Ecosse : Liz met la pression sur Nicola
SI Liz Truss reste campée sur ses positions, la survenance en 2023 d'une crise écossaise semblable a celle vécue par la Catalogne.....
Écosse : Liz met la pression sur Nicola
Si Liz Truss reste campée sur ses positions, la survenance en 2023 d’une crise écossaise semblable à la crise vécue par la Catalogne en octobre 2017 relève du possible voire même du probable.
L’accession de Liz Truss à la tête du parti tory et sa nomination au poste de Premier ministre du Royaume Uni représentent deux coups durs pour le Scottish National Party actuellement majoritaire au Parlement d’Écosse ainsi que pour la Première ministre du gouvernement d’Écosse Nicola Sturgeon la demande du Scottish National Partyqui préside ce parti. En effet, appartenant à la mouvance la plus conservatrice, nationaliste et pro-Brexit des Tories, Liz Truss affiche une grande hostilité à l’encontre du Scottish National Party (SNP) qui revendique l’indépendance de l’Écosse et l’intégration de celle-ci à l’Union Européenne, et de Nicola Sturgeon. Liz Truss ad’ailleurs annoncé la couleur avant même de faire son entrée au 10 Downing Street.
Elle a jugé irrecevable quesoit organisé en 2023, comme souhaitent le faire Nicola Sturgeon et le Scottish National Party, un référendum d’autodétermination : « Si je suis élue Premier ministre, je ne permettrai pas un référendum sur l’indépendance (…) Au moment du référendum de 2014, il a été convenu par le SNP qu’il s’agissait d’un référendum unique dans une génération (…) Ce que nous devons faire, c’est montrer aux habitants d’Écosse, d’Irlande du Nord et du Pays de Galles ce que nous leur apportons et nous assurer que toutes nos politiques gouvernementales s’appliquent dans tout le Royaume-Uni. » Elle a durement critiqué la Première ministre écossaise : « C’est une chercheuse d’attention, c’est ce qu’elle est (…) Je pense que la meilleure chose à faire avec Nicola Sturgeon est de l’ignorer. »
Vers une crise
Les indépendantistes écossais sont confrontés à un troisième coup dur : pour prouver son aptitude à régner et ainsi faire oublier des situations durant lesquelles il n’est pas apparu à son avantage (époux infidèle de la très populaire princesse Diana, lobbyiste auprès du gouvernement de Tony Blair…), le Prince Charles devenu Charles III doit impérativement incarner l’unité du Royaume. Alors, si la revendication d’un référendum d’autodétermination tourne au bras de fer entre les indépendantistes écossais et Liz Truss, contrairement à sa mère Elizabeth II qui avait pu rester sur la réserve, il lui faudra prendre parti (contre les indépendantistes écossais, pour un Royaume Uni indivisible) ; et ainsi imiter le Roi d’Espagne Felipe VI qui, durant la crise catalane, était intervenu pour soutenir le gouvernement Rajoy qui après s’être opposé par la force à la tenue d’un referendum d’autodétermination, avait déclaré hors-la-loi la proclamation de l’indépendance de la Catalogne par le Parlement de la Generalitat.
La démarche indépendantiste est menacée de deux autres coups durs. D‘une part, dans quelques semaines, la Cour suprême du Royaume-Uni pourrait décider qu’un référendum d’autodétermination ne pourra être organisé sans le consentement. du Gouvernement et du Parlement. D’autre part, même si les juges leur donnent gain de cause, les indépendantistes écossais risquent de se voir se dresser un nouvel obstacle devant eux. En effet, Liz Truss se propose de changer les règles du jeu électoral en conditionnant l’adoption de l’indépendance non plus à l’obtention d’un pourcentage majoritaire de la participation, mais à la totalisation de 50,1% des votes des inscrits.
C’est clair : si Liz Truss reste campée sur ses positions et continue de mettre la pression sur Nicola Sturgeon (dont la détermination est reconnue) ainsi que sur le Scottish National Party, la survenance en 2023 d’une crise écossaise, semblable à la crise vécue par la Catalogne en octobre 2017, relève du possible voire même du probable.
