annexion de la Crimée a provoqué des sanctions de l’Europe envers ce pays. Les pays d’Europe ont alors décidé de ne plus signer de contrats à moyen et long terme avec la Russie. La contrepartie est qu’elle achète ces deux matières premières sur le marché à court terme subissant les aléas du marché. On peut donc prévoir sans grands risques de se tromper une hausse durant l’année à venir et des prix à la pompe qui ne vont cesser de grimper à l’instar celui de l’électricité qui est indexé sur les prix du gaz. Le baril a atteint 96 dollars le 14 février, son niveau le plus haut depuis huit ans. La barre symbolique des 100 dollars pourrait bientôt être dépassée, et le carburant devrait alors s’approcher en moyenne des 2 euros le litre. Chaque dollar supplémentaire représente un centime de plus à la pompe. Les prix affichés à la pompe dépendent en effet des cours du pétrole brut. Mais plus grave, la plupart des produits de consommation courante sont indexés sur les prix du pétrole, du gaz et de l’électricité. C’est pourquoi le coût de construction par exemple s’envole. Le verre a gagné dix pour cent à la fois parce que sa fabrication requiert beaucoup de chaleur, mais aussi parce que la Chine achète à tout va sur le marché mondial.
Vers une crise générale ?
Le plus inquiétant est que la hausse à la pompe est beaucoup plus rapide que le prix du baril de pétrole qui va s’envoler vers des sommets jamais atteints. Et force est de constater qu’aucun gouvernement ne sait comme enrayer cette course folle dont le moteur est la confrontation de l’offre et de la demande. Enfin, cette hausse arrive dans une période de crise sanitaire, de flambée des prix alimentaires et en hiver. La conséquence va être une aggravation de la condition des plus fragiles. On se rappelle que le mouvement des gilets jaunes avait eu pour origine la hausse du prix du fuel. La situation sociale est devenue terriblement instable et il serait insupportable que tout mouvement de protestation soit brisé par la force comme l’a été celui des Gilets jaunes. Total affiche une santé insolente et n’a jamais accumulé autant de bénéfices et de dividendes à distribuer à ses actionnaires. Les gouvernements vont devoir faire des choix cruciaux en matière de politique économique et sociale. Faute de quoi, il va falloir s’attendre à des sorties de route.
GXC