BécHameL

BécHameL

La chemise blanche au col inversé sort du dressing sans une tache de sauce, d’encre ou de sang. Le brushing impeccable, lui, n’a jamais croisé un pistolet à eau ou un éclat d’obus. Juste une tonne de bombes de laque et une tarte à la crème descendue du ciel. Ça barde en Ukraine dans les tranchées, sous le projo des plateaux, BHL le philosophe pomponné, nous éclaire de son expertise en stratégie militaire. Et fait en passant sa promo.

Au 28 Place Vendôme chez Charvet, célèbre tailleur parisien, on s’affaire. La veille Poutine n’a pas arrêté son char. Dans l’atelier on sait qu’à la première balle qui siffle, BécHameL sonne à la porte. A la guerre comme à la guerre on a travaillé jour et nuit pour lui renouveler sa garde-robe. On a ses mesures en temps réel, dès qu’il gobe une queue de cerise il envoie un fax à la boutique. Seule évolution notable chez le guérillero, il porte dorénavant son pantalon taille haute, façon Jacques Chirac, pour dissimuler un léger embonpoint. Il faut savoir que la taille haute est confortable debout mais devient plus pénible qu’un treillis et une cartouchière une fois assis. Mais le soldat poivre et fleur de sel sait que la torture est l’apanage de la guerre, et les sacrifices un sussucre pour faire le beau.

Le jour et la nuit, l’oscar du nanar signé BHL, avec Alain Delon et Arielle Dombasle, l’épouse couineuse du soldat de plomb. Alain Melon se tape Arielle Donbass pendant 2 heures. Une interminable souffrance qui lui vaut l’hommage des Cahiers du Cinéma, “le pire film français depuis 1945”. Comme le brushing argenté n’a pas d’odeur il redore son tiroir-caisse avec des documentaires sur les conflits armés. Pour le plus grand bonheur de tous les bidasses de la planète. Le seul film à faire, c’est le making-off d’un tournage du bellâtre. Voir dans les yeux effarés des combattants l’hébétement, quand le bachi-bouzouk déboule dans la tranchée en Charvet armé d’une caméra et d’un peigne. Eux ne se sont pas lavés depuis des semaines. Ils puent la crasse la pisse et le sang, sont infectés par la vermine. Alors quand ils voient la Castafiore prendre la pose dans les décombres ils se plient en douze. C’est la pause fraicheur. Ils savent depuis le temps, que si le Ber vient les divertir, les hostilités vont sentir la bleusaille de Chanel. Quand on lui demande si le ridicule ne tue pas plus sûrement que les balles il répond : ”sur l’histoire du costume et de la chemise, c’est une courtoisie élémentaire que je dois à ces combattants. Dans les tranchées d’Ukraine je me dois d’être élégant pour rendre hommage à leur élégance empêchée..." Ouf!..

La chemise immaculée mais les mains sales.
La Pompadour implore Macron d’envoyer l’armée en Ukraine pour mettre Poutine à genoux. Quel jobard! Il enverrait à l’abattoir un contingent sur les rotules, enlisé depuis des années dans les sables du Sahel. Ils viennent de reculer devant une équipe de mercenaires russes dans les dunes du Mali. Mais défier la première puissance nucléaire et un Vladimir Bloody remonté comme un pendule, même pas peur l’allumé philotov du cocktail molosophe. Bon, ce n’est jamais lui qui trinque. C’est un récidiviste. Mars 2003 les Etats-Unis envahissent l’Irak après avoir monté le bobard du siècle. L’Irak détiendrait des armes de destruction massive. L’Elysée ne tombe pas dans le panneau. “La folle du régiment”, alignée derrière Bush, tape de ses petits poings sur la table des matières et vomit son mépris sur les pompes de Chirac. Bilan après 6 ans de guerre: un million de morts et 3 millions d'irakiens sur les routes. 3 Mars 2011 Benghazi Lybie, Hôtel de la Corniche. Bébert arrive d’Egypte où il s’est pris une veste Tati en ratant la chute de Moubarak. Le canard laqué fulmine et tourne en rond. Obsédé de la racine à la pointe du cheveu par Kadhafi, il compte bien se refaire. Les troupes du Colonel avancent pour écraser la rébellion. Mandaté par lui-même il rencontre le chef des rebelles, explique qu’il est l’ami de Sarkozy et embarque une délégation pour l’Elysée. Le lendemain, Sarko, placé devant le fait accompli, les reçoit en présence du giboulé de Mars et officialise le nouveau gouvernement provisoire de Lybie. Dans la foulée il bombarde le pays, Kadhafi est éliminé. On connait la suite. La Lybie déstabilisée, s’ouvre aux quatre vents mais surtout à Daesh. Et devient pour tous les réfugiés d’Afrique le couloir de la mort en Méditerranée. Tout ça ne vaut pas un pichet de cidre au bac philo, mais pour l’humanité la facture est salée...

La préférée du Capitaine des Dragons.
“ Les vêtements, quand j’écris, me donnent le sentiment de corseter ma liberté...” Il écrit à poil le con, sinon ça le gratte. Comment un tel faisan a-t-il pu murmurer à l’oreille des Présidents, mystère. Quand il nous gave avec ses velléités belliqueuses jamais personne ne l’invite à signer dans la Légion. Pourtant il y ferait le bonheur de la chambrée le soir venu, à l’heure de prendre la plume dans le plus simple appareil. Histoire de remonter le moral des troupes.

Sgaiuffu