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Sexisme dans le projet vacances

Prêts à partir en vacances?

Sexisme dans le projet vacances


Prêts à partir en vacances ? Les valises sont bouclées, les affaires en ordre ? Oui, mais par qui ? Les femmes, encore, qui dans la grande majorité des cas portent le poids de toutes les décisions, y compris pour l’organisation des congés. Les vacances, période pourtant associée à la détente et au repos, n’échappent ni au privilège de genre ni au sexisme.


Inégale répartition des tâches

Depuis le début du XXe siècle, la France a mis en œuvre des dispositions juridiques pour favoriser l’égalité entre femmes et hommes.
Toutefois, les inégalités de genre en matière d’éducation, de travail ou de partage du travail domestique ne se réduisent que lentement dans les faits, y compris pour les vacances. D’après une étude l’IFOP concernant « la répartition des différentes tâches liées à l’organisation et au déroulement des vacances au sein des couples », la charge mentale ne quitte pas les femmes, même en vacances.
Cela commence avant de partir. Les femmes s’occupent majoritairement (56 %) de lancer le processus de préparation des vacances. Elles se chargent également de trouver les lieux d’hébergement (48 %) et de choisir la destination et l’organisation du trajet (37 %). Elles sont responsables du budget global des vacances (49 %, contre 33 % des hommes) et se sont occupées du lieu d’habitation avant de partir (couper le gaz, l’eau, s’assurer que tout est fermé). 41 % des femmes se sont déjà disputées avec leur compagnon, car il ne s’impliquait pas assez dans la préparation des vacances. Cela peut être une source de frustration pour les deux sexes, encore plus lorsqu’il y a des enfants.


Persistance des stéréotypes

L’étude IFOP montre aussi, une répartition inégale, genrée et patriarcale des tâches, au sein du couple ou de la famille. Les femmes sont nombreuses à déclarer être particulièrement responsables des enfants. Qu’il s’agisse de la trousse à pharmacie (86 %pour les femmes et 20 % pour les hommes), préparer la valise (78 % pour les femmes, 10 %pour les hommes), emporter des jeux (56 %pour les femmes contre 17 % pour les hommes) ou encore, laver le linge des enfants (75 %contre 11 % pour les hommes), et avant cela acheter de vêtements adaptés aux vacances, 79 % des femmes s’en chargent.
Pendant les vacances, le farniente ne s’invite pas pour tout le monde de la même manière. Selon les formules de séjour, plus de la moitié des femmes continuent de gérer la gestion des repas, l’entretien, y compris le ménage du lieu de villégiature, et les activités. Seuls les déplacements en voiture sont assurés par le monsieur. Dans les couples hétérosexuels, 58 %des hommes prennent le volant pour le départ en vacances et les trajets. La conduite de la voiture familiale reste la charge gardée masculine, contrairement aux kilos de linge sale à laver au retour, tâche ménagère qui revient à la femme.


Sexisme à tous les âges


L’éducation étant la clé, un cahier de vacances anti-sexiste pour les enfants de 3 à 7 ans a été créé par l’association Parents&Féministes. L’objectif est de socialiser les enfants de façon non stéréotypée le plus tôt possible. Et il y a fort à faire puisque même pour le temps périscolaire et des loisirs, 75 % des budgets publics profitent directement ou indirectement aux garçons, toutes activités confondues : centres de loisirs, séjours de vacances, danse, foot, écoles de musique et même médiathèques.
Les financements ne sont pas égalitaires. Des équipements publics, notamment sportifs, comme les city stades ou skateparks, visent aussi une activité plutôt masculine. Tandis que les lieux de pratique plus féminine comme les centres d'équitation sont moins aidés. En première ligne avec les enfants, les équipes d'animation ont une certaine responsabilité dans la tonalité plus ou moins genrée qu'ils donnent aux activités. Le CERTOP (centre d'étude et de recherche travail organisation pouvoir, rattaché au CNRS) a constaté qu’il arrive souvent que les animateurs reproduisent les stéréotypes sexués.
Le manque de moyens pour les formations de ces encadrants explique cette faille qui rend le temps des loisirs binaire. Les barrières du genre ont du mal à s’estomper, y compris en vacances. Une étude auprès des 11-30 ans est lancée en Corse, pour les interroger sur leur vécu, leurs connaissances et leur ressenti vis-à-vis de l’égalité femmes-hommes, du sexisme, des violences sexistes et des discriminations. Ensuite viendront les actions pour agir sur les comportements et les stéréotypes.



Maria Mariana
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