Violence dans les stades : L'origine du Mal
L'hIstorien spécialiste du football, Didier Rey a une réponse nuancée à cette question.
Violence dans les stades : L’origine du Mal.
Les stades de foot seraient le théâtre d’affrontements urbains, organisés par des groupes ultra-violents.
Le dernier Nice-Cologne en est l’exemple ou encore la triste finale de la Champion’s League hébergée à Paris
Souvent, la réponse du législateur et des pouvoirs publics est la répression.
Entre la matraque et le siège vide, les solutions ne font pas foule en France.
De quoi priver tout un monde de sport et d’évènements festifs.
Si, indéniablement, des supporters sont violents, l’organisation est-elle responsable de ce que connait aujourd’hui les stades français ?
L’historien spécialiste du football, Didier Rey a une réponse nuancée à cette question.
Libération titrait encore il y a quelques jours que la France est larguée concernant la sécurité dans ses stades, comment l’expliquez-vous ?
Ce n’est pas que la France est larguée sur la sécurité de ses stades, elle est larguée dans son rapport aux supporters.
Il y a une conception du maintien de l’ordre qui est complétement archaïque. Aucune des leçons des autres pays européen, qui eux ont pris des mesures de discussion en permanence avec notamment les groupes ultras, n’ont été retenues, ça n’existe pas, et les récents évènements l’ont démontré par exemple à la dernière finale de champion’s league où les forces de l’ordre ont été au bas mot, dépassé par les évènements, la gestion a été en dessous de tout à tel point que c’en est devenu un problème politique.
Cela montre bien l’incapacité de considérer avec nuance le monde du foot, pour eux, le supporter serait un tout, un bloc uniforme à considérer de la même manière. Alors qu’en réalité, ils sont très divers avec des comportements très différents. Ils sont globalement tous qualifiés de « hooligans », ce qui est une absurdité totale et les seules réponses que les autorités françaises sont capables de proposer sont, soit l’interdiction soit la répression, et, entre les deux, il n’y a rien.
Les débordements violents ont toujours été présent dans les évènements sportifs, a entendre certains, elles sont plus présentes, qu’en pensez-vous ?
Alors, les violences ne sont pas plus fréquentes et ne sont pas non plus, plus médiatisées là où elles sont le plus fréquentes. En réalité, hormis une minorité de matchs qui défraient la chronique, le football professionnel se porte bien et est relativement calme. En revanche dans le monde amateur, il y a un degré de violence réel et récurrente ; et il n’épargne aucun pays.
Il y a quelques années, le football amateur italien a connu des morts, en France il y a eu des cas où, il est impossible de jouer au ballon sans que cela tourne à l’émeute, avec manifestations antisémites, homophobes et misogynes.
Alors, quel portrait du supporter type pouvons-nous tirer, du moins est-ce possible ?
Eh bien justement non, c’est impossible, et c’est bien tout le problème de l’administration française.
Il y a au bas mot, pour simplifier bien sur au moins 3 profils, c’est bien sur une généralité qu’il faut affiner attention :
D’où vient cette incapacité à dialoguer, ce refus de médiation systématique ?
En réalité, le stade, en France à servi de laboratoire politique depuis une vingtaine d’année, dans une conception de maintien de l’ordre public très répressive.
Toutes les techniques utilisées contre les gilets jaunes, qui ont fait se lever la presse et même l’ONU, ont été expérimentés sur les supporters depuis des années.
En même temps que ces méthodes étaient appliquées, un discours était construit sur l’hooliganisme qui légitimait ces nouvelles pratiques répressives, dures et sans discussions.
Regardez par exemple ce jeune supporter bastiais éborgné il y a quelques années, malgré tous les mensonges et dénégation des forces de l’ordre qui se sentaient intouchables jusque-là dans cette nouvelle logique répressive, un procès a eu lieu. Reste a espérer que cette impunité cesse et que le dialogue soit privilégié.
Les stades de foot seraient le théâtre d’affrontements urbains, organisés par des groupes ultra-violents.
Le dernier Nice-Cologne en est l’exemple ou encore la triste finale de la Champion’s League hébergée à Paris
Souvent, la réponse du législateur et des pouvoirs publics est la répression.
