Michel Simongiovanni, créateur de cinéma
Cinq ans après l’ouverture du multiplexe l’Ellipse, son père-fondateur souhaite désormais remettre le 7e art au cœur du centre-ville.
Après la disparition des cinémas du cours Napoléon privant ajacciens et ajacciennes de leurs chères salles obscures, le Laetitia rouvrira bientôt ses portes. Le projet est en cours et va permettre la création de 3 salles de projection en plein cœur de la ville. Avec ce nouveau projet, Michel Simongiovanni s’impose sans contexte comme numéro un du cinéma en Corse. Et ce dernier n’est jamais à court d’idée.
Le projet de réhabilitation du cinéma Laetitia est bien avancé. Vous venez de récupérer les clés des locaux. Quels travaux avez-vous prévu de faire ?
Nous voulons faire 3 salles et accueillir jusqu’à 284 spectateurs.
Le Laetitia était une salle unique avec un balcon et un orchestre, dans le même model que l’Empire. Nous allons fermer le balcon en laissant une grande salle à l’étage de 180 places et deux petites salles de 50 sièges au rez-de-chaussée.
La Mairie nous a soutenue à hauteur de 185 000 € sur l’investissement. Nous avons également une demande de soutien sur le fonctionnement. De ce côté-là, les discutions sont encore en cours. Nous ne sommes pas propriétaire des murs et avons signé un bail avec les propriétaires de l’Empire. Nous devions commencer les travaux en janvier. Mais nous avons pris du retard. Ils ne débuteront que courant février. L’ouverture était estimée pour septembre. Ça risque d’être un peu compromis. Mais ce qui est sûr c’est que le nouveau Laetitia sera ouvert avant fin 2020.
Vous vous êtes également engagé à recevoir les festivals de cinéma ?
Oui, nous allons recevoir les divers festivals et ils sont nombreux.
Nous nous sommes engagés à prendre le relais de ce que faisait l’espace Diamant qui est un espace municipal. Nous allons accueillir les associations qui travaillaient avec la mairie. Ce n’est pas le cas de tous les festivals. Le Festival du film italien ou ciné passion par exemple travaillent avec la chambre de Commerce. Il projette leur film au Palais des Congrès. Ils ne font pas partie des obligations que nous demande la mairie. Rien ne nous empêchera néanmoins de travailler avec eux s’ils le souhaitent. Dans nos prérogatives, il y a le festival Latinità qui a lieu tous les ans en février, le Festival du film britannique ou encore Corsica Doc. Corsica doc projette déjà une partie de ses films à l’Ellipse, l’autre partie étant toujours à l’espace Diamant. L’idée est de continuer de montrer certains films ici et d’en basculer d’autre au Laetitia. La mairie souhaite de son côté permettre à l’espace Diamant de plus accès son travail sur le spectacle vivant. A partir du moment ou un cinéma se réimplante dans le centre-ville, il y a une logique à ce que ce soit lui qui accueil des évènements du 7e art.
Quelle va être la ligne directive du nouveau Laetitia ?
Le Laetitia sera également un cinéma indépendant, tout comme l’Ellipse. Il va être une continuité du multiplexe, un cinéma complémentaire. Il y aura cependant une programmation un peu différente. Nous avons pris des engagements avec le CNC de projeter un taux de films art et essai un peu plus important. Tout comme à l’Ellipse, nous avons ce classement. Au lieu de passer 30% des films classés art et essai, nous en projetterons plutôt 50 %. Cette volonté de rester cinéma indépendant nous permet d’avoir le choix des films, de refuser ou d’accepter de projeter certaines productions, de diffuser de la VO, ou pas, de faire les animations que l’on veut. Quand on appartient à un grand groupe, cette liberté est forcément réduite. Nous projetterons bien sûr également des blockbusters. Nous ne priverons pas le public du centre-ville de ces films à gros budgets. L’offre de cette catégorie de films restera tout de même conséquente.
Comment allez-vous travailler sur votre programmation ?
Toutes les semaines, une quinzaine de films sortent en salles. L’Ellipse en programme entre 4 et 6. Ça veut dire qu’il y a pleins de films qui ne sortent pas. La première idée est d’élargir l’offre. Cela va nous permettre de refuser moins de films. Avec la notoriété actuelle de l’Ellipse, nous avons beaucoup de demandes de la part des diffuseurs. Nous allons donc pouvoir proposer plus de films. Cette semaine nous avons à l’affiche deux films en sortie nationale et deux films décalés, sortie il y a déjà 2, voire 3 semaines. Avec le Laetitia en renfort, ces deux films décalés pourront être accessibles en sortie nationale. Les deux établissements vont être complémentaires, ils ne doivent pas s’annihiler. On va faire en sorte qu’il n’y ai pas deux mêmes films aux mêmes horaires. Certains films qui passent à l’Ellipse passeront également au Laetitia. Le principe de base est d’élargir l’offre tout en faisant attention à la manière de programmer les films.
