La turista première partie
2022 est un grand cru........
La turista première partie
Le mois de Juin n’est qu’un simple échauffement cérébral pour s’acclimater à leur présence. On sait maintenant que 2022 est un grand cru. Deux ans de confinement sont passés par là. Ils sont plus pénibles que jamais. Assoiffés de soleil, affamés de selfies, ils sont partout. Sur le sable, sur les rochers, dans les arbres et ultime torture, sur les routes de Balagne.
La plage.
Ils vivent toute l’année sous le tunnel du Mont-Blanc. C’est la seule explication à leur frénétique appétit de soleil. Du premier au dernier rayon ils ne lâchent rien, et si un petit nuage fait de l’ombre pendant deux minutes c’est le drame. Ils regardent tous le ciel en insultant la boule de ouate. Le lendemain on les retrouve à la pharmacie, cramés comme des côtelettes, prêts à tout pour une tartine de Biafine. Bon il y à la mer aussi. Pour ceux qui se baignent. Et ceux qui se lavent...
La rivière. Pour ne pas garer sa serviette entre les planches, les tubas et ne pas être sous la surveillance de leurs drones on déserte les plages pendant deux mois. Pour se réfugier à la rivière. Avec leur GPS et leurs guides à la con ils nous retrouvent au fin fond du trou d’eau où on respire enfin, seul avec les chiens. Avant que la famille Pierrafeu au complet, armée de glacières nous remette sur le chemin de la maison.
La grande surface.
Les Prix de mathématique passent à la caisse. Et font leurs calculs sur place quand les caddies bouchonnent méchamment. Alors ça part en sucette. “oh bac moins 4 va calculer chez toi. Oh Cédric Villani tu comptes tes doigts, et tu t’en vas. Compte pas tes dents, compris !” Avec la canicule, certains laissent le matin Papi et Mamie sous la clim de la grande surface pour les récupérer à la sortie des plages. A pleurer.
La route.
Les routes de Balagne sont belles. Mais étroites. Enfin, entre nous, on passe en fumant une Job Bastos à 2 voitures, en faisant gaffe à pas fumer le filtre avec une voiture et un camion. Avec eux c’est plus le même tabac. Ils roulent au milieu pour ne pas effleurer le maquis d’un côté ou ne pas voir le précipice de l’autre. Il ne reste qu’une solution. S’arrêter et prier. Et cet enfoiré passe sans un regard sur votre sort d’enfumé. A chaque sortie de virage on voit la mer. A chaque sortie de virage il y a gros danger. Dès qu’ils il y a un pezzu de bleu à l’horizon, ils pilent. Séance photos. Une vache en divagation, reportage photos. Un troupeau, documentaire. Une tête de sanglier au bout d’un piquet, un western. Ils vous font craquer : “oh Polanski, tu avances, c’est une route, pas Cinecitta !”
Les bruschettas.
Quelle horreur ces sandales. Avec les doigts de pieds et des ongles de grizzli en plein air, gracieusement offerts à la vue de tous. Dégueulasse. On dirait qu’elles sont découpées dans un pneu rechapé. Les allemands étaient les premiers à me torturer avec ces plaques de caoutchouc, maintenant ils sont tous montés dessus. Le soir avec des chaussettes elles sont encore et toujours de la fête. Il est urgent de mettre en place un pass sanitaire pour éradiquer ces pompes virales.
Aller vous faire un sirtaki à Mykonos.
Ce n’est pas banal ce sentiment d’être otage à domicile. C’est terrible un pays où l’essentiel repose sur le tourisme, la manne financière asservissante. Surtout quand elle est bêtement concentrée sur deux mois. Alors que l’île a tous les atouts pour étaler la fréquentation sur l’année. La neige, les eaux thermales, le climat, si les investissements suivent, tout est réuni pour sortir de ce tourisme de masse abrutissant et violent. Coté touriste ce n’est pas la joie non plus. Pillé à la base, par le prix du transport, pour la plupart ils tirent la langue sous un soleil de plomb. C’est leur problème. Le nôtre, pour ceux qui ne vivent pas du tourisme, ces les jours qui nous séparent de septembre.
