Ghjurnate internaziunale : le grand retour de Corsica Libera !
les ghjurnate internaziunale ont donné lieu au grand retour de Corsica Libera dans l'arène politique alors que viennent de s'ouvrir des discussions avec l'Etat.
Ghjurnate Internaziunale : le grand retour de Corsica Libera
Les Ghjurnate Internaziunale ont donné lieu au grand retour de Corsica Libera dans l’arène politique alors que viennent de s’ouvrir des discussions avec l’État.
Les Ghjurnate Internaziunale, après une édition annulée pour cause de pandémie et une autre réduite à une journée essentiellement en distanciel, ont retrouvé leur début de mois d’août, le site de la citadelle de Corte, leurs tentes et leur chapiteau aux ambiances fraternelles et aux chaleurs suffocantes, leurs délégations de « peuples en lutte », leurs deux journées de rencontres, de débats et d’animations culturelles. Elles ont aussi donné lieu au grand retour de Corsica Libera dans l’arène politique alors que viennent de s’ouvrir des discussions avec l’État.
L’organisation millimétrée de ces journées, le nombre des délégations, la qualité des débats et des intervenants, la mobilisation des militants et des sympathisants et l’exposé d’une ligne stratégique claire ont montré que le parti indépendantiste avait surmonté le traumatisme occasionné par son échec lors des dernières élections territoriales et qu’il se positionnait désormais dans une dynamique de relance et de renouveau autour de ses fondamentaux politiques qui devrait être entérinée prochainement par une assemblée générale. Comme l’a souligné Petr’Anto Tomasi, qui apparaît désormais comme étant un leader, Corsica Libera est entré dans un phase active de redéploiement stratégique et militant qui, dans les prochains mois, devrait permettre une présence accrue dans les débats politiques et sur le terrain, en complémentarité avec la voix de Josepha Giacometti à l’Assemblée de Corse chargée de porter les idées et les propositions au niveau institutionnel. « Nous comptons nous imposer par la force, la cohérence et le sérieux de nos propositions, d'abord, et puis par notre force de proposition militante » a d’ailleurs souligné Petru Antone Tomasi.
Indépendance et « Fora a Francia ! »
Les débats internationaux ont été dominés par des échanges autour de l’initiative prise par Corsica Libera consistant à établir les coûts financiers, environnementaux et culturels, pour les peuples corse et sarde, des bases militaires de l’OTAN étant implantées sur leurs îles, ainsi que par des retours d’expérience relatifs à l’indépendantisme tahitien (ayant obtenu trois députés à l’occasion des dernières élections législatives) et aux referendums d’autodétermination en Kanaky, Catalogne et Écosse.
Un autre moment fort a été la signature d’une déclaration de solidarité entre les partisindépendantistes présents visant à établir des échanges d’expériences, à dégager des propositions communes et à mener des actions conjointes susceptibles de renforcer leurs démarches. Les débats portant sur la situation corse ont d’abord été consacrés aux suites à donner à la tragédie d’Arles et aux mobilisations ayant suivi. Lors du débat « Hè mortu un patriottu, è po dopu ? » sont intervenus Me Mercinier-Pantalacci, l’avocat de la famille d’Yvan Colonna, François Pupponi, ancien député, des élus basques et catalans, des associations de défense des prisonniers politiques et aussi des représentants de jeunes ayant participé à la mobilisation dans la rue. Ces intervenants ont tous pris acte des responsabilités mises en lumière dans le rapport diligenté par l’Etat mais aussi l’existence de zones d'ombre devant être éclaircies. Ainsi, tout en prenant en compte la responsabilité de l’ancienne directrice de la prison d’Arles et d’un surveillant, François Pupponi a souligné que la responsabilité première incombait à « l'Etat profond » et martelé que c’est bien ce dernier qui, en refusant d'appliquer la loi, avait créé les conditions du « drame que l'on connaît ». Présents dans le public et représentés à la tribune, des jeunes qui ont participé aux mobilisations dans la rue, ont de leur côté réaffirmé leur détermination à aller plus loin en faisant leur le message d’Yvan Colonna. L’un d’eux a formulé très clairement cette détermination : « La jeunesse ne baissera jamais les bras. Elle sera toujours là pour dire non à cette injustice. Elle se lèvera contre l'Etat français. Et, comme l’a dit Yvan, on va se réveiller. Fora a Francia ! »
