L'Etat et la Corse contre le phénomène mafieux
Un renforcement très important des moyens répressif en Corse
L’état et la Corse contre le phénomène mafieux
Le ministre de l’Intérieur Gérard Darmanin a rencontré Gilles Simeoni pour parler de l’avenir de la Corse. Et s’il a évoqué un « processus institutionnel » le ministre est resté très discret sur son éventuel contenu. Mais il a annoncé un renforcement « très important » des moyens de répressif en Corse contre le crime organisé et « le trafic de drogue, extrêmement présent dans l’île, beaucoup plus en proportion que sur le territoire continental ». On ne sait cependant pas si ce volet sécuritaire sera évoqué lors de la rencontre et pourtant il y aurait de quoi dire.
Un phénomène prégnant en Corse
Ne rentrons pas dans la polémique stérile de savoir s’il y a une mafia ou une dérive mafieuse en Corse. Il y a indubitablement une mainmise de plus en plus importante d’activités de personnages clefs d’une économie souterraine alimentée notamment par le trafic de drogue dont les bénéfices sont injectés dans l’immobilier et l’achat de commerces ayant pignon sur rue. A priori toutes les armes existent pour combattre un pareil phénomène sur un territoire aussi exigu que le nôtre : contrôles fiscaux, vérification des achats et ventes des biens, signes extérieurs de richesse. Et pourtant ça ne fonctionne pas. Nous assistons à la constitution de fortunes subites ou alors aux agissements de certains individus qui émargent à des salaires de smicards, mais vivent comme des potentats. Et cela est du ressort de la police et de la justice. Le contrôleur général Roger Marion, directeur adjoint de la police judiciaire et responsable des « affaires criminelles » fit retirer en juin 2001 du fichier PJ3, nouvelle appellation du fichier du grand banditisme, les plus grands noms de la pègre corse. On y retrouvait parmi les personnalités ainsi « blanchies » la plupart de ceux qui étaient désignés par le procureur général de Corse, Bernard Legras, dans son rapport confidentiel sur « la Criminalité organisée en Corse », rédigé en juillet 2000. En tout cent vingt noms avaient été effacés. Hasard malheureux du calendrier le 17 août de la même année, François Santoni, dirigeant déchu du FLNC Canal historique et créateur d’Armata corsa était assassiné par un commando rassemblant des voyous de la Brise de Mer et d’anciens nationalistes du camp adverse. Depuis quinze jours, François Santoni n’était plus protégé lors de ses arrivées à l’aéroport de Figari. Ceci afin de souligner les rapports pour le moins curieux de l’appareil d’état avec tour à tour les voyous, puis les organisations clandestines et à nouveau les voyous.
Mais comme on ne peut vivre qu’avec de l’espérance, gémissons, mais espérons.
L’exécutif d’accord, mais…
Le député d’Ajaccio, Laurent Marcangeli appuie le ministre de l’Intérieur. Il a déclaré au quotidien Le Monde : « S’il n’y a aucun volet sécuritaire dans les discussions, elles ne serviront à rien. » Il dit partager le constat ministériel « d’une voyoucratie en recomposition permanente, qui se livre à de la captation économique et investit massivement dans le trafic de drogue », puis il s’interroge : « Les nationalistes comprendront-ils qu’ils doivent travailler avec les services de l’État pour combattre ces problématiques-là ? » Car c’est un point fondamental de lutte contre le grand banditisme en Corse. De nombreuses affaires criminelles ont démontré qu’il existait dans certains cas un mélange des genres qui se souvent achevé dans des bains de sang. Les nationalistes accepteront-ils une répression qui peut le cas échéant frapper des membres de leurs clientèles ? Gilles Simeoni a, quant à lui, dénoncé la spéculation foncière, la fraude aux marchés publics et le trafic de stupéfiants et programmé une session de l’Assemblée de Corse consacrée au phénomène mafieux. Mais une journée de palabres n’est pas synonyme d’une volonté de combattre ce mal. Il y a déjà eu par le passé de telles déclarations et même une commission sur la violence qui a sagement enterré le problème.
L’idéologie encore l’idéologie toujours l’idéologie
« Nous avons toujours été clairs et dénoncé tous les types de dérives, énonce Gilles Simeoni. Mais ce que nous souhaitons, c’est que le processus en cours mène à la définition d’une solution globale, à la fois politique, sociale, économique et culturelle. » Une belle façon de noyer le poisson. La Sicile dispose d’un statut d’autonomie poussée tout comme la Calabre ce qui n’empêche pas ces régions d’être les épicentres de terribles mafias. La Catalogne abrite le Saint des Saints du grand banditisme mondial. Prétendre que l’autonomie réglera la question mafieuse est un pieux mensonge. Ce qui contiendra le phénomène c’est une double volonté : celle de l’état et celle des Corses. Jusqu’à aujourd’hui les deux ont fait défaut. Ce qui a permis à cette gangrène de s’étendre. Jacques Santoni, le présumé cerveau du Petit Bar confie que la création des deux collectifs antimafia a représenté un gros souci pour lui et ses pareils. Il faut donc multiplier ce type d’organes de combat.
