Mariage avec soi
Aprés la crise sanitaire et les multiples épisodes d'isolements , une tendance est réapparue : la sologamie.
Mariage avec soi
Après la crise sanitaire et les multiples épisodes d’isolement, une tendance est réapparue : la sologamie. Le mariage avec soi existe depuis les années 70. Il est aujourd’hui remis au goût du jour, notamment par les femmes célibataires contre les injonctions pesant sur les femmes dans les couples hétérosexuels. Plutôt seule que mal accompagnée.
Célibat militant
Ce qui n’était qu’un murmure sur les réseaux sociaux a commencé à prendre de l’ampleur : et si le célibat était une nouvelle forme d’émancipation ? La quête du Prince charmant ne fait plus recette. Même Disney se lance dans les héroïnes frondeuses dont le mariage n’est pas le Graal. Il faut dire que depuis MeToo, les relations hommes-femmes sont de plus en plus questionnées. Il y a aussi eu la vague du polyamour, la déferlante des applis de rencontre et les codes du dating, le côté « toujours mieux et toujours plus », et puis la question des genres. Tout cela a pas mal bousculé les codes sociaux. Avec le confinement, le poids de la charge mentale des mères qui a éclaté au grand jour n’a pas été la meilleure des promotions pour le mariage traditionnel. Être célibataire, de manière assumée, c’est devenu tendance. La sologamie, ou la tendance qui consiste à se marier avec soi-même, est un sujet en vogue, surtout pour ceux qui considèrent que leur bonheur ne dépend de personne. En Corse, 42.7 % des habitants sont mariés alors que 57.3 % des habitants de plus de 15 ans sont célibataires. 651 couples se marient chaque année alors que 252 divorcent et 260 se PACS. Aujourd’hui, si la sologamie est de plus en plus à l’honneur et que des célébrations ont cours, cela n’est pas un statut officiel. Ce type de mariage avec soi-même n’a pas de valeur administrative.
Amour hétéro et féminisme
La remise en cause du couple hétéro est aussi en tête de gondole des librairies. Il y a eu le livre de Mona Chollet, Réinventer l’amour, qui interroge la répartition genrée des rôles et la compatibilité du couple avec le féminisme. Et puis il y a eu le livre de Johanna Luyssen, Si je veux – Mère célibataire par choix, qui questionne la dépendance aux hommes, le regard social sur le célibat. L’autrice raconte son parcours de vie de célibataire à la maternité solo. Une podcasteuse de 27 ans, Marie Albert, a fait de la Sologamie le thème de son émission mensuelle. Elle met à mal la romantisation du couple et la glorification du modèle par la pop culture. Traditionnellement, beaucoup de personnes croient aux mythes de l’amour ; elles pensent donc qu’elles doivent rencontrer leur « âme sœur » ou leur « moitié ». Néanmoins, les choses commencent à changer. Le couple n’est plus du tout idéalisé. La jeune génération, davantage que ses ainés, remet en question le couple hétérosexuel comme passage obligé. Le rapport à l’amour a changé. Polyamour, sexfriends, lesbianisme politique, mais aussi abstinence et amitié, tous les états sentimentaux sont en balance. Le célibat comme nouvelle norme ?
Solo
Les procélibats dénoncent les discriminations à l’encontre de ce statut. La société s’est organisée pour le couple et la famille. Les célibataires sont souvent pénalisés, au niveau fiscal et financier. D’autant que le célibat a plusieurs visages. Il y a les divorcés, les veufs et veuves, les ménages monoparentaux… Autant de situations de foyer mono ou solo. De nouveaux schémas familiaux émergent, qui ne sont pas encore pris en compte. Selon la dernière étude thématique de l’Ined (Institut national d’études démographiques), conduite en 2020 par les deux spécialistes Marie Bergström et Géraldine Vivier, 21 % des adultes entre 25 et 65 ans seraient célibataires (Insee, 2013) et deux tiers de ces personnes le seraient par choix, les femmes assumant encore davantage ce mode de vie. Sologamie ne veut pas dire narcissique. C’est une façon de s’offrir de l’amour. En d’autres termes, le bien-être, la confiance en soi et la plénitude de l’amour ne se cherchent pas dans une autre personne, ne se demande pas, mais s’obtient de l’intérieur. L’engouement à travers le monde pour ce type de mariage est tel que des entreprises ont ajouté cette offre à leurs services. Jeremstar avait annoncé son mariage à lui-même chez Thierry Ardisson, fier d’être le premier sologame de France. Au-delà du buzz, il y a là un phénomène à ne pas prendre à la légère. Oscar Wilde l’avait déjà professé « S’aimer soi-même est le début d’une histoire d’amour qui durera toute vie ».