Une vision à la fois pragmatique et exigeante
La stratégie de Corsica Libera durant le processus Darmanin a été au cœur du débat « Revendication nationale corse et évolution statutaire : propositions pour un vrai processus historique » puis du meeting de clôture. Les responsables de Corsica Libera ont défendu une vision à la fois pragmatique et exigeante. Ils ont d’une part convenu que les discussions ouvertes avec l’État étaient de nature à faire progresser la prise en compte des trois revendications derrière lesquelles des milliers de Corses avaient manifesté au printemps dernier : Vérité pour Yvan Colonna, Libération des prisonniers politiques, Reconnaissance du peuple corse et de ses droits. Ils ont d’autre part rappelé qu’ils attendaient que soit obtenu bien davantage qu’une simple évolution de l’actuel cadre institutionnel. En effet, ils ont clairement spécifié que pour eux, et ce, contrairement aux attentes de la majorité siméoniste y voyant une finalité, l’obtention d’un statut d’autonomie ne pouvait être qu’une étape vers la souveraineté. Ils ont aussi précisé qu’ils n’entendaient pas accepter les « lignes rouges » indiquées par Emmanuel Macron et précisé que devaient être arrachés à l’État : la dévolution d’un véritable pouvoir législatif pour l’Assemblée de Corse, la reconnaissance d’un citoyenneté corse, le droit de réguler le marché du foncier et de l’immobilier pour combattre la spéculation, la possibilité d’intervenir pour imposer la corsisation des emplois, la coofficialité pour garantir la survie puis la relance de l’usage de la langue corse, un statut fiscal permettant de rompre avec la dépendance en remplaçant les dotations de l’État par des transferts de fiscalité, et bien entendu la libération immédiate de tous les prisonniers. Pour qui n’aurait pas bien compris, Petr’Anto Tomasi s’est chargé dans son discours de mettre les points sur les i et les barres sur les t : « L’accession à la pleine souveraineté demeure notre objectif. Pour l’atteindre, il nous faudra convaincre, par la pédagogie, que l’option indépendantiste est non seulement un chemin praticable mais que cette option est souhaitable pour le mieux-être des Corses. (…) Evviva a lotta di liberazione naziunale ! Quella sia a manera, chì e sustinimu tutte ! Evviva a Corsica Nazione ! Evviva a Corsica Libera ! »
Pierre Corsi
Les Ghjurnate Internaziunale ont donné lieu au grand retour de Corsica Libera dans l’arène politique alors que viennent de s’ouvrir des discussions avec l’État.
Les Ghjurnate Internaziunale, après une édition annulée pour cause de pandémie et une autre réduite à une journée essentiellement en distanciel, ont retrouvé leur début de mois d’août, le site de la citadelle de Corte, leurs tentes et leur chapiteau aux ambiances fraternelles et aux chaleurs suffocantes, leurs délégations de « peuples en lutte », leurs deux journées de rencontres, de débats et d’animations culturelles. Elles ont aussi donné lieu au grand retour de Corsica Libera dans l’arène politique alors que viennent de s’ouvrir des discussions avec l’État.
L’organisation millimétrée de ces journées, le nombre des délégations, la qualité des débats et des intervenants, la mobilisation des militants et des sympathisants et l’exposé d’une ligne stratégique claire ont montré que le parti indépendantiste avait surmonté le traumatisme occasionné par son échec lors des dernières élections territoriales et qu’il se positionnait désormais dans une dynamique de relance et de renouveau autour de ses fondamentaux politiques qui devrait être entérinée prochainement par une assemblée générale. Comme l’a souligné Petr’Anto Tomasi, qui apparaît désormais comme étant un leader, Corsica Libera est entré dans un phase active de redéploiement stratégique et militant qui, dans les prochains mois, devrait permettre une présence accrue dans les débats politiques et sur le terrain, en complémentarité avec la voix de Josepha Giacometti à l’Assemblée de Corse chargée de porter les idées et les propositions au niveau institutionnel. « Nous comptons nous imposer par la force, la cohérence et le sérieux de nos propositions, d'abord, et puis par notre force de proposition militante » a d’ailleurs souligné Petru Antone Tomasi.
