Du droit imprescriptible des peuples à disposer de leur destin
Le Président Poutine a décidé contre le droit international d'envahir un pays qu'il considère comme une " terre irredente ".
Du droit imprescriptible des peuples à disposer de leur destin
Le président Poutine a décidé d’envahir l’Ukraine bafouant un droit qui était inscrit la Constitution de la jeune Union soviétique : celui du droit des peuples à disposer de leur destin. Le président Poutine a décidé contre le droit international d’envahir un pays qu’il considère comme une « terre irredente ». La guerre qui débute est un drame pour l’Occident tout entier mais plus largement pour tous les peuples de notre planète. Il entérine la loi du plus fort déjà à l’œuvre en Chine. Désormais se pose le problème de la façon de combattre la folie du président russe c’est-à-dire la capacité punitive des puissances occidentales sans pour autant prendre le risque d’une déflagration générale.
Quand Kiev était la capitale des Rus
Pour justifier son agression, Poutine prétend que l’Ukraine n’existe pas en tant que pays contre toute évidence historique. Kiev, la capitale ukrainienne, fut au centre du premier État slave : la Rus’ de Kiev d’où sont sortis les deux pays actuels. Les Rus étaient des Vikings qui, après avoir conquis ces immenses territoires, , se sont convertis à la veille de l’an mil au christianisme. Pendant dix siècles, l’Ukraine dotée de riches terres cultivables et territoire de passage pour atteindre la Russie, a été un lieu de passage pour les puissances venues de toutes parts pour attaquer la Russie : au XIIIe siècle, les guerriers mongols occupent la Rus’ de Kiev. Trois siècles plus tard, ce sont les armées polonaise et lituanienne qui envahissent le pays par l’ouest. Au XVIIe siècle, la guerre entre la république des Deux Nations, née de l’alliance lituano-polonaise, s’achève sur l’annexion des territoires situés à l’est de la Dniepr passés sous contrôle russe. L’est de l’Ukraine, l’actuel Donbass devient la « rive gauche » et devient russe tandis que la « rive droite » est contrôlée par la Pologne avant d’être conquise par la Russie en 1793. La religion orthodoxe y devient obligatoire et la langue ukrainienne est interdite. Enfin, en 1917, l’Ukraine est divisée par la guerre civile entre les anarchistes de Makhno dont l’armée comptera jusqu’à cent mille hommes, les bolcheviks et les blancs de Denikine. Un social-démocrate modéré Simon Petlioura, décrète une éphémère république qui est détruite en 1922 par l’armée rouge et remplacée par la république socialiste d’Ukraine. Mais l’Ukraine a bien été indépendante pendant quelques années avant de passer sous le joug soviétique.
L’atroce période stalinienne
Au début des années 1930, Staline décrète un blocus alimentaire de l’Ukraine afin, dit-il de forcer les paysans « riches », les koulaks, à rejoindre les kolkhozes. Cette opération génocidaire, dirigée par le commissaire du peuple Nikita Khrouchtchev, prend le nom de Holomodor (littéralement « extermination par la faim ») et cause la mort de millions d’Ukrainiens. C’est à partir des années 1936 que Staline appelle des millions de citoyens soviétiques en majorité russes à coloniser le Donbass. Dans cette région, le russe devient la langue courante de ceux que les historiens appelleront les « pieds rouges ». Quand les nazis envahissent l’URSS en juin 1941, ils sont généralement favorablement accueillis par la population ukrainienne qui espère se libérer du joug stalinien. Mais la politique raciale des hitlériens qui considèrent les Slaves comme des sous-hommes, renforce les rangs de la résistance communiste. 70 % des 25 millions de Soviétiques massacrés par les troupes nazies étaient des Biélorusses ou des Ukrainiens.
Une fragile indépendance
Après l’effondrement de l’URSS en 1991, l’Ukraine a pris son indépendance. Mais l’union du pays s’est avérée difficile. En 2004, un mouvement pro occidental, en partie alimenté par les USA, a pris le nom de « révolution orange » et a demandé un rapprochement avec l’Occident et plus particulièrement l’Europe ce qui a été ressenti comme une menace mortelle par les Russes. Puis, en 2014, la Crimée a été occupée et annexée par la Russie parce qu’elle est un débouché vers la mer Noire. Peu après, les pro russes du Donbass se sont soulevés pour former il y a quelques semaines républiques populaires de Lougansk et de Donetsk reconnues par Moscou. C’était le début d’une invasion, prémice de la reconstitution de l’empire.
Un avenir incertain
Alors que l’armée rouge bombarde les principales villes ukrainiennes, il est vital pour la démocratie d’imposer le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. L’Ukraine a le droit de vivre, d’être indépendante, d’être soutenue par tous les moyens. N’oublions pas que le nazisme s’imposa après que les pays occidentaux ont oublié leur devoir de solidarité envers la Tchécoslovaquie puis la Pologne. C’était à Munich en 1938.
GXC