• Le doyen de la presse Européenne

Il faut Voter !

Les choses se précipitent. C'est ainsi.

Il faut voter

Les choses se précipitent.



C'est ainsi. La situation de la guerre en Ukraine évolue vers un improbable cessez-le-feu, pas encore la paix, jamais la paix peut être. Les commentateurs télévisés (téléguidés?) psalmodient à coups de sentences pendant ce temps oracles sur semonces, sans gène ni pudeur aucune. On a même vu Natacha Polony se faire couper la parole par Ulysse Gosset parce qu'elle prenait quelque distance avec la version autorisée des événements, telle qu'édictée depuis la source de l’Otan. On le savait depuis le grand Géo Trouvetout, inventeur des Mickey's papers, les rivières ne doivent jamais remonter vers leur source, au risque de trop de transparence. Bref, la vérité circule au gré des lampadaires, c'est dire la liberté qu'il y a aujourd'hui à dire le vrai.

Mallarmé a pu écrire ce mystérieux vers à ce propos:
L'angoisse ce minuit soutient, lampadophore
Maint rêve vespéral brûlé par le phénix


Il en est ainsi de l'énonciation des vérités, elles ne sont pas toutes bonnes à dire. Surtout en cette période de guerre au couteau entre les mondes où l'on est prié d’oublier, faute de gaz russe bientôt, qu'il y a peu on ne voulait à aucun prix du gaz de schiste américain. Que n'a-t-on entendu sur "ce fou de Trump" qui sacrifiait la santé de la planète à sa manie extractive schisteusement répugnante. Mais voilà, hier n'est pas demain et jamais ce jour d’hui.

Pour en revenir à Mallarmé, à la même époque des chansonniers boulevardiers avaient inventé une scie (vers 1885) qui n'est pas sans évoquer non plus l'absurdité des rengaines politiques des conducteurs de céans: le bi du bout du banc. Du banc, peut être, pour autant qu'on sache ce qu'est un bi, mais plus sûrement un ban qu'un banc, puisque c'est au ban du monde occidental qu'on veut aujourd'hui rejeter la moitié de l’Europe. Et ce dessein est absurde comme la scie pré-citée. Ecoutons cette autre chanson due au magnifique Ouvrard:

J’ai la rate qui se dilate
Ah mon dieu qu’c’est embêtant
D’être toujours patraque
C'est un peu ce qui arrive à l’Europe.


L'Europe de l'Atlantique à l’Oural ? Ce n'est pas ce qu'on nous promet aujourd'hui du coté du gaz de schiste. Adieu De Gaulle, adieu foulards, adieu madras, comme on a aussi chanté dans nos Amériques à nous, les Antilles, la Martinique précisément Mais au train où vont les choses, au train où vont nos îles, il ne manquera pas de bons esprits, de bons alliés, pour nous engager à nous en débarrasser, au cas de la reconduction de l’équipe qui nous dirige. Une élection présidentielle, ça ? Hélas, il ne s’agit pas d’hommes mais funestement d’équipes dans la plupart des cas.

De celui qui pourrait s’en aller demain, il y eut en 1981 presque un clone dont Jacques Fauvet a pu très justement écrire en première page du journal Le Monde : quelle équipe ! Et Giscard fut battu alors qu’il triomphait dans les sondages un mois auparavant. Le prochain abandon qu’aujourd’hui on concocte en secret sera sans aucun doute le siège permanent de la France au Conseil de sécurité de L'O.N.U. au profit de la schisteuse Europe nouvelle, nouvelle comme le paillasson du monde qu’était la France avant 1958. Ris donc Paillasse fait chanter Leoncavallo à son personnage dans l’opéra du même nom, alors qu’il s’agit d’un drame qui arrache les larmes. Paillasse est un clown qui se meurt d’amour alors qu’il est trahi et bafoué mais qui revêt la robe de son emploi par honnêteté professionnelle. C’est sa dignité d’homme. La dignité du citoyen est d’être un électeur consciencieux et fidèle. Le vote n’est pas un jeu, le vote est un devoir.

Il faut donc voter, c’est impératif, que l’on vote nonchalamment, vigoureusement ou même paresseusement, qu’importe. Trop de malheurs attendent l’occasion de gangrener la situation de l’après pour que l’on puisse méconnaître ce droit à la survie qui s’intitule la légitime défense. Il faut voter par légitime défense. Il faut voter par sauvegarde. Il faut voter par précaution.

Anatole Thibaud dit Anatole France écrivit jadis un roman célèbre, perdu dans la mémoire maintenant des écoliers à qui l’on n’enseigne plus l’histoire ni la littérature: LES DIEUX ONT SOIF. Alors, de nouveau tandis que le balancier du temps ramène on le voit le chaos dans nos contrées, votons ne serait-ce que par prudence, pour faire mentir Anatole.



Jean- François Marchi
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