Droite : l’heure du triumvirat ?
Alors que Per a Corsica se disloque et que l’aura de Gilles Simeoni commence à pâtir de l’exercice du pouvoir et des insatisfactions d’une partie de son électorat, la droite peut raisonnablement espérer beaucoup.
La droite devrait conserver Ajaccio où Laurent Marcangeli semble solidement s’ancrer, Calvi et Borgo rendues inexpugnables par Ange Santini et Anne-Marie Natali, Ghisonaccia où Francis Giudici a rassemblé autour de lui la droite, les macroniens et les nationalistes du Partitu di a Nazione Corsa, Corte et Lucciana devenues imprenables par les nationalistes du fait de leurs divisions. En revanche, elle risque de perdre Biguglia en Haute-Corse et Porto-Vecchio en Corse-du-Sud. Maire de Biguglia depuis juin 1976, Sauveur Gandolfi-Scheit est menacé par la poussée nationaliste dans sa commune. En juin 2017, alors qu’il tentait de conserver son siège de député, il a été devancé au second tour par le vainqueur, le nationaliste Michel Castellani (1444 voix, 50,23%). En décembre 2017, à l’occasion du scrutin territorial, la liste Gilles Simeoni (1402 voix, 62,51%) a largement devancé les listes de droite Jean-Martin Mondoloni et Valérie Bozzi (652 voix, 29,07%). Aussi, aujourd’hui, Jean-Charles Giabiconi qui assure être « soutenus par la majorité territoriale ainsi que des forces de gauche, de droite et de divers horizons » et a rallié à sa cause plusieurs familles qui traditionnellement accordaient leurs suffrages au maire sortant, parait être en situation de l’emporter. Sauveur-Gandolfi Scheit espère toutefois que son implantation, le vote de certains abstentionnistes des scrutins législatif et territorial de 2017, des voix de la gauche dites républicaines et l’abstention d’électeurs nationalistes déçus par l’action de Gilles Simeoni lui permettront de conserver son écharpe. Dépositaire d’un pouvoir municipal détenu par la droite depuis des lustres, George Mela est sur la défensive à Porto-Vecchio. Il lui faut endiguer l’offensive de Jean-Christophe Angelini qui dispose d’un solide socle électoral, est allié à Corsica Libera et bénéficie de l’appui de socio-professionnels séduits par son action de président de l’ADEC (Agence de Développement Economique de la Corse). Il doit aussi compter avec l’étoile pâlissante du clan Rocca Serra dans la Cité du sel. En juin 2017, alors qu’il tentait de conserver son siège de député, Camille de Rocca Serra a été devancé au second tour par le nationaliste Paul-André Colombani (2738 voix, 52,04%). En décembre 2017, à l’occasion du scrutin territorial, la liste Gilles Simeoni (2517 voix, 57,24%) a largement devancé les listes de droite Jean-Martin Mondoloni et Valérie Bozzi (1496 voix, 34,02%). George Mela n’a cependant pas partie perdue. Des abstentionnistes des scrutins législatif et territorial de 2017 et l’apport de voix de gauche dites républicaines pourraient voler à son secours et la présence d’une liste nationaliste soutenue par Femu a Corsica et Core in Fronte handicape la dynamique de Jean-Christophe Angelini.
De belles perspectives
La droite devrait donc conserver ses principaux bastions ou du moins n’en perdre que très peu. Par ailleurs, les élections municipales pourraient aussi lui ouvrir de belles perspectives. S’il l’emporte largement à Ajaccio, Laurent Marcangeli n’aura définitivement plus rien à craindre de la vieille garde incarnée par l’ancien président du Conseil départemental 2A Pierre-Jean Luciani qui lui mettait systématiquement des bâtons dans les roues. Il sera aussi libéré du poids d’élus (es) municipaux qui, tout au long de la mandature 2014-2020, ont soit « joué perso », soit brillé par leurs petits complots, leur inexistence sur le terrain ou l’étalage dans les médias de leurs ambitions démesurées. Enfin, il sera en mesure d’enterrer à jamais la suspicion entretenue par certains, d’être un élu de la fraude électorale. A nouveau maire de la capitale de la Corse et président du plus important établissement intercommunal de l’île pour une durée de six ans, il aura par ailleurs toute latitude de se consacrer aux enjeux régionaux et de se positionner : soit en principal adversaire de la majorité territoriale et en rampe de lancement d’une alternative à celle-ci ; soit en partenaire d’un Gilles Simeoni ayant rompu avec les partisans de l’autodétermination et de l’indépendance et en co-constructeur, avec ce dernier, d’une évolution institutionnelle acceptable par Paris. Jean-Martin Mondoloni peut aussi nourrir des ambitions. S’il réalise à Bastia un score qui lui