Quand l'architecture fait son riacquitu
Les premières assises de l'architecture et du patrimoine se sont déroulées il y a deux semaines à Corte
Quand l’architecture fait son riacquistu
Les premières assises de l’architecture et du patrimoine se sont déroulées il y a deux semaines à Corte. Organisées par la Collectivité de Corse, elles ont notamment réuni des élus et des architectes autour des questions d’aménagement et d’urbanisme.
Et si la Corse faisait son riacquistu architectural ? C’était en quelque sorte la question centrale des premières assises de l’architecture et du patrimoine organisées à Corte les 6 et 7 mai derniers. Deux jours pendant lesquels élus locaux, architectes, urbanistes et autres géographes ont débattu autour de plusieurs thématiques parmi lesquelles « habiter autrement » ou « définir des politiques patrimoniales en accord avec le territoire ». « On a voulu créer un espace de réflexion autour de la réappropriation de l’architecture et du patrimoine parce qu’on considère que c’est une partie qui a été oubliée du riacqusitu, explique au micro de France 3 Corse Antonia Luciani, conseillère exécutive en charge de la culture, du patrimoine, de l'éducation et de la formation. Il était donc nécessaire de s’emparer de ce sujet et d’inviter l’ensemble des acteurs à en parler et à essayer de trouver des solutions pour répondre à la problématique que connaît la Corse autour de l’urbanisation croissante et de la destruction progressive des paysages. »
Plusieurs maires présents
L’enjeu de ces assises se situait également en termes d’urbanisme. Dans la salle, plusieurs maires étaient présents. Tous doivent élaborer un Plan local d’urbanisme (PLU) tout en devant faire cohabiter développement économique et contraintes architecturales. « Les problématiques que nous avons, ce sont des agriculteurs qui doivent avoir des hangars, des installations qui ne sont pas toujours en phase avec ce que l‘on appelle l’esthétisme, indique André Rocchi, maire de Prunelli di Fiumorbu. Mais, surtout, on doit faire face à la montée des eaux, aux inondations, à l’érosion du littoral. Nous avons des réponses et elles doivent faire preuve de courage. » « Souvent, reprend Antonia Luciani, au quotidien, quand un permis de construire est délivré, les maires se retrouvent avec des difficultés pour construire bien et de manière durable en continuité de l’urbanisation. Il était donc important qu’ils soient associés à cette réflexion. »
« Espace démocratique »
Lors des tables rondes, il a été également question de la place de l’architecte, dont le rôle de conseil « est trop souvent oublié », dixit Amandine Albertini. Et la vice-présidente de l’ordre des architectes de Corse de développer : « à mon sens, notre métier est méconnu. On a des lacunes quant à notre rôle, notamment quant à celui de conseil et au fait que nous pouvons intervenir en tant que conseiller dans les réflexions préalables à la construction et pas uniquement en tant que constructeur pour répondre à un programme. C’est donc important de participer à ces échanges et à cette réflexion globale qui est capitale pour l’avenir du développement urbanistique de la Corse. »
Pour Antonia Luciani, « l’architecture permet aussi de construire un espace démocratique, l’espace public et c’est aujourd’hui ce qui manque dans la plupart des projets, que ce soit des lotissements ou bien des projets immobiliers assez importants d’entrée de ville qui ont en commun, justement, de ne pas prendre en compte la toponymie, la topographie, la géographie et l’histoire, c’est-à-dire ce qui fait culture ». « Aujourd’hui, ajoute la conseillère exécutive, il faut qu’on mette en synergie un certain nombre d’acteurs et d’élus qui œuvrent au quotidien, pour dire que l’on peut travailler de manière plus qualitative et qu’on aimerait avoir une idée de comment on construit ensemble la ville en Corse au 21ème
siècle. »
En marge de ces Assises de l’architecture, une exposition sur l’urbanisme est organisée jusqu’au mois de septembre au Musée de la Corse. L’occasion d’y découvrir, aussi, ce que pourraient être les villes et villages de demain.