Maria Mariana
Après la crise sanitaire et les multiples épisodes d’isolement, une tendance est réapparue : la sologamie. Le mariage avec soi existe depuis les années 70. Il est aujourd’hui remis au goût du jour, notamment par les femmes célibataires contre les injonctions pesant sur les femmes dans les couples hétérosexuels. Plutôt seule que mal accompagnée.
Célibat militant
Ce qui n’était qu’un murmure sur les réseaux sociaux a commencé à prendre de l’ampleur : et si le célibat était une nouvelle forme d’émancipation ? La quête du Prince charmant ne fait plus recette. Même Disney se lance dans les héroïnes frondeuses dont le mariage n’est pas le Graal. Il faut dire que depuis MeToo, les relations hommes-femmes sont de plus en plus questionnées. Il y a aussi eu la vague du polyamour, la déferlante des applis de rencontre et les codes du dating, le côté « toujours mieux et toujours plus », et puis la question des genres. Tout cela a pas mal bousculé les codes sociaux. Avec le confinement, le poids de la charge mentale des mères qui a éclaté au grand jour n’a pas été la meilleure des promotions pour le mariage traditionnel. Être célibataire, de manière assumée, c’est devenu tendance. La sologamie, ou la tendance qui consiste à se marier avec soi-même, est un sujet en vogue, surtout pour ceux qui considèrent que leur bonheur ne dépend de personne. En Corse, 42.7 % des habitants sont mariés alors que 57.3 % des habitants de plus de 15 ans sont célibataires. 651 couples se marient chaque année alors que 252 divorcent et 260 se PACS. Aujourd’hui, si la sologamie est de plus en plus à l’honneur et que des célébrations ont cours, cela n’est pas un statut officiel. Ce type de mariage avec soi-même n’a pas de valeur administrative.
Amour hétéro et féminisme
La remise en cause du couple hétéro est aussi en tête de gondole des librairies. Il y a eu le livre de Mona Chollet, Réinventer l’amour, qui interroge la répartition genrée des rôles et la compatibilité du couple avec le féminisme. Et puis il y a eu le livre de Johanna Luyssen, Si je veux – Mère célibataire par choix, qui questionne la dépendance aux hommes, le regard social sur le célibat. L’autrice raconte son parcours de vie de célibataire à la maternité solo. Une podcasteuse de 27 ans, Marie Albert, a fait de la Sologamie le thème de son émission mensuelle. Elle met à mal la romantisation du couple et la glorification du modèle par la pop culture. Traditionnellement, beaucoup de personnes croient aux mythes de l’amour ; elles pensent donc qu’elles doivent rencontrer leur « âme sœur » ou leur « moitié ». Néanmoins, les choses commencent à changer. Le couple n’est plus du tout idéalisé. La jeune génération, davantage que ses ainés, remet en question le couple hétérosexuel comme passage obligé. Le rapport à l’amour a changé. Polyamour, sexfriends, lesbianisme politique, mais aussi abstinence et amitié, tous les états sentimentaux sont en balance. Le célibat comme nouvelle norme ?
Solo
Les procélibats dénoncent les discriminations à l’encontre de ce statut. La société s’est organisée pour le couple et la famille. Les célibataires sont souvent pénalisés, au niveau fiscal et financier. D’autant que le célibat a plusieurs visages. Il y a les divorcés, les veufs et veuves, les ménages monoparentaux… Autant de situations de foyer mono ou solo. De nouveaux schémas familiaux émergent, qui ne sont pas encore pris en compte. Selon la dernière étude thématique de l’Ined (Institut national d’études démographiques), conduite en 2020 par les deux spécialistes Marie Bergström et Géraldine Vivier, 21 % des adultes entre 25 et 65 ans seraient célibataires (Insee, 2013) et deux tiers de ces personnes le seraient par choix, les femmes assumant encore davantage ce mode de vie. Sologamie ne veut pas dire narcissique. C’est une façon de s’offrir de l’amour. En d’autres termes, le bien-être, la confiance en soi et la plénitude de l’amour ne se cherchent pas dans une autre personne, ne se demande pas, mais s’obtient de l’intérieur. L’engouement à travers le monde pour ce type de mariage est tel que des entreprises ont ajouté cette offre à leurs services. Jeremstar avait annoncé son mariage à lui-même chez Thierry Ardisson, fier d’être le premier sologame de France. Au-delà du buzz, il y a là un phénomène à ne pas prendre à la légère. Oscar Wilde l’avait déjà professé « S’aimer soi-même est le début d’une histoire d’amour qui durera toute vie ».
Maria Mariana