Indépendance et « Fora a Francia ! »
Les débats internationaux ont été dominés par des échanges autour de l’initiative prise par Corsica Libera consistant à établir les coûts financiers, environnementaux et culturels, pour les peuples corse et sarde, des bases militaires de l’OTAN étant implantées sur leurs îles, ainsi que par des retours d’expérience relatifs à l’indépendantisme tahitien (ayant obtenu trois députés à l’occasion des dernières élections législatives) et aux referendums d’autodétermination en Kanaky, Catalogne et Écosse.
Un autre moment fort a été la signature d’une déclaration de solidarité entre les partisindépendantistes présents visant à établir des échanges d’expériences, à dégager des propositions communes et à mener des actions conjointes susceptibles de renforcer leurs démarches. Les débats portant sur la situation corse ont d’abord été consacrés aux suites à donner à la tragédie d’Arles et aux mobilisations ayant suivi. Lors du débat « Hè mortu un patriottu, è po dopu ? » sont intervenus Me Mercinier-Pantalacci, l’avocat de la famille d’Yvan Colonna, François Pupponi, ancien député, des élus basques et catalans, des associations de défense des prisonniers politiques et aussi des représentants de jeunes ayant participé à la mobilisation dans la rue. Ces intervenants ont tous pris acte des responsabilités mises en lumière dans le rapport diligenté par l’Etat mais aussi l’existence de zones d'ombre devant être éclaircies. Ainsi, tout en prenant en compte la responsabilité de l’ancienne directrice de la prison d’Arles et d’un surveillant, François Pupponi a souligné que la responsabilité première incombait à « l'Etat profond » et martelé que c’est bien ce dernier qui, en refusant d'appliquer la loi, avait créé les conditions du « drame que l'on connaît ». Présents dans le public et représentés à la tribune, des jeunes qui ont participé aux mobilisations dans la rue, ont de leur côté réaffirmé leur détermination à aller plus loin en faisant leur le message d’Yvan Colonna. L’un d’eux a formulé très clairement cette détermination : « La jeunesse ne baissera jamais les bras. Elle sera toujours là pour dire non à cette injustice. Elle se lèvera contre l'Etat français. Et, comme l’a dit Yvan, on va se réveiller. Fora a Francia ! »
Une vision à la fois pragmatique et exigeante
La stratégie de Corsica Libera durant le processus Darmanin a été au cœur du débat « Revendication nationale corse et évolution statutaire : propositions pour un vrai processus historique » puis du meeting de clôture. Les responsables de Corsica Libera ont défendu une vision à la fois pragmatique et exigeante. Ils ont d’une part convenu que les discussions ouvertes avec l’État étaient de nature à faire progresser la prise en compte des trois revendications derrière lesquelles des milliers de Corses avaient manifesté au printemps dernier : Vérité pour Yvan Colonna, Libération des prisonniers politiques, Reconnaissance du peuple corse et de ses droits. Ils ont d’autre part rappelé qu’ils attendaient que soit obtenu bien davantage qu’une simple évolution de l’actuel cadre institutionnel. En effet, ils ont clairement spécifié que pour eux, et ce, contrairement aux attentes de la majorité siméoniste y voyant une finalité, l’obtention d’un statut d’autonomie ne pouvait être qu’une étape vers la souveraineté. Ils ont aussi précisé qu’ils n’entendaient pas accepter les « lignes rouges » indiquées par Emmanuel Macron et précisé que devaient être arrachés à l’État : la dévolution d’un véritable pouvoir législatif pour l’Assemblée de Corse, la reconnaissance d’un citoyenneté corse, le droit de réguler le marché du foncier et de l’immobilier pour combattre la spéculation, la possibilité d’intervenir pour imposer la corsisation des emplois, la coofficialité pour garantir la survie puis la relance de l’usage de la langue corse, un statut fiscal permettant de rompre avec la dépendance en remplaçant les dotations de l’État par des transferts de fiscalité, et bien entendu la libération immédiate de tous les prisonniers. Pour qui n’aurait pas bien compris, Petr’Anto Tomasi s’est chargé dans son discours de mettre les points sur les i et les barres sur les t : « L’accession à la pleine souveraineté demeure notre objectif. Pour l’atteindre, il nous faudra convaincre, par la pédagogie, que l’option indépendantiste est non seulement un chemin praticable mais que cette option est souhaitable pour le mieux-être des Corses. (…) Evviva a lotta di liberazione naziunale ! Quella sia a manera, chì e sustinimu tutte ! Evviva a Corsica Nazione ! Evviva a Corsica Libera ! »
Pierre Corsi