Le coût de la vie : une revendication essentielle ailleurs mais aussi en Corse !
L'état major nationaliste, comme d'ailleurs la famille macroniste sur le continent, semble découvrir la question sociale.
Le coût de la vie : une revendication essentielle ailleurs mais aussi en Cors
L’état-major nationaliste, comme d'ailleurs la famille macroniste sur le continent, semble découvrir la question sociale. C’était bien sûr jusqu’à maintenant un argument de propagande, mais certainement pas un des fondamentaux programmatiques de Femu et du PNC. Seul Cor'in fronte a toujours insisté sur cet aspect revendicatif. Mais désormais, il nous est interdit de douter de la fibre sociale de la majorité puisque Gilles Simeoni a assuré que le processus de négociation qui devrait être entamé avec le gouvernement ne saurait s’exonérer d’un volet économique et social. On verra bien.
Un petit inventaire des disparités
Des prix du logement qui flambent, un différentiel de 9 % sur les aliments avec la moyenne continentale (ce qui il faut le répéter ne veut pas dire qu’on ne trouve pas des excès identiques sur le continent) et cerise sur le gâteau un prix des carburants systématiquement plus élevé qu’ailleurs alors même que la Corse bénéficie de détaxes : une conférence sociale s’est donc réunie à Ajaccio fin juin pour demander que le gouvernement intègre à la loi pouvoir d’achat qu’il doit présenter à l’Assemblée nationale. Cette demande a été appuyée par le Conseil économique et social de la Corse, présidé par l’excellente Marie-Jeanne Nicoli — bon sang ne saurait mentir — qui démontre ainsi que cet organisme n’est pas une assemblée croupion, mais peut et doit être une force de proposition utile à la société corse.
Les quatre mesures demandées
On ne soulignera jamais assez la pression que diverses associations ont dû exercer sur la majorité de Corse pour que des demandes somme toute élémentaires soient prises en compte à côté du volet purement idéologique. Il semblerait que les nationalistes aient compris que la vie quotidienne ne saurait être subordonnée à la seule exigence autonomiste. Alléluia ! Ce sont donc la moitié des mesures énoncées dans le projet de loi sur le pouvoir d’achat qui devraient faire l’objet de demandes de mesures spécifiques.– Le chèque alimentaire dont il faudrait doubler le montant (300 € au lieu de 150 €) tout en élargissant les bénéficiaires à toute personne vivant au-dessous du seuil de pauvreté.– La prime carburant : maintien du caractère général de la mesure et majoration à hauteur du différentiel moyen constaté en Corse (dix centimes par litre) jusqu’à la mise en place d’un dispositif spécifique pour la Corse par l’Assemblée de Corse du 1er octobre 2021. Cela passera inévitablement par une remise à plat du processus de fabrication des prix dans notre île puisque nous bénéficions d’une réfaction de certaines taxes sans pourtant empêcher que nous affichions des prix largement supérieurs à la moyenne nationale.– L’indexation des retraites sur l’inflation en prenant pour chiffre celui de 10 %. :– Enfin l’indemnité de transport régional corse (ITRC) en augmentant le plafond d’augmentation des charges et contributions sociales de la prime à hauteur de 300 € pour la période 2023-2025.
Attaquer le fond de la question sociale
Les participants de la conférence sociale ont admis qu'on ne pouvait en rester à des mesures conjoncturelles qui elles-mêmes doivent préparer à un travail de fond. Hyacinthe Choury du Secours populaire a mis en avant l’écrasante responsabilité de la grande distribution dans l’envolée des prix alimentaires en Corse notamment en période estivale. On l'a dit, on le répète mais rien ne change.Le docteur François Pernin, inlassable combattant contre la précarité, a prévenu que tant qu’on ne s’attaquerait pas aux dysfonctionnements des solidarités institutionnelles et sociétales, la crise perdurerait et même s’aggraverait. Ce point de vue a été fortement approuvé par le STC, FO, la CGT et la CFDT. Le constat est qu’en Corse les prix augmentent chaque saison, que les riches sont toujours plus riches et les pauvres toujours plus pauvres.
Core in fronte dit non à la précarité
Seule organisation nationaliste à avoir dépassé le simple cadre institutionnel, Core in fronte, a dénoncé les inégalités sociales de plus en plus croissantes en Corse. L’organisation indépendantisme a reproché à la Collectivité de Corse son « immobilisme » : « Depuis le 15 juin 2019, date à laquelle a été installée la conférence sociale par la CdC, rien n’a avancé ». Core in Fronte a demandé « la casse du monopole » des carburants et la création d’une société publique corse sur les dépôts pétroliers. Core in Fronte constate par ailleurs que seuls 4 % des matières alimentaires commercialisées dans l’île sont produites localement et cependant subissent une hausse constante des prix alimentaires et propose de créer une plateforme d’achat, la mise en place d’une politique maritime de lignes régulières entre la Corse et la Sardaigne, ainsi que l’accroissement de la production corse. Enfin du concret et du concret actif.
GXC