Olé ! Supper Mulot
Place aux seigneurs
Olé !
Après un combat essentiel, que l’on n'appelle plus le rat, rat, mais super mulot, les Verts se mobilisent pour avoir la peau du toréador. Des siècles d’art de vivre, de Pampelune à Mexico, menacés par un banc d’encornets parisiens. A la pointe de la corne, Aymeric Caron. Super Mulot veut plonger la corrida dans le noir. D’Hemingway à Picasso, les aficionados de la lumière effacent son visage pâle de picoreur de graines. Entre une banderille d’Ava Gardner et cette queue de rat, le taureau met un genou à terre devant la Comtesse et méprise le triste sire. Place aux Seigneurs. Sous le drapé de la muleta se cache l’émotion d’une faena, l’ultime souffle du taureau face à l’ultime peur du torero, hantée par le dernier soupir de Manolete.
La canicule a fait des ravages sur le casque des jobards.
Ils sont rentrés encore plus cons qu’à la sortie, avec des dossiers brulants sous le bras. Interdire le barbecue, rendre au rat sa dignité. Ça suffit, des années d’indulgence envers une brochette de tordus, qui prennent en otage la conscience des politiques pour que ceux-ci, une fois culpabilisés, fassent n’importe quoi. Avant Super Mulot, Super Hulot a squatté le bureau et niqué le crane des Présidents pour qu’ils éteignent leurs Centrales. Hulot la braise, condamné à la douche froide, le Pouvoir rallume les Centrales, l’interrupteur n’en peut plus, j’allume ou j’éteins, putain faudrait savoir ! Débarrassé du végan nuisible, on passe enfin à table. On commande une queue de taureau braisée, accompagnée d’un rouge puissant qui ondule en bouche, un Châteauneuf du Pape, en rêvant d’évasion, des grands espaces de Camargue et d’Andalousie, quand Super Caron déboule avec Supérette Rousseau. Ces deux cauchemars vous coupent l’appétit, les oreilles et la queue pour les offrir à une foule de rats affamés, les rats d’élevage de la manade Hidalgo.
La Reine, en Mercedes, met fin à la guerre, aux rodéos, à l’inflation, aux pénuries.
Trop forte cette Reine. Dommage qu’on la promène de Balmoral à Edimbourg, dans un corbillard teuton, au pays des caisses les plus classes de la Planète. C’est offensant, c’est comme si ce couillon de Derrick envoyait Mister Bond se faire une patrouille au carrefour de Piccadilly. Le cortège déroule quand même un vieux modèle Jaguar, des Range-Rover-Farmer, mais pas de Rolls, ni d’Aston Martin. A l’heure du Brexit elle fait tache cette Benz dans l’arène. Autant pour moi, à Londres un corbillard Jaguar récupère la Reine. C’était donc le dernier coup de Grouse des scottishs aux britishs. Entre parenthèses, le kilt c’est classe, le son des cornemuses c’est bon et le « Flower of Scotland » c’est beau. Quand il n’est pas couvert par les bruits humides de la délégation française des commentateurs en opération « je lèche donc je suis, je lèche donc j’essuie ». Charles et Camilla, les têtes couronnées les plus détestées de la Planète TV, sont devenus en quelques heures, les nouveaux cônes des chroniqueurs de la Foire du Trône. Ils ne sont pas amateurs de cornettos qu’à Paris. À Londres c’est pire, leur salive arrive dans la Mer du Nord avant la Tamise. Et Charles fait un sans-faute, et Charles entre dans le costume, et Charles est bon, et Charles n’a plus l’air d’un con avec les oreilles de Dumbo. Bref, Charles le Grand est beau. Camilla la Reine consort, n’est plus la méchante briseuse de couple, la Drag Queen qu’on sort dans le parc pour effrayer les pigeons. Maintenant, c’est Bridget Jones Camilla! Sans les problèmes pour faire le poids. Putain qu’elle est maigre, on dirait les arêtes du fish and chips Poppies de Soho. Elisabeth a voulu casser son verre de Cherry en Ecosse. Si elle avait choisi Buckingham on s’évitait 6 jours d’hommages salivaires, 6 jours de french-TV-marmelade.
Après la cornemuse, Macron la corne molle a la dent dure.
Il nous sort un nouveau truc machin chose. Ça va pas le faire. Tout le monde s’en bat les cils de ces couillonades. Il a tellement abusé de ces blablateries pour se refaire la cerise, qu’il n’est plus crédible en rien et insupportable en tout. On ne le prend même plus au sérieux, il est démonétisé. Le prince consort de la Banque est devenu la pince qu’on sort pour une pétanque. Et c’est là où l’on a tort. Sentant qu’il ne pèse plus une page de pub, qu’il va se prendre un pudding à l’ombre de la Reine, il s’énerve, provoque, menace et redevient plus méchant que jamais. Passage en force, 49.3, les réformes du chômage et des retraites, il va les faire, quoi qu’il lui en coûte. Son Conseil de mes deux devient un stand de tir aux chômeurs, aux retraités, aux syndicalistes. Dès que Charles lui lâche la Une des journaux, il va envoyer du lourd, les suceurs de roues du carrosse finiront bien par rentrer, lui lécher les jantes.
Sgaiuffu