Entre la matraque et le siège vide, les solutions ne font pas foule en France.
De quoi priver tout un monde de sport et d’évènements festifs.
Si, indéniablement, des supporters sont violents, l’organisation est-elle responsable de ce que connait aujourd’hui les stades français ?
L’historien spécialiste du football, Didier Rey a une réponse nuancée à cette question.
Libération titrait encore il y a quelques jours que la France est larguée concernant la sécurité dans ses stades, comment l’expliquez-vous ?
Ce n’est pas que la France est larguée sur la sécurité de ses stades, elle est larguée dans son rapport aux supporters.
Il y a une conception du maintien de l’ordre qui est complétement archaïque. Aucune des leçons des autres pays européen, qui eux ont pris des mesures de discussion en permanence avec notamment les groupes ultras, n’ont été retenues, ça n’existe pas, et les récents évènements l’ont démontré par exemple à la dernière finale de champion’s league où les forces de l’ordre ont été au bas mot, dépassé par les évènements, la gestion a été en dessous de tout à tel point que c’en est devenu un problème politique.
Cela montre bien l’incapacité de considérer avec nuance le monde du foot, pour eux, le supporter serait un tout, un bloc uniforme à considérer de la même manière. Alors qu’en réalité, ils sont très divers avec des comportements très différents. Ils sont globalement tous qualifiés de « hooligans », ce qui est une absurdité totale et les seules réponses que les autorités françaises sont capables de proposer sont, soit l’interdiction soit la répression, et, entre les deux, il n’y a rien.
Les débordements violents ont toujours été présent dans les évènements sportifs, a entendre certains, elles sont plus présentes, qu’en pensez-vous ?
Alors, les violences ne sont pas plus fréquentes et ne sont pas non plus, plus médiatisées là où elles sont le plus fréquentes. En réalité, hormis une minorité de matchs qui défraient la chronique, le football professionnel se porte bien et est relativement calme. En revanche dans le monde amateur, il y a un degré de violence réel et récurrente ; et il n’épargne aucun pays.
Il y a quelques années, le football amateur italien a connu des morts, en France il y a eu des cas où, il est impossible de jouer au ballon sans que cela tourne à l’émeute, avec manifestations antisémites, homophobes et misogynes.
Alors, quel portrait du supporter type pouvons-nous tirer, du moins est-ce possible ?
Eh bien justement non, c’est impossible, et c’est bien tout le problème de l’administration française.
Il y a au bas mot, pour simplifier bien sur au moins 3 profils, c’est bien sur une généralité qu’il faut affiner attention :
- - Le supporter classique, celui qui va au stade entre amis, en famille avec ses enfants, voir son match.
- - En deuxième, les Ultras, un groupe organisé qui vit pour le club, opposé a football business, qui eux anime le stade mais ne sont pas de supporters violents, si la violence se présente, ils ne la refusent pas, cependant ce n’est pas leur objectif premier.
- - Et enfin les Hooligans, dont la violence est la raison d’être et qui sont aussi des supporters. Des supporters qui pratiquent une violence exacerbée de conquête territoriale. Eux, en quelques sortes, posent des problèmes. Ils se déplacent en masse, organisés.
Dans d’autre pays, ce dernier groupe est beaucoup mieux encadré et compris, en France il n’y a pas de politique capable de les encadrer.
D’où vient cette incapacité à dialoguer, ce refus de médiation systématique ?
En réalité, le stade, en France à servi de laboratoire politique depuis une vingtaine d’année, dans une conception de maintien de l’ordre public très répressive.
Toutes les techniques utilisées contre les gilets jaunes, qui ont fait se lever la presse et même l’ONU, ont été expérimentés sur les supporters depuis des années.
En même temps que ces méthodes étaient appliquées, un discours était construit sur l’hooliganisme qui légitimait ces nouvelles pratiques répressives, dures et sans discussions.
Regardez par exemple ce jeune supporter bastiais éborgné il y a quelques années, malgré tous les mensonges et dénégation des forces de l’ordre qui se sentaient intouchables jusque-là dans cette nouvelle logique répressive, un procès a eu lieu. Reste a espérer que cette impunité cesse et que le dialogue soit privilégié.