•
A.S.
Les premières assises de l’architecture et du patrimoine se sont déroulées il y a deux semaines à Corte. Organisées par la Collectivité de Corse, elles ont notamment réuni des élus et des architectes autour des questions d’aménagement et d’urbanisme.
Et si la Corse faisait son riacquistu architectural ? C’était en quelque sorte la question centrale des premières assises de l’architecture et du patrimoine organisées à Corte les 6 et 7 mai derniers. Deux jours pendant lesquels élus locaux, architectes, urbanistes et autres géographes ont débattu autour de plusieurs thématiques parmi lesquelles « habiter autrement » ou « définir des politiques patrimoniales en accord avec le territoire ». « On a voulu créer un espace de réflexion autour de la réappropriation de l’architecture et du patrimoine parce qu’on considère que c’est une partie qui a été oubliée du riacqusitu, explique au micro de France 3 Corse Antonia Luciani, conseillère exécutive en charge de la culture, du patrimoine, de l'éducation et de la formation. Il était donc nécessaire de s’emparer de ce sujet et d’inviter l’ensemble des acteurs à en parler et à essayer de trouver des solutions pour répondre à la problématique que connaît la Corse autour de l’urbanisation croissante et de la destruction progressive des paysages. »
Plusieurs maires présents
L’enjeu de ces assises se situait également en termes d’urbanisme. Dans la salle, plusieurs maires étaient présents. Tous doivent élaborer un Plan local d’urbanisme (PLU) tout en devant faire cohabiter développement économique et contraintes architecturales. « Les problématiques que nous avons, ce sont des agriculteurs qui doivent avoir des hangars, des installations qui ne sont pas toujours en phase avec ce que l‘on appelle l’esthétisme, indique André Rocchi, maire de Prunelli di Fiumorbu. Mais, surtout, on doit faire face à la montée des eaux, aux inondations, à l’érosion du littoral. Nous avons des réponses et elles doivent faire preuve de courage. » « Souvent, reprend Antonia Luciani, au quotidien, quand un permis de construire est délivré, les maires se retrouvent avec des difficultés pour construire bien et de manière durable en continuité de l’urbanisation. Il était donc important qu’ils soient associés à cette réflexion. »
« Espace démocratique »
Lors des tables rondes, il a été également question de la place de l’architecte, dont le rôle de conseil « est trop souvent oublié », dixit Amandine Albertini. Et la vice-présidente de l’ordre des architectes de Corse de développer : « à mon sens, notre métier est méconnu. On a des lacunes quant à notre rôle, notamment quant à celui de conseil et au fait que nous pouvons intervenir en tant que conseiller dans les réflexions préalables à la construction et pas uniquement en tant que constructeur pour répondre à un programme. C’est donc important de participer à ces échanges et à cette réflexion globale qui est capitale pour l’avenir du développement urbanistique de la Corse. »
Pour Antonia Luciani, « l’architecture permet aussi de construire un espace démocratique, l’espace public et c’est aujourd’hui ce qui manque dans la plupart des projets, que ce soit des lotissements ou bien des projets immobiliers assez importants d’entrée de ville qui ont en commun, justement, de ne pas prendre en compte la toponymie, la topographie, la géographie et l’histoire, c’est-à-dire ce qui fait culture ». « Aujourd’hui, ajoute la conseillère exécutive, il faut qu’on mette en synergie un certain nombre d’acteurs et d’élus qui œuvrent au quotidien, pour dire que l’on peut travailler de manière plus qualitative et qu’on aimerait avoir une idée de comment on construit ensemble la ville en Corse au 21ème
siècle. »
En marge de ces Assises de l’architecture, une exposition sur l’urbanisme est organisée jusqu’au mois de septembre au Musée de la Corse. L’occasion d’y découvrir, aussi, ce que pourraient être les villes et villages de demain.
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A.S.
