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Una Volta << The Magic >> par ELise Pinelli jusqu'au 13 juillet

Le Centre culturel, Una Volta, expose la série << The Magic >> de la photographe Elise Pinelli.
Una Volta  : « The Magic » par Elise Pinelli

La Centre Culturel, Una Volta, expose la série « The Magic » de la photographe Elise Pinelli. Des photographies où rayonnent les couleurs, prises durant 548 jours, sans interruption et diffusées sur son blog. Des images captées dans son entourage proche entre Paris et la Corse.



« La photographie se ressent plus qu’elle ne se voit ». Elise Pinelli a fait de cette assertion sa devise. Le ressenti prime donc et c’est ce que l’on éprouve en parcourant son exposition à Una Volta. Au spectateur de s’inventer un récit en s’emparant d’une histoire déclinée dans des rouges profonds ou des bleus troublants. « The Magic » c’est l’extraordinaire caché et révélé dans la banalité du quotidien.

L’artiste a essentiellement déclenché son appareil la nuit… Nuit apaisante. Nuit inquiétante. Images de mains d’homme et de femmes qui se lient ou ongles griffant une robe moulante de soirée. Nuit rimant avec intimité qui nous vaut des portraits embués de flou ou au contraire d’une netteté qui interpelle. Des objets à la beauté déroutante ainsi ces raisins dans un verre. Des animaux tels ce chat splendide dont on ne sait s’il gronde ou vous rigole à la figure, ou encore ce gamin narquois à moins qu’il ne soit perplexe. Sensualité des corps entrevus qu’on perçoit transpercés de désir. Forêts plongées dans le brouillard où se devine un trait de clarté indiquant la voie à prendre. Tableau d’une délicatesse préraphaélique à la composition savante alliant profil d’une jeune fille à la blondeur nattée et perroquet majestueux, plutôt blond lui aussi. Et survient un porc niolin noctambulant aux pieds de châtaigniers, clin d’œil ironique et très prosaïque.

L’objectif d’Elise Pinelli s’attache au vivant, à l’inanimé, aux affiches également : celle d’un Paul McCartney, l’un des octogénaires les plus célèbres – on peut lui souhaiter d’ailleurs, même tardivement, un bel anniversaire ! Celle intitulée, « Patriots » arborant en un angle le prix de trente euros ou celle de cette « Donna, like a virgin » à acquérir pour la modique somme de neuf euros quatre vingt dix euros.

Les photographies de l’artiste donnent une impression d’urgence et d’instants saisis avec avidité. Comme pour témoigner. Comme pour retenir le temps, l’heure écoulée qui ne reviendra jamais plus. De « The Magic », Fabien Danesi, directeur du Frac écrit : « C’est l’affirmation vibrante d’une impression en phase avec la situation ».

Elise Pinelli photographie depuis l’adolescence. Elle s’est d’abord exprimée en noir et blanc en développant elle-même ses pellicules. Puis elle s’est lancée dans des projets photographiques performatifs. Elle est encore en alternance technicienne de cinéma et photographe de plateau lors de tournages de films.

Michèle Acquaviva-Pache



A voir à Una Volta jusqu’au 13 juillet. En supplément d’âme des images prises en Corse, il y a une vingtaine d’années, par Raymond Depardon, prêtées par le Frac.
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