François 1er, une première
Du Nord au Sud, d'Est en Ouest, l'île s'est appuyée sur la béquille corse de Marine Le Pen.
François 1er, une première
Du Nord au Sud, d’Est en Ouest, l’île s’est appuyée sur la béquille corse de Marine Le Pen. Après des années d’errance, l’infatigable pèlerin, adepte du nomadisme syndical et politique, se retrouve en haut de l’affiche. Après en avoir tant collées. François Filoni va peut-être un peu décoller.
Il va à l’Essentiel.
C’est dans ce haut-lieu de la culture populaire et de la macagna, un bar-pmu situé en dessous du niveau de la mer, que j’ai croisé François Filoni. L’établissement tenu par deux cousins, un marin d’eau douce et un beloteur qui assure, est au carrefour de toutes les couches sociales. Dans ce contexte l’enfant des Cannes se fond comme un glaçon dans l’eau. Ses valeurs humaines, lui ont permis de tisser un réseau d’amitiés dans tous les secteurs, dans tous les partis, du PC aux natios. De la CGT aux Prud’hommes il détruit à la barre des avocats reconnus dans le Droit du Travail. Sa maitrise du Code fait des merveilles. Sa fibre sociale rend une multitude de services à nombre de salariés. Si leurs familles glissent toutes son bulletin dans l’urne, il renverra Marcangeli en première année de Fac. Après c’est sûr que de Chevènement à Le Pen il ne facilite la tâche à personne. Mais ce n'est pas une raison pour se pincer les narines sur son passage. FF a du mal avec l’autorité et multiplie les virages sans l’ondulation reptilienne du politicard. Il se sent mieux dans sa cabine téléphonique que dans une armée mexicaine où son caractère individualiste et fonceur est incompatible avec les stratégies collectives.
“Heureux les fêlés qui laissent entrer la lumière (Michel Audiard)".
Dimanche 15 Octobre 2005, la Corse va se réveiller dans le noir. Un black-out de plusieurs heures plonge le jour du Seigneur dans l’obscurantisme de la lampe à huile. Après une rapide enquête interne l'EDF se défausse sur un salarié de l'équipe de maintenance qui œuvrait sur la Centrale du Vazzio. Elle met sous le tapis son manque d’investissement sur le réseau, qui l’oblige à d’incessants délestages. Quand le nom du salarié tombe sur le bureau du Directeur, le champagne remplace la soupe à la grimace. Il s’agit de FF. C’est enfin l’occasion de se débarrasser du délégué syndical CGT, celui qui dénonce tous les dossiers en souffrance et défend avec succès la veuve et l’orphelin de l’entreprise. Que s’est-t-il passé ? FF se serait trompé de bouton. On va vite se rendre compte qu’il souffre depuis l’enfance d’une pathologie extrêmement rare. La boutonnite. Maladie qui incite celui qui en est atteint à appuyer de manière irrépressible sur tous les boutons. Imaginez-vous coincé dans un embouteillage à l’entrée d’Ajaccio sous un soleil de plomb, avec François qui vous met le chauffage à fond. Ou qui vous descend les quatre vitres en plein hiver la nuit à Vizzavona. Il se révèle pénible dans l’ascenseur. Vous habitez au 20ème étage de la tour des Salines et FF vous précède dans le monte-charge. Le voyage devient interminable. Vous montez, vous descendez, vous parlez au mec de la société OTIS parce qu’évidemment il a aussi appuyé sur le bouton d’urgence... Alors qu’il est urgent de trouver une solution, le gamin, doué d’une détente verticale à la FFF (Fanfan Félix), met des coups de tête sur les boutons qu'il ne peut atteindre avec le doigt. Un jour, il décoche un colpu di capu tellement généreux sur le bouton du 15ème, qu’il perd sa lumière pour 24h. C’est terrible la boutonnite.
Quand les plumitifs cèdent à la facilité.
Il est de bon ton dans la presse, de tremper ses mots dans l’acide quand il s’agit de commenter les 10 virages du militant Filoni. Un peu facile, quand sa plume se courbe sans rompre devant le pouvoir, les puissants et même les loosers de la REM. Devant Orsucci par exemple. Qui se ramasse élection après élection et qui parle comme un prof de Sciences Po à ses élèves. A travers ces lignes il est seulement question de rétablir un équilibre. François Filoni n’est ni le Diable ni Titin Cassemac ni Poulardin. Juste un gamin des Salines qui n’avait pas la carte et qui a su, comme il a pu, tracer sa route dans une île où les pros des 10000 virages ne manquent pas.
