C'est quoi ton genre ?
La question du genre, et surtout de notre rapport au genre, s'invite dans tous les débats.
C’est quoi ton genre ?
La question du genre, et surtout de notre rapport au genre, s’invite dans tous les débats. Au-delà du déterminisme biologique, le genre est avant tout un poids social normatif. Et ceux qui veulent faire autrement sont considérés comme des marginaux. La construction sociale autour des genres fait de la résistance, au grand dam des pro-LGBTQ+ qui préfèrent le déni de la réalité biologique.
Représentations sociales
On met bien des choses derrière le mot « genre », tantôt le rapport entre les sexes, tantôt la condition féminine, tantôt la critique des normes sociales, ou encore le déni de la réalité biologique, qui fait que la procréation humaine est sexuée. Pourtant, ce mot signifie simplement le statut social en fonction du sexe construit par toutes les sociétés, qu'elles reconnaissent deux sexes ou davantage, selon le sens que John Money donna à gender en 1955. Le mot gender a été utilisé depuis le XIVe siècle comme un terme grammatical, et aussi au sens de « l’état d’être mâle ou femelle », mais ce sens n’est devenu courant qu’à partir de la deuxième moitié du XXe siècle. Aujourd’hui, gender fait s’affronter deux idéologies : croire à la réalité biologique, ne pas y croire. On ne peut pas changer le sexe biologique, on peut changer le statut social. Après le féminisme révolutionnaire qui luttait pour l’égalité des droits dans le statut social des sexes apparaît un néo-féminisme qui veut la disparition de toute différence de statut entre les sexes et de « l’obligation de l’hétérosexualité » dans la procréation. Notre perception est teintée de social, jusque dans les couleurs. Si l’on supprime la vision genrée, le rose redevient une couleur comme une autre. En abordant nos rapports de genre dans l’habillement, dans le langage, en éducation physique, à la maternelle, on réalise à quel point le social pollue notre perception de l’autre.
Inclusif
Qu’est-ce que le genre masculin et le genre féminin ? Quelle est la différence entre le sexe et le genre ? Quelle est la place de l’homme et de la femme dans la société corse actuelle ? Depuis janvier 2021, « Podcastu sexistu » tente de répondre à ces questions, en introduisant également des notions telles que le transgenre et le cis genre. Ce podcast insulaire sur la théorie du genre est animé par Audrey Royer, avec le concours de plusieurs experts en linguistique, sociologie, psychologie, anthropologie, histoire, sémiotique ou encore en sexualité pour analyser et comprendre la thématique des genres sur trois axes : linguistique, sociétal et particulier. Casser les codes et revoir les règles, y compris dans la langue. En novembre 2021, le dictionnaire le Petit Robert introduit dans sa version numérique le pronom « iel », de plus en plus utilisé particulièrement chez les personnes dites non binaires ou ceux ne voulant pas présupposer un genre. Une décision qui a suscité l'indignation nationale française. Ce pronom serait le mot de trop, le glas de la langue française. Avoir une posture d’inclusion c’est aussi faire attention aux choix des mots, via des formulations neutres, l’utilisation de termes épicènes, etc. pour démasculiniser la langue.
Au-delà des corps
Il arrive que le sexe chromosomique soit contrarié et que les hormones hésitent, ou tout simplement que certains soient ambivalents sur leur identité sexuelle. Ce qui dérange, c’est la haine autour de ces problématiques et aussi les inégalités que le genre amène. Les qualités associées à un sexe comme la force, le courage, la sensibilité, la débrouillardise, l’intelligence, la beauté, la générosité sont encouragées autant chez les filles que chez les garçons. Pour autant, selon que l’on soit fille ou garçon, elles ne sont pas reconnues de la même manière, plombant les avancées de carrière des femmes, activant celles des hommes. D’où les combats menés et toutes les controverses. Car les rapports de genre sont souvent teintés de violence. En Corse, la construction de la virilité détermine ardemment les rapports hommes femmes ; le matriarcat prétendu cache un patriarcat traditionnel exacerbé d’une profonde violence, comme, le montre le documentaire de Julie Allione. Comprendre quels sont les mécanismes qui produisent et reproduisent des situations d’inégalité ou de discrimination en matière de genre permet de les dépasser. Déconstruire les préjugés genrés commence dès l’école, encore très binaire. Et ça commence dès la cour d’école repensée en lieu de mixité.
