Cannabis : l’inutile prohibition
J’ai longtemps été partagée mais, aujourd’hui, j’ai fait mienne la certitude que dénoncer et réprimer s’avèrent inutiles. Alors autant légaliser et en tirer profit.
Dernièrement, le Conseil d’analyse économique, un organisme chargé de conseiller le Premier ministre, a préconisé une légalisation encadrée du cannabis. Il y a quelques jours, des élus de tous bords et des soignants ont signé un appel en ce sens. Face à cette problématique, j’ai longtemps été partagée. Mais, considérant la massification de la consommation malgré la répression et aussi l’augmentation hallucinante de l’accumulation de richesses par des trafiquants petits et grands, je suis aujourd’hui convaincue que concernant le cannabis, tout comme ce fut le cas pour les boissons alcoolisées au début des années 1930 aux USA, prohiber n’est pas tenable. Aujourd’hui, j’ai fait mienne la certitude que dénoncer et réprimer s’avèrent inutiles.
Le policier et le juge ont mieux à faire
Permettez-moi d’argumenter. Primo la banalisation de la consommation rend inefficiente la répression. Le nez au vent autour d’une avant-boite ou d’une sortie de lycée, une halte sur un banc de jardin public ou à la terrasse d’un bar branché, ou même quelques apartés lors de soirée entre collègues ou amis, suffisent à se convaincre que le cannabis représente pour beaucoup une simple marchandise et un produit de consommation tout à fait banal. On est passé d’une relation clandestine dealer / accro à un rapport publiquement assumé distributeur / consommateur. Deuxio, il me semble nécessaire d’alléger la tâche de la police et de la justice. La répression exige l’interpellation de dizaines de milliers de personnes / an, dont la plupart ne donnent lieu qu’à des condamnations légères ou des absences de poursuites. Le policier et le juge ont certainement mieux à faire. Tertio, la répression du trafic participe à la stigmatisation de quartiers et de populations. Les premiers sont présentés comme étant « chauds » ou « sensibles ». Les deuxièmes sont assimilées à des «racailles » ou à des bénéficiaires directs ou indirects du trafic. Une légalisation encadrée contribuerait à alléger la pression policière, à supprimer les revenus des réseaux et à tarir en bonne partie les flux financiers et commerciaux de l’économie parallèle.
Le cannabis «ramollit le cerveau » mais …
Cela peut paraître immoral mais je suis aussi sensible aux rentrées d’argent qu’apporterait à l’Etat la légalisation encadrée du cannabis. Il est évident qu’une vente réglementée et taxée, comme c’est le cas pour le tabac et l’alcool, si elle viderait les tirelires de la délinquance et de la criminalité, remplirait les coffres du Trésir public. Il est admis que légaliser le cannabis génèrerait chaque année pour le budget de l’État entre 2 et 2,8 milliards d’euros de recettes. Pour en arriver là, il ne suffira bien entendu pas de garnir des présentoirs de buraliste et d’ouvrir des guichets. Il sera nécessaire de structurer une filière Production / Transformation / Distribution (ce qui sera créateur d’emplois ! ). Il faudra veiller à ce que le prix public du cannabis ne soit pas trop élevé afin de ne pas susciter une contrebande ou une production illégale. Il conviendra de mener des campagnes d’information pour éclairer sur les risques liés à des contre-indications médicales, à des consommations trop fortes ou à des contextes inappropriées (au volant d’une automobile par exemple). Enfin, il ne faudra pas nier que le cannabis peut contribuer à «ramollir le cerveau ». Mais n’est-il pas vérifié que l’alcool détruit les neurones et que le tabac ravage les poumons ?
Le policier et le juge ont mieux à faire
Permettez-moi d’argumenter. Primo la banalisation de la consommation rend inefficiente la répression. Le nez au vent autour d’une avant-boite ou d’une sortie de lycée, une halte sur un banc de jardin public ou à la terrasse d’un bar branché, ou même quelques apartés lors de soirée entre collègues ou amis, suffisent à se convaincre que le cannabis représente pour beaucoup une simple marchandise et un produit de consommation tout à fait banal. On est passé d’une relation clandestine dealer / accro à un rapport publiquement assumé distributeur / consommateur. Deuxio, il me semble nécessaire d’alléger la tâche de la police et de la justice. La répression exige l’interpellation de dizaines de milliers de personnes / an, dont la plupart ne donnent lieu qu’à des condamnations légères ou des absences de poursuites. Le policier et le juge ont certainement mieux à faire. Tertio, la répression du trafic participe à la stigmatisation de quartiers et de populations. Les premiers sont présentés comme étant « chauds » ou « sensibles ». Les deuxièmes sont assimilées à des «racailles » ou à des bénéficiaires directs ou indirects du trafic. Une légalisation encadrée contribuerait à alléger la pression policière, à supprimer les revenus des réseaux et à tarir en bonne partie les flux financiers et commerciaux de l’économie parallèle.
Le cannabis «ramollit le cerveau » mais …
Cela peut paraître immoral mais je suis aussi sensible aux rentrées d’argent qu’apporterait à l’Etat la légalisation encadrée du cannabis. Il est évident qu’une vente réglementée et taxée, comme c’est le cas pour le tabac et l’alcool, si elle viderait les tirelires de la délinquance et de la criminalité, remplirait les coffres du Trésir public. Il est admis que légaliser le cannabis génèrerait chaque année pour le budget de l’État entre 2 et 2,8 milliards d’euros de recettes. Pour en arriver là, il ne suffira bien entendu pas de garnir des présentoirs de buraliste et d’ouvrir des guichets. Il sera nécessaire de structurer une filière Production / Transformation / Distribution (ce qui sera créateur d’emplois ! ). Il faudra veiller à ce que le prix public du cannabis ne soit pas trop élevé afin de ne pas susciter une contrebande ou une production illégale. Il conviendra de mener des campagnes d’information pour éclairer sur les risques liés à des contre-indications médicales, à des consommations trop fortes ou à des contextes inappropriées (au volant d’une automobile par exemple). Enfin, il ne faudra pas nier que le cannabis peut contribuer à «ramollir le cerveau ». Mais n’est-il pas vérifié que l’alcool détruit les neurones et que le tabac ravage les poumons ?