. Sgaiuffu
Le mois de Juin n’est qu’un simple échauffement cérébral pour s’acclimater à leur présence. On sait maintenant que 2022 est un grand cru. Deux ans de confinement sont passés par là. Ils sont plus pénibles que jamais. Assoiffés de soleil, affamés de selfies, ils sont partout. Sur le sable, sur les rochers, dans les arbres et ultime torture, sur les routes de Balagne.
La plage.
Ils vivent toute l’année sous le tunnel du Mont-Blanc. C’est la seule explication à leur frénétique appétit de soleil. Du premier au dernier rayon ils ne lâchent rien, et si un petit nuage fait de l’ombre pendant deux minutes c’est le drame. Ils regardent tous le ciel en insultant la boule de ouate. Le lendemain on les retrouve à la pharmacie, cramés comme des côtelettes, prêts à tout pour une tartine de Biafine. Bon il y à la mer aussi. Pour ceux qui se baignent. Et ceux qui se lavent...
La rivière. Pour ne pas garer sa serviette entre les planches, les tubas et ne pas être sous la surveillance de leurs drones on déserte les plages pendant deux mois. Pour se réfugier à la rivière. Avec leur GPS et leurs guides à la con ils nous retrouvent au fin fond du trou d’eau où on respire enfin, seul avec les chiens. Avant que la famille Pierrafeu au complet, armée de glacières nous remette sur le chemin de la maison.
La grande surface.
Les Prix de mathématique passent à la caisse. Et font leurs calculs sur place quand les caddies bouchonnent méchamment. Alors ça part en sucette. “oh bac moins 4 va calculer chez toi. Oh Cédric Villani tu comptes tes doigts, et tu t’en vas. Compte pas tes dents, compris !” Avec la canicule, certains laissent le matin Papi et Mamie sous la clim de la grande surface pour les récupérer à la sortie des plages. A pleurer.
La route.
Les routes de Balagne sont belles. Mais étroites. Enfin, entre nous, on passe en fumant une Job Bastos à 2 voitures, en faisant gaffe à pas fumer le filtre avec une voiture et un camion. Avec eux c’est plus le même tabac. Ils roulent au milieu pour ne pas effleurer le maquis d’un côté ou ne pas voir le précipice de l’autre. Il ne reste qu’une solution. S’arrêter et prier. Et cet enfoiré passe sans un regard sur votre sort d’enfumé. A chaque sortie de virage on voit la mer. A chaque sortie de virage il y a gros danger. Dès qu’ils il y a un pezzu de bleu à l’horizon, ils pilent. Séance photos. Une vache en divagation, reportage photos. Un troupeau, documentaire. Une tête de sanglier au bout d’un piquet, un western. Ils vous font craquer : “oh Polanski, tu avances, c’est une route, pas Cinecitta !”
Les bruschettas.
Quelle horreur ces sandales. Avec les doigts de pieds et des ongles de grizzli en plein air, gracieusement offerts à la vue de tous. Dégueulasse. On dirait qu’elles sont découpées dans un pneu rechapé. Les allemands étaient les premiers à me torturer avec ces plaques de caoutchouc, maintenant ils sont tous montés dessus. Le soir avec des chaussettes elles sont encore et toujours de la fête. Il est urgent de mettre en place un pass sanitaire pour éradiquer ces pompes virales.
Aller vous faire un sirtaki à Mykonos.
Ce n’est pas banal ce sentiment d’être otage à domicile. C’est terrible un pays où l’essentiel repose sur le tourisme, la manne financière asservissante. Surtout quand elle est bêtement concentrée sur deux mois. Alors que l’île a tous les atouts pour étaler la fréquentation sur l’année. La neige, les eaux thermales, le climat, si les investissements suivent, tout est réuni pour sortir de ce tourisme de masse abrutissant et violent. Coté touriste ce n’est pas la joie non plus. Pillé à la base, par le prix du transport, pour la plupart ils tirent la langue sous un soleil de plomb. C’est leur problème. Le nôtre, pour ceux qui ne vivent pas du tourisme, ces les jours qui nous séparent de septembre.
. Sgaiuffu