Maria Mariana
La question du genre, et surtout de notre rapport au genre, s’invite dans tous les débats. Au-delà du déterminisme biologique, le genre est avant tout un poids social normatif. Et ceux qui veulent faire autrement sont considérés comme des marginaux. La construction sociale autour des genres fait de la résistance, au grand dam des pro-LGBTQ+ qui préfèrent le déni de la réalité biologique.
Représentations sociales
On met bien des choses derrière le mot « genre », tantôt le rapport entre les sexes, tantôt la condition féminine, tantôt la critique des normes sociales, ou encore le déni de la réalité biologique, qui fait que la procréation humaine est sexuée. Pourtant, ce mot signifie simplement le statut social en fonction du sexe construit par toutes les sociétés, qu'elles reconnaissent deux sexes ou davantage, selon le sens que John Money donna à gender en 1955. Le mot gender a été utilisé depuis le XIVe siècle comme un terme grammatical, et aussi au sens de « l’état d’être mâle ou femelle », mais ce sens n’est devenu courant qu’à partir de la deuxième moitié du XXe siècle. Aujourd’hui, gender fait s’affronter deux idéologies : croire à la réalité biologique, ne pas y croire. On ne peut pas changer le sexe biologique, on peut changer le statut social. Après le féminisme révolutionnaire qui luttait pour l’égalité des droits dans le statut social des sexes apparaît un néo-féminisme qui veut la disparition de toute différence de statut entre les sexes et de « l’obligation de l’hétérosexualité » dans la procréation. Notre perception est teintée de social, jusque dans les couleurs. Si l’on supprime la vision genrée, le rose redevient une couleur comme une autre. En abordant nos rapports de genre dans l’habillement, dans le langage, en éducation physique, à la maternelle, on réalise à quel point le social pollue notre perception de l’autre.
Inclusif
Qu’est-ce que le genre masculin et le genre féminin ? Quelle est la différence entre le sexe et le genre ? Quelle est la place de l’homme et de la femme dans la société corse actuelle ? Depuis janvier 2021, « Podcastu sexistu » tente de répondre à ces questions, en introduisant également des notions telles que le transgenre et le cis genre. Ce podcast insulaire sur la théorie du genre est animé par Audrey Royer, avec le concours de plusieurs experts en linguistique, sociologie, psychologie, anthropologie, histoire, sémiotique ou encore en sexualité pour analyser et comprendre la thématique des genres sur trois axes : linguistique, sociétal et particulier. Casser les codes et revoir les règles, y compris dans la langue. En novembre 2021, le dictionnaire le Petit Robert introduit dans sa version numérique le pronom « iel », de plus en plus utilisé particulièrement chez les personnes dites non binaires ou ceux ne voulant pas présupposer un genre. Une décision qui a suscité l'indignation nationale française. Ce pronom serait le mot de trop, le glas de la langue française. Avoir une posture d’inclusion c’est aussi faire attention aux choix des mots, via des formulations neutres, l’utilisation de termes épicènes, etc. pour démasculiniser la langue.
Au-delà des corps
Il arrive que le sexe chromosomique soit contrarié et que les hormones hésitent, ou tout simplement que certains soient ambivalents sur leur identité sexuelle. Ce qui dérange, c’est la haine autour de ces problématiques et aussi les inégalités que le genre amène. Les qualités associées à un sexe comme la force, le courage, la sensibilité, la débrouillardise, l’intelligence, la beauté, la générosité sont encouragées autant chez les filles que chez les garçons. Pour autant, selon que l’on soit fille ou garçon, elles ne sont pas reconnues de la même manière, plombant les avancées de carrière des femmes, activant celles des hommes. D’où les combats menés et toutes les controverses. Car les rapports de genre sont souvent teintés de violence. En Corse, la construction de la virilité détermine ardemment les rapports hommes femmes ; le matriarcat prétendu cache un patriarcat traditionnel exacerbé d’une profonde violence, comme, le montre le documentaire de Julie Allione. Comprendre quels sont les mécanismes qui produisent et reproduisent des situations d’inégalité ou de discrimination en matière de genre permet de les dépasser. Déconstruire les préjugés genrés commence dès l’école, encore très binaire. Et ça commence dès la cour d’école repensée en lieu de mixité.
Maria Mariana