GXC
Le ministre de l’Intérieur Gérard Darmanin a rencontré Gilles Simeoni pour parler de l’avenir de la Corse. Et s’il a évoqué un « processus institutionnel » le ministre est resté très discret sur son éventuel contenu. Mais il a annoncé un renforcement « très important » des moyens de répressif en Corse contre le crime organisé et « le trafic de drogue, extrêmement présent dans l’île, beaucoup plus en proportion que sur le territoire continental ». On ne sait cependant pas si ce volet sécuritaire sera évoqué lors de la rencontre et pourtant il y aurait de quoi dire.
Un phénomène prégnant en Corse
Ne rentrons pas dans la polémique stérile de savoir s’il y a une mafia ou une dérive mafieuse en Corse. Il y a indubitablement une mainmise de plus en plus importante d’activités de personnages clefs d’une économie souterraine alimentée notamment par le trafic de drogue dont les bénéfices sont injectés dans l’immobilier et l’achat de commerces ayant pignon sur rue. A priori toutes les armes existent pour combattre un pareil phénomène sur un territoire aussi exigu que le nôtre : contrôles fiscaux, vérification des achats et ventes des biens, signes extérieurs de richesse. Et pourtant ça ne fonctionne pas. Nous assistons à la constitution de fortunes subites ou alors aux agissements de certains individus qui émargent à des salaires de smicards, mais vivent comme des potentats. Et cela est du ressort de la police et de la justice. Le contrôleur général Roger Marion, directeur adjoint de la police judiciaire et responsable des « affaires criminelles » fit retirer en juin 2001 du fichier PJ3, nouvelle appellation du fichier du grand banditisme, les plus grands noms de la pègre corse. On y retrouvait parmi les personnalités ainsi « blanchies » la plupart de ceux qui étaient désignés par le procureur général de Corse, Bernard Legras, dans son rapport confidentiel sur « la Criminalité organisée en Corse », rédigé en juillet 2000. En tout cent vingt noms avaient été effacés. Hasard malheureux du calendrier le 17 août de la même année, François Santoni, dirigeant déchu du FLNC Canal historique et créateur d’Armata corsa était assassiné par un commando rassemblant des voyous de la Brise de Mer et d’anciens nationalistes du camp adverse. Depuis quinze jours, François Santoni n’était plus protégé lors de ses arrivées à l’aéroport de Figari. Ceci afin de souligner les rapports pour le moins curieux de l’appareil d’état avec tour à tour les voyous, puis les organisations clandestines et à nouveau les voyous.
Mais comme on ne peut vivre qu’avec de l’espérance, gémissons, mais espérons.
L’exécutif d’accord, mais…
Le député d’Ajaccio, Laurent Marcangeli appuie le ministre de l’Intérieur. Il a déclaré au quotidien Le Monde : « S’il n’y a aucun volet sécuritaire dans les discussions, elles ne serviront à rien. » Il dit partager le constat ministériel « d’une voyoucratie en recomposition permanente, qui se livre à de la captation économique et investit massivement dans le trafic de drogue », puis il s’interroge : « Les nationalistes comprendront-ils qu’ils doivent travailler avec les services de l’État pour combattre ces problématiques-là ? » Car c’est un point fondamental de lutte contre le grand banditisme en Corse. De nombreuses affaires criminelles ont démontré qu’il existait dans certains cas un mélange des genres qui se souvent achevé dans des bains de sang. Les nationalistes accepteront-ils une répression qui peut le cas échéant frapper des membres de leurs clientèles ? Gilles Simeoni a, quant à lui, dénoncé la spéculation foncière, la fraude aux marchés publics et le trafic de stupéfiants et programmé une session de l’Assemblée de Corse consacrée au phénomène mafieux. Mais une journée de palabres n’est pas synonyme d’une volonté de combattre ce mal. Il y a déjà eu par le passé de telles déclarations et même une commission sur la violence qui a sagement enterré le problème.
L’idéologie encore l’idéologie toujours l’idéologie
« Nous avons toujours été clairs et dénoncé tous les types de dérives, énonce Gilles Simeoni. Mais ce que nous souhaitons, c’est que le processus en cours mène à la définition d’une solution globale, à la fois politique, sociale, économique et culturelle. » Une belle façon de noyer le poisson. La Sicile dispose d’un statut d’autonomie poussée tout comme la Calabre ce qui n’empêche pas ces régions d’être les épicentres de terribles mafias. La Catalogne abrite le Saint des Saints du grand banditisme mondial. Prétendre que l’autonomie réglera la question mafieuse est un pieux mensonge. Ce qui contiendra le phénomène c’est une double volonté : celle de l’état et celle des Corses. Jusqu’à aujourd’hui les deux ont fait défaut. Ce qui a permis à cette gangrène de s’étendre. Jacques Santoni, le présumé cerveau du Petit Bar confie que la création des deux collectifs antimafia a représenté un gros souci pour lui et ses pareils. Il faut donc multiplier ce type d’organes de combat.
GXC