Lutte contre le crime organisé : Gérard Darmanin annonce des moyens supplémentaires
Une augmentation des effectifs pour lutter contre la criminalité organisée dans l'île.
Lutte contre le crime organisé : Gérald Darmanin annonce des moyens supplémentaires
En déplacement en Corse la semaine dernière, le ministre de l’Intérieur a annoncé une augmentation des effectifs pour lutter contre la criminalité organisée dans l’île. Tout en prenant soin de ne pas utiliser le mot mafia.
De Bastia à Bonifacio en passant par Zicavo, Cozzano, Propriano et Sartène, Gérald Darmani aura fait 48 heures au pas de course. Au lendemain de la première réunion à Paris avec les élus insulaires sur l’avenir institutionnel de la Corse, le ministre de l’Intérieur en a retrouvé plusieurs dans l'île. « J’ai dit que je viendrai en Corse tous les deux mois et je tiens ma promesse », lâche-t-il devant la nuée de journalistes qui l’ont suivi pendant tout son déplacement. Deux jours au cours desquels il aura enchaîné les rencontres : élus, acteurs économiques, étudiants, sapeurs-pompiers, sauveteurs en mer… Et aussi représentants de la justice et des forces de l’ordre.
Dès son arrivée à Bastia, le 22 juillet au matin, le nouveau « Monsieur Corse » du gouvernement s’est rendu au siège de la Direction départementale de la sécurité publique. Au programme, une réunion avec les services de l’État, les procureurs généraux de Bastia et Aix-en-Provence, la procureure de Marseille et la direction générale de la police, de la gendarmerie et des finances publiques.
Au sortir de la rencontre, Gérald Darmanin annonce des moyens supplémentaires « tant sur l’île qu’à Marseille » pour lutter contre la criminalité organisée et la drogue : « Il y aura une augmentation des effectifs, confirme le ministre. Je pense que pour la rentrée de septembre, ces plans de renforcement seront au rendez-vous. Nous allons mettre beaucoup plus d’enquêteurs, d’officiers de police judiciaire pour servir les magistrats dans les enquêtes sur l’île et à Marseille. »
La drogue, « principale difficulté »
Tout en indiquant que les « services de police et de gendarmerie ont permis des résolutions d’enquête et ont évité trois règlements de compte depuis le début de l’année », le ministre a également constaté une « évolution de la criminalité » dans l’île et dans certains domaines. Il mentionne « l'immobilier, la spéculation foncière, les marchés publics frauduleux, l'urbanisme sauvage ou le blanchiment d'argent » mais pointe surtout « une difficulté principale » liée à « l’augmentation des trafics de stupéfiants et des trafiquants de stupéfiants. » « Ce trafic, il est fait par des Corses, mais peut aussi être extérieur à cette criminalité corse. Et nous devons absolument combattre cela », explique Gérald Darmanin avant de marteler que « la Corse ne doit pas devenir la plaque tournante de la drogue en Méditerranée. »
Criminalité organisée vs mafia
Pour le locataire de la Place Beauvau, la criminalité organisée insulaire – composé de « 25 clans criminels », dixit le procureur général de Bastia – n’est pas la « même que dans les autres îles de la Méditerranée ». Concernant les outils législatifs pour lutter contre le phénomène, « il ne faut pas forcément photocopier les dispositifs d’autres pays », indique le ministre de l’Intérieur qui aura évité d’utiliser le terme « mafia » lors des différents points presse de son déplacement. « Je parle français et en français cela veut dire criminalité organisée », répond-il en guise de justification. Il lâchera le mot une seule fois, sur le plateau de France 3 Corse, en prenant soin d’accompagner son propos d’un « si j’ose dire » de précaution. Une non-utilisation du terme mafia qui agace quelque peu les collectifs antimafia insulaires.
« Le maillage et la méthodologie sont bien mafieux, mais la mafia n’existe pas », regrette le collectif Massimu Susini dans un communiqué. Ayant sollicité vainement un rendez-vous avec le ministre, le collectif pointe les contradictions entre différents acteurs du gouvernement et de la justice sur le phénomène mafieux dans l’île. Même constat pour « Maffia nò, a vita iè » qui relève également cette « position contradictoire de l’État sur la mafia ». Pour les deux collectifs, l’annonce des moyens supplémentaires doit s’accompagner d’une évolution législative qui pourrait s’inspirer du modèle italien (statut de repenti, pôle antimafia, cours spéciales…).
Évolution institutionnelle si…
Si le ministre n’exclut pas la mise en place de « moyens d’actions, pourquoi pas législatifs », il fait en revanche du contrôle du crime organisé une condition essentielle à une éventuelle autonomie de l’île. « Si nous devions faire une évolution institutionnelle, il faudrait prévoir de manière extrêmement explicite les moyens qu’aura l’état régalien de lutter contre le banditisme pour empêcher qu’il prenne le pouvoir par l’intermédiaire notamment d’élus qui pourraient en être les « porte-paroles. Il est évident, et le président Simeoni en est parfaitement conscient, qu’il ne peut pas y avoir d’évolution institutionnelle si on n’a pas en même temps imaginé les freins et l’action d’un état régalien plus fort pour empêcher ce banditisme. »
Une session extarodinaire de l’Assemblée de Corse sur le crime organisé devrait se dérouler en octobre prochain dans l’hémicycle du Cours Grandval. Avant cela, Gérald Darmanin a prévu de revenir dans l’île début septembre.
