• Le doyen de la presse Européenne

Les avertissements de l'été : avis de mauvais temps

La nature n'est jamais injuste ou méchante.
Les avertissements de la nature

La nature n’est jamais injuste ou méchante. Elle envoie des signaux qui, comme les symptômes d’une maladie, nous préviennent de ce qui ne va pas et qui, faute de soins, ira en s’aggravant. Cet été a donc été riche en enseignements notamment pour la Corse.

Le choc hydrique


Les sots et les fous n’ont de cesse de répéter : cela s’est déjà produit dans le passé appelant ainsi à l’inaction face à des catastrophes naturelles dont le rythme d’apparition et l’intensité s’accroissent d’année en année. La mer Méditerranée se réchauffe à une vitesse catastrophique provoquant ainsi une montée de la vapeur d’eau qui, à son tour, génère des tempêtes dont la puissance est celle d’ouragans tropicaux. Il ne servirait à rien de se lamenter. Il faut dès aujourd’hui étudier les conséquences les plus extrêmes de ces colères climatiques et s’en protéger. Le choc hydrique a été à la source de gigantesques incendies dans l’ouest de la France et un peu partout autour du bassin méditerranéen. Nous avons été en grande partie épargnés par ce fléau grâce au savoir-faire de nos SDIS et peut-être aussi parce que les incendiaires ont été plus surveillés. 80 % des incendies ont en effet une origine humaine le plus souvent criminelle. Peut-être faudrait-il profiter de la morte-saison pour ouvrir de nouvelles voies dans le maquis, de nouveaux coupe-feu, installer des bâches souples au cœur des massifs forestiers qui pourraient être remplies à l’approche de la période estivale ?

De l’eau, toujours de l’eau


La plus grande partie de nos eaux affleurantes ou souterraines repart à la mer. C’est un immense gâchis alors que nous nous dirigeons vers des périodes caniculaires de plus en plus longues. Comme dans bien d’autres domaines, tout le monde est conscient du problème, mais les pouvoirs capables de lancer des travaux afin de remédier à ce non-sens paraissent apathiques. En son temps, Xavier Luciani avait évoqué des solutions qui, hélas, sont restées lettre morte. Plus récemment, Paul Félix Benedetti dont la profession est justement de capter et de stocker l’eau a tenu des propos que les pouvoirs publics territoriaux ou nationaux seraient bien inspirés d’écouter. Une politique dynamique et intelligente permettrait d’échapper au danger mortel de manque d’eau.

Des fonds pour des projets structurants


On se souvient de la gabegie dont fut l’objet l’argent du PEI. Au lieu d’imaginer des projets structurants visant notamment à unifier les territoires de la Corse à rapprocher le sud du nord, on a préféré satisfaire une clientèle microlocale en offrant en veux-tu en voilà des ronds-points souvent inutiles, des trottoirs en granit poli, des lampadaires versus XIXe siècle. Ainsi les précédentes mandatures se sont attaché des clientèles qui ont profité aux élus locaux. On a arraché le bitume de routes en bon état de façon à faire tourner des entreprises au bord de la faillite sans qu’on sache très bien où allaient les sommes ainsi distribuées. Peut-être faudrait-il profiter du Plan de Transformation et d’Investissement en Corse pour faire passer notre île d’archipel terrestre à celui de territoire unifié. Le morcellement de la Corse a été la cause de la plupart de ses maux historiques : divisions politiques et querelles de clochers, impossibilité d’établir un véritable marché de concurrence, multiplication des ports et des aéroports, difficulté à imaginer une nation politique et donc grogne sempiternelle, etc. Or tout cela commence par des voies de communication permettant de joindre les deux bouts de la Corse en moins d’une heure et demie. Peut-être serait-il temps d’imaginer la Corse comme un ensemble et non comme un puzzle sans cesse en voie d’élaboration ?

Énergie : la réalité contre le rêve


Le sujet a déjà été mille fois traité, mais jamais résolu. Les élus corses continuent de flotter sur leur petit nuage imaginant deux centrales au gaz ou au méthanol d’ici deux ou trois ans. Deux obstacles viennent de se dresser face à ce rêve. Le premier est que la centrale du Ricanto en est toujours au stade de projet et ne verra vraisemblablement jamais le jour. Le second est la crise énergétique qui frappe le monde entier de plein fouet. La presse relevait que le prix du Mgw/h est passé en un an de 80 € à plus de 1 000 €. Vertigineux. Le gouvernement a promis de juguler en partie la hausse des prix de consommation. Mais il faut comprendre que nous sommes passés dans une nouvelle dimension mondiale. Si la formule du président Macron sur la fin de l’abondance était malheureuse, rapportée aux individus, elle était pleine de réalité pour ce qui concerne la consommation mondiale. Et la Corse va devoir revoir sa copie pour ce qui concerne l’énergie. Il faut désormais créer notre propre système énergétique. Voilà une belle feuille de route pour les autonomistes et les indépendantistes ? Devenir sinon indépendant du moins autonome pour ce qui concerne l’énergie. Il y a plus qu’à.

GXC
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