Vous avez une belle notoriété aujourd’hui et les diffuseurs sont très demandeurs même si ça n’a pas toujours été le cas.
C’est vrai. Les premiers mois avaient été un peu compliqués. Mais ça n’a duré longtemps. Ajaccio était un peu une terre inconnue pour les diffuseurs. Les chiffres n’étaient pas très bons et il a fallu passer une période de test, montrer qu’à Ajaccio on pouvait tenir et faire fonctionner un cinéma comme ailleurs. En presque quatre mois nous avons fait les chiffres d’une année avec les deux anciens cinémas d’Ajaccio. L’Ellipse affiche 350 000 entrées pour l’année 2019. Les diffuseurs ont vu qu’il y avait un public. Ils nous ont alors fait confiance et nous avons pu avancer et avoir les films que nous voulions. Aujourd’hui, on ne nous refuse quasiment aucun film. Nous sommes en revanche obligé d’en refuser par manque de place. C’est aussi l’idée d’avoir un cinéma supplémentaire. On pourra ainsi accepter plus de films.
Selon vous, est ce que l’ouverture d’un cinéma en cœur de ville pourra permettre d’aider à relancer l’activité dans le centre-ville ?
Je trouve que c’est notre rôle de contribuer à redynamiser un peu le centre-ville. Un cinéma peut la fréquentation citadine mais un cinéma tout seul ne pourra pas palier à la baisse de fréquentation. Il faut que les commerces alentours suivent. En termes de cinéma, je constate qu’Ajaccio fonctionne à l’envers. Lorsque j’ai ouvert l’Ellipse en 2014 il n’y avait pas ce genre de cinéma multiplexe en périphérie alors que ça existait partout ailleurs. Il est logique aujourd’hui que l’ouverture d’un cinéma supplémentaire se face en centre-ville.
Vous avez également un nouveau projet parait- il ?
Oui… Mais là je ne peux pas encore en dire beaucoup à ce sujet. Nous sommes toujours en phase d’analyse. Juste à savoir que je réfléchis à rouvrir le cinéma des trois stars de Porticcio. Ça peut être intéressant. Porticcio est une ville à part entière. Cette région est très fréquentée en été. Il peut y avoir une forte demande en saison. Mais aussi pour les locaux. Ils sont de plus en plus nombreux et ils seront peut-être contents de ne plus avoir à prendre leurs voitures pour venir jusqu’à Ajaccio. Il y a une pertinence et une complémentarité avec l’Ellipse. C’est à réfléchir…
Le projet de réhabilitation du cinéma Laetitia est bien avancé. Vous venez de récupérer les clés des locaux. Quels travaux avez-vous prévu de faire ?
Nous voulons faire 3 salles et accueillir jusqu’à 284 spectateurs.
Le Laetitia était une salle unique avec un balcon et un orchestre, dans le même model que l’Empire. Nous allons fermer le balcon en laissant une grande salle à l’étage de 180 places et deux petites salles de 50 sièges au rez-de-chaussée.
La Mairie nous a soutenue à hauteur de 185 000 € sur l’investissement. Nous avons également une demande de soutien sur le fonctionnement. De ce côté-là, les discutions sont encore en cours. Nous ne sommes pas propriétaire des murs et avons signé un bail avec les propriétaires de l’Empire. Nous devions commencer les travaux en janvier. Mais nous avons pris du retard. Ils ne débuteront que courant février. L’ouverture était estimée pour septembre. Ça risque d’être un peu compromis. Mais ce qui est sûr c’est que le nouveau Laetitia sera ouvert avant fin 2020.
Vous vous êtes également engagé à recevoir les festivals de cinéma ?
Oui, nous allons recevoir les divers festivals et ils sont nombreux.
Nous nous sommes engagés à prendre le relais de ce que faisait l’espace Diamant qui est un espace municipal. Nous allons accueillir les associations qui travaillaient avec la mairie. Ce n’est pas le cas de tous les festivals. Le Festival du film italien ou ciné passion par exemple travaillent avec la chambre de Commerce. Il projette leur film au Palais des Congrès. Ils ne font pas partie des obligations que nous demande la mairie. Rien ne nous empêchera néanmoins de travailler avec eux s’ils le souhaitent. Dans nos prérogatives, il y a le festival Latinità qui a lieu tous les ans en février, le Festival du film britannique ou encore Corsica Doc. Corsica doc projette déjà une partie de ses films à l’Ellipse, l’autre partie étant toujours à l’espace Diamant. L’idée est de continuer de montrer certains films ici et d’en basculer d’autre au Laetitia. La mairie souhaite de son côté permettre à l’espace Diamant de plus accès son travail sur le spectacle vivant. A partir du moment ou un cinéma se réimplante dans le centre-ville, il y a une logique à ce que ce soit lui qui accueil des évènements du 7e art.
