L'Ukraine épicentre de l'Europe
Force est de constater que malgré tous les efforts de la toute jeune république, la Russie remporte semaine aprés semaine des victoires.......
L’Ukraine épicentre de l’Europe
Alors que la guerre en Ukraine rappelle parfois par la violence de ses bombardements la Seconde guerre mondiale, force est de constater que malgré tous les efforts de la toute jeune république, la Russie remporte semaine après semaine des victoires qui devraient alarmer le monde occidental car à bien étudier l’histoire ce territoire a souvent été l’épicentre des conflits intracontinentaux.
Les atouts de l’Ukraine et ses faiblesses
Le premier atout de l’Ukraine est indubitablement le moral de son peuple. Quoique prétende l’absurde propagande russe sur une supposée nazification du régime, c’est l’ensemble de la population ukranienne des urkrainophones aux russophones qui se retrouvent derrière le président Zelinsky. Ce dernier a affirmé pouvoir disposer de millions de citoyens prêts à défendre jusqu’à la mort le sol de leur patrie. Le véritable problème se situe à deux niveaux : les capacités en munition et l’apprentissage des technologies militaires extraordinairement sophistiquées. Sur le premier point, la Russie est gagnante. Ses usines produisent des missiles et des obus à flux tendu. Du côté des alliés de l’Ukraine, l’Europe ne s’était pas préparée à un conflit majeur et ne possède plus de stocks. Seuls les Américains peuvent en fournir. Mais le calibre de leurs canons n’est pas celui des Ukrainiens mais surtout, il faut pouvoir convoyer les armes à travers tout le pays sous les bombardements aériens russes. Si le moral des troupes est déterminant, les capacités de riposte sont aussi fondamentales. D’ores et déjà, il semblerait que Dombass soit perdu pour l’Ukraine.
Des menaces continentales
Le président Poutine a fait savoir qu’il entendait reconstituer l’empire russe des « temps glorieux » parmi lesquels il faut bien inclure la période stalinienne. Or l’Union soviétique avait profité de son accord scélérat avec Hitler pour faire main basse sur une partie de la Pologne mais aussi sur la Finlande. Mais le président louche aussi sur une partie de la Suède. Les îles Äland situées entre la Suède et la Finlande sont désormais en état d’alerte. Sans une aide accrue du monde occidental, le président Poutine réalisera le rêve des tsars mais aussi de Lénine : possède de multiples ouvertures sur la mer. La conquête de Marioupol et la maîtrise de la mer Noire permettent aujourd’hui à la Russie de commercialiser le blé ukrainien qu’elle a dérobé. C’est donc pour des raisons stratégiques qu’il faut permettre à l’Ukraine d’arrêter cette guerre génocidaire. Car il s’agit bien d’un génocide dès le moment où la Russie refuse à son voisin le statut de peuple souverain mais entend surtout effacer par le fer et par le feu toute trace de sa civilisation
Une histoire tragique
Dans un entretien au « Monde », l’historien américain Timothy Snyder explique comment la guerre en Ukraine témoigne de la place centrale occupée par ce pays dans les relations entre puissances européennes rivales depuis plus d’un millénaire. « C’est en Ukraine que s’est jouée la sécurité de l’Europe. Lors de la première guerre mondiale, l’Allemagne et l’Empire austro-hongrois cherchaient déjà à s’assurer le contrôle du territoire. Pour ces deux puissances, c’était une priorité. Dans les années 1930, Staline considérait, lui, l’Ukraine comme un territoire clé pour la soviétisation générale de l’URSS. Enfin, les nazis ont fait de la conquête de ce pays leur objectif de guerre numéro un. Au XXIe siècle, l’Ukraine continue de faire l’objet de la même convoitise morbide de la part de la Russie, et on voit là que sa sécurité constitue la pièce manquante à la paix et à la stabilité en Europe. » L’historien note par ailleurs une constante historique : « la centralité de l’agriculture » et son utilisation pour soumettre les Ukrainiens. « En 1932 et 1933, l’URSS a délibérément affamé une grande partie de la population sous son contrôle, plus de 5 millions de personnes sont mortes, principalement en Ukraine. Staline avait lancé en 1928 une politique d’industrialisation générale qui passait par une collectivisation des fermes. Face à l’échec de cette modernisation à marche forcée, Staline a eu recours à la famine comme arme pour soumettre la population. Pour Hitler, cette famine constitue un précédent intéressant, puisqu’il a voulu employer la même stratégie pour s’assurer de dominer ce pays et ses habitants. Un « plan de la faim » fut même imaginé, qui visait à faire périr 30 millions de personnes. Sans surprise, Moscou utilise de nouveau les denrées comme une arme de guerre en imposant un blocus sur la mer Noire qui empêche l’exportation des céréales produites en Ukraine. La Russie menace de faim des dizaines de millions de gens autour du monde. » Aider et renforcer l’aide à l’Ukraine est donc une nécessité pour notre futur à tous si nous ne voulons pas être accusés d’avoir laissé grandir un nouveau dictateur à prétention mondiale.
GXC