Sgaiuffu
Du Nord au Sud, d’Est en Ouest, l’île s’est appuyée sur la béquille corse de Marine Le Pen. Après des années d’errance, l’infatigable pèlerin, adepte du nomadisme syndical et politique, se retrouve en haut de l’affiche. Après en avoir tant collées. François Filoni va peut-être un peu décoller.
Il va à l’Essentiel.
C’est dans ce haut-lieu de la culture populaire et de la macagna, un bar-pmu situé en dessous du niveau de la mer, que j’ai croisé François Filoni. L’établissement tenu par deux cousins, un marin d’eau douce et un beloteur qui assure, est au carrefour de toutes les couches sociales. Dans ce contexte l’enfant des Cannes se fond comme un glaçon dans l’eau. Ses valeurs humaines, lui ont permis de tisser un réseau d’amitiés dans tous les secteurs, dans tous les partis, du PC aux natios. De la CGT aux Prud’hommes il détruit à la barre des avocats reconnus dans le Droit du Travail. Sa maitrise du Code fait des merveilles. Sa fibre sociale rend une multitude de services à nombre de salariés. Si leurs familles glissent toutes son bulletin dans l’urne, il renverra Marcangeli en première année de Fac. Après c’est sûr que de Chevènement à Le Pen il ne facilite la tâche à personne. Mais ce n'est pas une raison pour se pincer les narines sur son passage. FF a du mal avec l’autorité et multiplie les virages sans l’ondulation reptilienne du politicard. Il se sent mieux dans sa cabine téléphonique que dans une armée mexicaine où son caractère individualiste et fonceur est incompatible avec les stratégies collectives.
“Heureux les fêlés qui laissent entrer la lumière (Michel Audiard)".
Dimanche 15 Octobre 2005, la Corse va se réveiller dans le noir. Un black-out de plusieurs heures plonge le jour du Seigneur dans l’obscurantisme de la lampe à huile. Après une rapide enquête interne l'EDF se défausse sur un salarié de l'équipe de maintenance qui œuvrait sur la Centrale du Vazzio. Elle met sous le tapis son manque d’investissement sur le réseau, qui l’oblige à d’incessants délestages. Quand le nom du salarié tombe sur le bureau du Directeur, le champagne remplace la soupe à la grimace. Il s’agit de FF. C’est enfin l’occasion de se débarrasser du délégué syndical CGT, celui qui dénonce tous les dossiers en souffrance et défend avec succès la veuve et l’orphelin de l’entreprise. Que s’est-t-il passé ? FF se serait trompé de bouton. On va vite se rendre compte qu’il souffre depuis l’enfance d’une pathologie extrêmement rare. La boutonnite. Maladie qui incite celui qui en est atteint à appuyer de manière irrépressible sur tous les boutons. Imaginez-vous coincé dans un embouteillage à l’entrée d’Ajaccio sous un soleil de plomb, avec François qui vous met le chauffage à fond. Ou qui vous descend les quatre vitres en plein hiver la nuit à Vizzavona. Il se révèle pénible dans l’ascenseur. Vous habitez au 20ème étage de la tour des Salines et FF vous précède dans le monte-charge. Le voyage devient interminable. Vous montez, vous descendez, vous parlez au mec de la société OTIS parce qu’évidemment il a aussi appuyé sur le bouton d’urgence... Alors qu’il est urgent de trouver une solution, le gamin, doué d’une détente verticale à la FFF (Fanfan Félix), met des coups de tête sur les boutons qu'il ne peut atteindre avec le doigt. Un jour, il décoche un colpu di capu tellement généreux sur le bouton du 15ème, qu’il perd sa lumière pour 24h. C’est terrible la boutonnite.
Quand les plumitifs cèdent à la facilité.
Il est de bon ton dans la presse, de tremper ses mots dans l’acide quand il s’agit de commenter les 10 virages du militant Filoni. Un peu facile, quand sa plume se courbe sans rompre devant le pouvoir, les puissants et même les loosers de la REM. Devant Orsucci par exemple. Qui se ramasse élection après élection et qui parle comme un prof de Sciences Po à ses élèves. A travers ces lignes il est seulement question de rétablir un équilibre. François Filoni n’est ni le Diable ni Titin Cassemac ni Poulardin. Juste un gamin des Salines qui n’avait pas la carte et qui a su, comme il a pu, tracer sa route dans une île où les pros des 10000 virages ne manquent pas.
Sgaiuffu