Vous avez dit ... 7è continent ?
La pollution plastique
Vous avez dit… 7è continent ?
Depuis quelques décennies maintenant, nous entendons de plus en plus parler de la pollution plastique. Tortues étouffées par des sachets plastiques, oiseaux nourris aux bouchons de bouteilles en plastique, plages recouvertes de gobelets en plastique et autres pailles ou objets du quotidien, en plastique. Tout cela était et est encore bel et bien réel. Comme le 7è continent de plastique dont nous entendons souvent parler. Mais a-t-il vraiment la forme qu’on imagine ?
Aujourd’hui, il est en effet une problématique liée à la pollution plastique beaucoup moins visible, mais non moins dangereuse : celle des microplastiques. Pour faire simple, il s’agit de petites particules de plastique issues de la fragmentation des objets en plastique que nous utilisons au quotidien. Plusieurs questions se posent alors : quels objets du quotidien ? Comment arrivent-ils dans l’environnement ? Comment passent-ils de la taille « macro » à « micro » ?
Le plastique est un matériau très solide.
Bien qu’il en existe plusieurs types différents, sa durée de vie peut dépasser les 1000 ans. Parallèlement, il est très léger, ce qui le rend très pratique. Pratique, mais aussi nuisible : très facilement, il peut être emporté par les vents, et s’éparpiller dans la nature. De notre poubelle, il peut arriver jusqu’aux cours d’eau les plus retirés. C’est alors que se produit le même phénomène qui a mené les roches des montagnes à se transformer en sable sur les plages : la puissance des cours d’eau entraîne et broie tout sur son passage. D’une bouteille d’eau en plastique mesurant environ une trentaine de centimètres à son arrivée dans une rivière, il ne reste que des paillettes de quelques millimètres une fois arrivée sur la plage, et donc dans la mer. Il en va de même pour les sacs en plastique, les cotons-tiges en plastique (désormais interdits à la vente en Europe), mais aussi les frigidaires, pneus, et le polystyrène, pour ne citer qu’eux.
Oui oui, cotons-tiges, frigidaires, pneus…
Comment ? Par plusieurs moyens.
Les objets communs, tels que les bouteilles et emballages, s'envolent facilement des poubelles mal (ou non) fermées, des camions-poubelles ou des décharges. Les cotons-tiges, eux, ont pendant longtemps rejoint les égouts par les toilettes, où les gens les jetaient. Trop fins pour leurs grilles, ils se déversaient dans la mer. Pour ce qui est d’objets comme les frigidaires, ce sont cette fois les décharges sauvages qui sont en cause. Une fois jetées dans la nature, près d’une rivière, ces grosses machines vont passer des centaines d’années à se dégrader. Mais dès qu’elles se retrouvent dans l’environnement, ce sont des milliers de particules de plastiques, chimiques et nocives, qui s’en détachent et viennent alimenter les cours d’eau, les mers, les sols et donc par là les nappes phréatiques et la biodiversité.
Pourquoi cela nous concerne-t-il ?
Car notre régime alimentaire en est directement impacté. Il n’y a plus de doute sur le fait que la chair des poissons, par exemple, est imprégnée de microplastiques. Mais des recherches récentes ont également mis en lumière des traces de plastique dans la pluie et dans les neiges des Alpes. Nous-même, sans le savoir, ingérons l’équivalent d’une carte de crédit de plastique par semaine.
Et notre 7è continent de plastique alors ? Eh bien, loin de pouvoir disparaître grâce à un gros filet, il est en fait composé de milliards de particules plastique (microplastiques, donc) qu’il est impossible de ramasser, et souvent même, de voir. Une seule solution alors : réduire sa consommation à la source, et revoir la gestion de nos déchets au quatidien.