permettra de peser dans une union de second tour des opposants à la municipalité nationaliste, et en outre devient avec Jean Zuccarelli, Jean-Sébastien de Casalta et François Tatti, un des quatre mousquetaires qui auront infligé une cuisante défaite à Gilles Simeoni qui figure en bonne place sur la liste de Pierre Savelli, l’éternel franc-tireur de la droite aura réussi une double bonne opération. D’une part, il sera débarrassé de la droite bastiaise ayant soutenu Gilles Simeoni et de Stéphanie Grimaldi restée au milieu du gué qui lui causaient mille tracas. D’autre part, il pourra partager avec le jeune loup Les Républicains François Xavier Cecolli, le leadership de la droite en Haute-Corse. Ce scénario s’il devient réalité sera d’ailleurs favorisé par un concours idéal de circonstances : Anne-Marie Natali, Sauveur Gandolfi-Scheit et Ange Santini jouent probablement leur dernière partition ; Antoine Sindali a tiré sa révérence ; Valérie Bozzi, Georges Mela et Camille de Rocca Serra n’ont ou n’ont plus qu’une influence très locale. Alors que Per a Corsica se disloque et que l’aura de Gilles Simeoni commence à pâtir de l’exercice du pouvoir et des insatisfactions d’une partie de son électorat, la droite à partir du triumvirat Marcangeli-Mondoloni-Ceccoli peut espérer devenir soit la partenaire incontournable d’une évolution institutionnelle dans le cadre d’un contrat de mandature avec Femu a Corsica, soit tout simplement le moteur de l’avènement d’une alternative à l’actuelle majorité territoriale.
De belles perspectives
La droite devrait donc conserver ses principaux bastions ou du moins n’en perdre que très peu. Par ailleurs, les élections municipales pourraient aussi lui ouvrir de belles perspectives. S’il l’emporte largement à Ajaccio, Laurent Marcangeli n’aura définitivement plus rien à craindre de la vieille garde incarnée par l’ancien président du Conseil départemental 2A Pierre-Jean Luciani qui lui mettait systématiquement des bâtons dans les roues. Il sera aussi libéré du poids d’élus (es) municipaux qui, tout au long de la mandature 2014-2020, ont soit « joué perso », soit brillé par leurs petits complots, leur inexistence sur le terrain ou l’étalage dans les médias de leurs ambitions démesurées. Enfin, il sera en mesure d’enterrer à jamais la suspicion entretenue par certains, d’être un élu de la fraude électorale. A nouveau maire de la capitale de la Corse et président du plus important établissement intercommunal de l’île pour une durée de six ans, il aura par ailleurs toute latitude de se consacrer aux enjeux régionaux et de se positionner : soit en principal adversaire de la majorité territoriale et en rampe de lancement d’une alternative à celle-ci ; soit en partenaire d’un Gilles Simeoni ayant rompu avec les partisans de l’autodétermination et de l’indépendance et en co-constructeur, avec ce dernier, d’une évolution institutionnelle acceptable par Paris. Jean-Martin Mondoloni peut aussi nourrir des ambitions. S’il réalise à Bastia un score qui lui permettra de peser dans une union de second tour des opposants à la municipalité nationaliste, et en outre devient avec Jean Zuccarelli, Jean-Sébastien de Casalta et François Tatti, un des quatre mousquetaires qui auront infligé une cuisante défaite à Gilles Simeoni qui figure en bonne place sur la liste de Pierre Savelli, l’éternel franc-tireur de la droite aura réussi une double bonne opération. D’une part, il sera débarrassé de la droite bastiaise ayant soutenu Gilles Simeoni et de Stéphanie Grimaldi restée au milieu du gué qui lui causaient mille tracas. D’autre part, il pourra partager avec le jeune loup Les Républicains François Xavier Cecolli, le leadership de la droite en Haute-Corse. Ce scénario s’il devient réalité sera d’ailleurs favorisé par un concours idéal de circonstances : Anne-Marie Natali, Sauveur Gandolfi-Scheit et Ange Santini jouent probablement leur dernière partition ; Antoine Sindali a tiré sa révérence ; Valérie Bozzi, Georges Mela et Camille de Rocca Serra n’ont ou n’ont plus qu’une influence très locale. Alors que Per a Corsica se disloque et que l’aura de Gilles Simeoni commence à pâtir de l’exercice du pouvoir et des insatisfactions d’une partie de son électorat, la droite à partir du triumvirat Marcangeli-Mondoloni-Ceccoli peut espérer devenir soit la partenaire incontournable d’une évolution institutionnelle dans le cadre d’un contrat de mandature avec Femu a Corsica, soit tout simplement le moteur de l’avènement d’une alternative à l’actuelle majorité territoriale.