Alexandra Sereni
Si Liz Truss reste campée sur ses positions, la survenance en 2023 d’une crise écossaise semblable à la crise vécue par la Catalogne en octobre 2017 relève du possible voire même du probable.
L’accession de Liz Truss à la tête du parti tory et sa nomination au poste de Premier ministre du Royaume Uni représentent deux coups durs pour le Scottish National Party actuellement majoritaire au Parlement d’Écosse ainsi que pour la Première ministre du gouvernement d’Écosse Nicola Sturgeon la demande du Scottish National Partyqui préside ce parti. En effet, appartenant à la mouvance la plus conservatrice, nationaliste et pro-Brexit des Tories, Liz Truss affiche une grande hostilité à l’encontre du Scottish National Party (SNP) qui revendique l’indépendance de l’Écosse et l’intégration de celle-ci à l’Union Européenne, et de Nicola Sturgeon. Liz Truss ad’ailleurs annoncé la couleur avant même de faire son entrée au 10 Downing Street.
Elle a jugé irrecevable quesoit organisé en 2023, comme souhaitent le faire Nicola Sturgeon et le Scottish National Party, un référendum d’autodétermination : « Si je suis élue Premier ministre, je ne permettrai pas un référendum sur l’indépendance (…) Au moment du référendum de 2014, il a été convenu par le SNP qu’il s’agissait d’un référendum unique dans une génération (…) Ce que nous devons faire, c’est montrer aux habitants d’Écosse, d’Irlande du Nord et du Pays de Galles ce que nous leur apportons et nous assurer que toutes nos politiques gouvernementales s’appliquent dans tout le Royaume-Uni. » Elle a durement critiqué la Première ministre écossaise : « C’est une chercheuse d’attention, c’est ce qu’elle est (…) Je pense que la meilleure chose à faire avec Nicola Sturgeon est de l’ignorer. »
Vers une crise
Les indépendantistes écossais sont confrontés à un troisième coup dur : pour prouver son aptitude à régner et ainsi faire oublier des situations durant lesquelles il n’est pas apparu à son avantage (époux infidèle de la très populaire princesse Diana, lobbyiste auprès du gouvernement de Tony Blair…), le Prince Charles devenu Charles III doit impérativement incarner l’unité du Royaume. Alors, si la revendication d’un référendum d’autodétermination tourne au bras de fer entre les indépendantistes écossais et Liz Truss, contrairement à sa mère Elizabeth II qui avait pu rester sur la réserve, il lui faudra prendre parti (contre les indépendantistes écossais, pour un Royaume Uni indivisible) ; et ainsi imiter le Roi d’Espagne Felipe VI qui, durant la crise catalane, était intervenu pour soutenir le gouvernement Rajoy qui après s’être opposé par la force à la tenue d’un referendum d’autodétermination, avait déclaré hors-la-loi la proclamation de l’indépendance de la Catalogne par le Parlement de la Generalitat.
La démarche indépendantiste est menacée de deux autres coups durs. D‘une part, dans quelques semaines, la Cour suprême du Royaume-Uni pourrait décider qu’un référendum d’autodétermination ne pourra être organisé sans le consentement. du Gouvernement et du Parlement. D’autre part, même si les juges leur donnent gain de cause, les indépendantistes écossais risquent de se voir se dresser un nouvel obstacle devant eux. En effet, Liz Truss se propose de changer les règles du jeu électoral en conditionnant l’adoption de l’indépendance non plus à l’obtention d’un pourcentage majoritaire de la participation, mais à la totalisation de 50,1% des votes des inscrits.
C’est clair : si Liz Truss reste campée sur ses positions et continue de mettre la pression sur Nicola Sturgeon (dont la détermination est reconnue) ainsi que sur le Scottish National Party, la survenance en 2023 d’une crise écossaise, semblable à la crise vécue par la Catalogne en octobre 2017, relève du possible voire même du probable.
Alexandra Sereni