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Quel développement durable pour la Corse ?

Rencontre avec François de Casabianca
QUEL DÉVELOPPEMENT DURABLE POUR LA CORSE ?


Rencontre avec François de Casabianca ingénieur agronome et auteur de l’ouvrage « Corsica mia ». François même s’il est modeste et ne veut pas qu’on le dise connaît certainement beaucoup mieux que la plupart d’entre nous cette île qui nous est si chère. La Corse il l’a sillonnée durant une bonne vingtaine d’années a suivI de très près plusieurs secteurs et réalisé une étude approfondie. Il est incollable sur les plans agriculture, développement rural, foncier, mer et pêche.


Afin d’éviter les malentendus François de Casabianca a tenu à préciser quelles étaient à son avis les conditions pour un développement durable et souhaitable pour la Corse. Quand on parle du développement d’un pays ou d’une région on entend développement économique traduit par PIB. S’agissant de développement agricole on pensera aux volumes d’exploitation et à leur valeur. On conditionne pour que les formes de production ne compromettent pas la rentabilité future, le milieu naturel, la qualité des produits. Souvent on peut avoir sur une période un bilan économique très positif suivi par un désastre sur le plan environnemental et de graves conséquences. C’est pas le développement durable ça.


Trois régions en exemple
Partout une croissance spectaculaire du PIB en peu d’années mais «Développement non-durable » avec conséquences sociales et humaines lamentables. Sud-Ouest Malgache plus de 20.000. ha de sols (« dits ferrugineux tropicaux ») littéralement stérilisés, désertifiés en dix ans par des cultures d’arachide ou de coton. Revenus spectaculaires pour les sociétés gérantes avec quelques retombées pour les populations locales, puis « retour de manivelle ». Impossibilité de cultiver, exode vers les villes voisines et clochardisation en masse des populations. La Bretagne région granitique à sols pauvres, production agricole florissante grâce à des apports massifs de fertilisants et de produits phytosanitaires. Idem croissance spectaculaire du PIB jusqu’à la découverte de la pollution des nappes phréatiques.
La Corse et le boom économique en plaine orientale, les années SOMIVAC avec démaquisage, implantation de 20.000 ha de vignes produisant des quantités industrielles de vins de coupage imbuvables au point d’anéantir le marché européen, provoquer une crise et finalement obliger l’Europe à imposer des programmes massifs d’arrachages.



Deux hommes ont marqué leur époque
René Dumont professeur d’agriculture à l’I.N.A de Paris et Joseph Lebret économiste de la FAC fondateur de l’IRFED pour le Tiers Monde. Dumont s’insurgeait du terme « développement » ciblant uniquement des dynamiques relatives à l’économie et au bizness. Pas question de bien-être social ou de bonne gestion du milieu naturel. Venu en Corse en 1951 son étude n’a pas intéressé les responsables et décideurs de l’époque ?
Joseph Lebret disait qu’il fallait prendre en compte la dimension culturelle des lieux pour éviter les blocages.


La solution
Une dynamique de « développement durable » demande que soient respectés les temps et les niveaux géographiques permettant le « concernement », la responsabilité et l’engagement des acteurs de base. Hors de ces conditions la puissance publique peut mettre des sommes colossales ce sera inutile. Pire une politique d’assistance est un véritable « cancer » pour le développement. Elle démobilise, déresponsabilise et ancre dans la passivité les acteurs potentiels. En ce qui concerne la Corse il y a aussi le « mal développement » des zones de montagne en particulier le patrimoine castanéicole un véritable drame avec déforestation depuis des « lustres » et le changement climatique. Pour plus d’informations lire « Corsica mia » un ouvrage éclairant.



Danielle Campinchi


Utopia Corsica
Tel : 06.71.81.23.84.


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