En déplacement en Corse la semaine dernière, le ministre de l’Intérieur a annoncé une augmentation des effectifs pour lutter contre la criminalité organisée dans l’île. Tout en prenant soin de ne pas utiliser le mot mafia.
De Bastia à Bonifacio en passant par Zicavo, Cozzano, Propriano et Sartène, Gérald Darmani aura fait 48 heures au pas de course. Au lendemain de la première réunion à Paris avec les élus insulaires sur l’avenir institutionnel de la Corse, le ministre de l’Intérieur en a retrouvé plusieurs dans l'île. « J’ai dit que je viendrai en Corse tous les deux mois et je tiens ma promesse », lâche-t-il devant la nuée de journalistes qui l’ont suivi pendant tout son déplacement. Deux jours au cours desquels il aura enchaîné les rencontres : élus, acteurs économiques, étudiants, sapeurs-pompiers, sauveteurs en mer… Et aussi représentants de la justice et des forces de l’ordre.
Dès son arrivée à Bastia, le 22 juillet au matin, le nouveau « Monsieur Corse » du gouvernement s’est rendu au siège de la Direction départementale de la sécurité publique. Au programme, une réunion avec les services de l’État, les procureurs généraux de Bastia et Aix-en-Provence, la procureure de Marseille et la direction générale de la police, de la gendarmerie et des finances publiques.
Au sortir de la rencontre, Gérald Darmanin annonce des moyens supplémentaires « tant sur l’île qu’à Marseille » pour lutter contre la criminalité organisée et la drogue : « Il y aura une augmentation des effectifs, confirme le ministre. Je pense que pour la rentrée de septembre, ces plans de renforcement seront au rendez-vous. Nous allons mettre beaucoup plus d’enquêteurs, d’officiers de police judiciaire pour servir les magistrats dans les enquêtes sur l’île et à Marseille. »
La drogue, « principale difficulté »
Tout en indiquant que les « services de police et de gendarmerie ont permis des résolutions d’enquête et ont évité trois règlements de compte depuis le début de l’année », le ministre a également constaté une « évolution de la criminalité » dans l’île et dans certains domaines. Il mentionne « l'immobilier, la spéculation foncière, les marchés publics frauduleux, l'urbanisme sauvage ou le blanchiment d'argent » mais pointe surtout « une difficulté principale » liée à « l’augmentation des trafics de stupéfiants et des trafiquants de stupéfiants. » « Ce trafic, il est fait par des Corses, mais peut aussi être extérieur à cette criminalité corse. Et nous devons absolument combattre cela », explique Gérald Darmanin avant de marteler que « la Corse ne doit pas devenir la plaque tournante de la drogue en Méditerranée. »
Criminalité organisée vs mafia
Pour le locataire de la Place Beauvau, la criminalité organisée insulaire – composé de « 25 clans criminels », dixit le procureur général de Bastia – n’est pas la « même que dans les autres îles de la Méditerranée ». Concernant les outils législatifs pour lutter contre le phénomène, « il ne faut pas forcément photocopier les dispositifs d’autres pays », indique le ministre de l’Intérieur qui aura évité d’utiliser le terme « mafia » lors des différents points presse de son déplacement. « Je parle français et en français cela veut dire criminalité organisée », répond-il en guise de justification. Il lâchera le mot une seule fois, sur le plateau de France 3 Corse, en prenant soin d’accompagner son propos d’un « si j’ose dire » de précaution. Une non-utilisation du terme mafia qui agace quelque peu les collectifs antimafia insulaires.
« Le maillage et la méthodologie sont bien mafieux, mais la mafia n’existe pas », regrette le collectif Massimu Susini dans un communiqué. Ayant sollicité vainement un rendez-vous avec le ministre, le collectif pointe les contradictions entre différents acteurs du gouvernement et de la justice sur le phénomène mafieux dans l’île. Même constat pour « Maffia nò, a vita iè » qui relève également cette « position contradictoire de l’État sur la mafia ». Pour les deux collectifs, l’annonce des moyens supplémentaires doit s’accompagner d’une évolution législative qui pourrait s’inspirer du modèle italien (statut de repenti, pôle antimafia, cours spéciales…).
Évolution institutionnelle si…
Si le ministre n’exclut pas la mise en place de « moyens d’actions, pourquoi pas législatifs », il fait en revanche du contrôle du crime organisé une condition essentielle à une éventuelle autonomie de l’île. « Si nous devions faire une évolution institutionnelle, il faudrait prévoir de manière extrêmement explicite les moyens qu’aura l’état régalien de lutter contre le banditisme pour empêcher qu’il prenne le pouvoir par l’intermédiaire notamment d’élus qui pourraient en être les « porte-paroles. Il est évident, et le président Simeoni en est parfaitement conscient, qu’il ne peut pas y avoir d’évolution institutionnelle si on n’a pas en même temps imaginé les freins et l’action d’un état régalien plus fort pour empêcher ce banditisme. »
Une session extarodinaire de l’Assemblée de Corse sur le crime organisé devrait se dérouler en octobre prochain dans l’hémicycle du Cours Grandval. Avant cela, Gérald Darmanin a prévu de revenir dans l’île début septembre.