Quelle va être la ligne directive du nouveau Laetitia ?
Le Laetitia sera également un cinéma indépendant, tout comme l’Ellipse. Il va être une continuité du multiplexe, un cinéma complémentaire. Il y aura cependant une programmation un peu différente. Nous avons pris des engagements avec le CNC de projeter un taux de films art et essai un peu plus important. Tout comme à l’Ellipse, nous avons ce classement. Au lieu de passer 30% des films classés art et essai, nous en projetterons plutôt 50 %. Cette volonté de rester cinéma indépendant nous permet d’avoir le choix des films, de refuser ou d’accepter de projeter certaines productions, de diffuser de la VO, ou pas, de faire les animations que l’on veut. Quand on appartient à un grand groupe, cette liberté est forcément réduite. Nous projetterons bien sûr également des blockbusters. Nous ne priverons pas le public du centre-ville de ces films à gros budgets. L’offre de cette catégorie de films restera tout de même conséquente.
Comment allez-vous travailler sur votre programmation ?
Toutes les semaines, une quinzaine de films sortent en salles. L’Ellipse en programme entre 4 et 6. Ça veut dire qu’il y a pleins de films qui ne sortent pas. La première idée est d’élargir l’offre. Cela va nous permettre de refuser moins de films. Avec la notoriété actuelle de l’Ellipse, nous avons beaucoup de demandes de la part des diffuseurs. Nous allons donc pouvoir proposer plus de films. Cette semaine nous avons à l’affiche deux films en sortie nationale et deux films décalés, sortie il y a déjà 2, voire 3 semaines. Avec le Laetitia en renfort, ces deux films décalés pourront être accessibles en sortie nationale. Les deux établissements vont être complémentaires, ils ne doivent pas s’annihiler. On va faire en sorte qu’il n’y ai pas deux mêmes films aux mêmes horaires. Certains films qui passent à l’Ellipse passeront également au Laetitia. Le principe de base est d’élargir l’offre tout en faisant attention à la manière de programmer les films.
Vous avez une belle notoriété aujourd’hui et les diffuseurs sont très demandeurs même si ça n’a pas toujours été le cas.
C’est vrai. Les premiers mois avaient été un peu compliqués. Mais ça n’a duré longtemps. Ajaccio était un peu une terre inconnue pour les diffuseurs. Les chiffres n’étaient pas très bons et il a fallu passer une période de test, montrer qu’à Ajaccio on pouvait tenir et faire fonctionner un cinéma comme ailleurs. En presque quatre mois nous avons fait les chiffres d’une année avec les deux anciens cinémas d’Ajaccio. L’Ellipse affiche 350 000 entrées pour l’année 2019. Les diffuseurs ont vu qu’il y avait un public. Ils nous ont alors fait confiance et nous avons pu avancer et avoir les films que nous voulions. Aujourd’hui, on ne nous refuse quasiment aucun film. Nous sommes en revanche obligé d’en refuser par manque de place. C’est aussi l’idée d’avoir un cinéma supplémentaire. On pourra ainsi accepter plus de films.
Selon vous, est ce que l’ouverture d’un cinéma en cœur de ville pourra permettre d’aider à relancer l’activité dans le centre-ville ?
Je trouve que c’est notre rôle de contribuer à redynamiser un peu le centre-ville. Un cinéma peut la fréquentation citadine mais un cinéma tout seul ne pourra pas palier à la baisse de fréquentation. Il faut que les commerces alentours suivent. En termes de cinéma, je constate qu’Ajaccio fonctionne à l’envers. Lorsque j’ai ouvert l’Ellipse en 2014 il n’y avait pas ce genre de cinéma multiplexe en périphérie alors que ça existait partout ailleurs. Il est logique aujourd’hui que l’ouverture d’un cinéma supplémentaire se face en centre-ville.
Vous avez également un nouveau projet parait- il ?
Oui… Mais là je ne peux pas encore en dire beaucoup à ce sujet. Nous sommes toujours en phase d’analyse. Juste à savoir que je réfléchis à rouvrir le cinéma des trois stars de Porticcio. Ça peut être intéressant. Porticcio est une ville à part entière. Cette région est très fréquentée en été. Il peut y avoir une forte demande en saison. Mais aussi pour les locaux. Ils sont de plus en plus nombreux et ils seront peut-être contents de ne plus avoir à prendre leurs voitures pour venir jusqu’à Ajaccio. Il y a une pertinence et une complémentarité avec l’Ellipse. C’est à réfléchir…