Retrouver les bras de Morphée
Le passage à l'heure d'hiver est loin d'être neutre.
Retrouver les bras de Morphée
Le passage à l’heure d’hiver est loin d’être neutre. De plus en plus d’études montrent que ce changement d’heure affecte l’organisme de certaines personnes. En outre, selon Santé publique France, le temps de repos des Français a encore diminué. En 50 ans, nous avons perdu jusqu'à 1 h 30 de sommeil. Pour la première fois, le temps de sommeil des Français est passé en dessous des 7 heures. Il est désormais de 6 h 42 en moyenne. Pas assez pour la santé.
Troublant changement
Contrairement à ce que l’on pensait il y a une trentaine d’années, le changement d’heure peut contrarier le sommeil de certains. C’est par exemple le cas des personnes âgées, des jeunes enfants, des personnes déprimées ou ayant des troubles du sommeil. Ces personnes vont être en mini-décalage horaire pendant quatre à huit jours, le temps que leur métabolisme s’adapte. En effet, le changement d’heure induit sur le plan chronobiologique un décalage du rythme circadien, notre horloge interne réglée sur une journée de vingt-quatre heures. Et cette désynchronisation partielle peut engendrer une sensation de fatigue, avec l’impression d’être moins dans son assiette et plus stressé.
L’Institut national du sommeil et de la vigilance (INSV) a relevé les troubles possiblement ressentis : fatigue, somnolence, maux de tête, nausées, troubles digestifs et perte d’appétit, troubles de l’humeur et diminution des performances cognitives. L’INSV recommande de recaler son rythme tout de suite, de profiter de la lumière naturelle au maximum, plutôt le midi période où la luminosité est maximale. À cela, il est aussi recommandé d’avoir une plus grande activité physique, pour augmenter l’amplitude du rythme circadien. Toutes ces recommandations couplées avec les conseils habituels pour bien dormir (pas d’excitants après 14 heures, une chambre au calme et dans l’obscurité avec une température entre 18 et 20 °C, loin des écrans une à deux heures avant de se coucher) devraient permettre de passer ce cap.
Dette de sommeil
Pendant des milliers d'années, nos ancêtres dormaient en deux phases : ils se couchaient vers 21 heures jusqu'à minuit, se relaxaient une heure, puis se rendormaient jusqu'à l'aube. Puis est arrivée la lumière artificielle, qui a fait veiller plus tard. Ensuite, la révolution industrielle et les trois-huit ont amené un rythme déconnecté de celui du soleil. Le mauvais sommeil produit par la vie moderne conduit peut-être à ce que beaucoup de personnes souffrent d'anxiété, de dépression, voire d'alcoolisme et de toxicomanie. Selon le chercheur Thimothy Connolly, pour vivre longtemps, un adulte doit dormir huit heures par nuit, et cela d'une seule traite. Mais nous dormons de moins en moins. Entre 1 h et 1 h 30 de sommeil a été perdu en 50 ans. Avec une heure de coucher tardive, 23 h 15 en moyenne, et un horaire de réveil précoce, à 6 h 48 en moyenne. Il manque 19 minutes du temps de sommeil préconisé pour la santé.
Or, aujourd’hui, 30 % des Français s'estiment en dette de sommeil. La faute au travail de nuit, au stress, aux écrans, ou encore au bruit incessant en ville. Dormir peu entraîne des effets sur la santé. Le sommeil, c'est comme l'argent, quand on a une dette, il faut la payer. Obésité, hypertension, pathologie cardiaque... Le manque de sommeil joue aussi sur la concentration et l'apprentissage. S'il est indispensable pour le repos du corps et du cerveau, le sommeil est une source de problème pour 20 à 30 % des Français, selon une étude de l'INSERM publiée en 2011. Insomnie, apnée du sommeil sont parmi les troubles les plus fréquents. Pour retrouver le sommeil, rien de tel que le sport et la sieste.
Louée soit la sieste
Autre cliché contre lequel lutter, celui de la sieste comme marque de paresse. Que nenni ! Et les Corses ont bien raison de la « sacraliser ». C’est une pratique culturelle, surtout dans les pays chauds. Cela répond d’abord à un besoin physiologique. Quelle que soit la latitude, nous connaissons tous deux temps de baisse de vigilance, entre 2 heures et 5 heures et entre 14 heures et 16 heures. C’est le syndrome postprandial, qu’une sieste de 20 minutes, sans bruit et confortablement installé, efface. Le but est de redémarrer comme au début d'une journée. Dans des pays comme la Chine, le Japon, l’Espagne, elle est même un moment de repos obligatoire dans les entreprises, pour améliorer la productivité. La sieste n’a pas encore sa place dans les entreprises françaises, et pourtant même l’OMS la recommande.
Maria Mariana
Le passage à l’heure d’hiver est loin d’être neutre. De plus en plus d’études montrent que ce changement d’heure affecte l’organisme de certaines personnes. En outre, selon Santé publique France, le temps de repos des Français a encore diminué. En 50 ans, nous avons perdu jusqu'à 1 h 30 de sommeil. Pour la première fois, le temps de sommeil des Français est passé en dessous des 7 heures. Il est désormais de 6 h 42 en moyenne. Pas assez pour la santé.
Troublant changement
Contrairement à ce que l’on pensait il y a une trentaine d’années, le changement d’heure peut contrarier le sommeil de certains. C’est par exemple le cas des personnes âgées, des jeunes enfants, des personnes déprimées ou ayant des troubles du sommeil. Ces personnes vont être en mini-décalage horaire pendant quatre à huit jours, le temps que leur métabolisme s’adapte. En effet, le changement d’heure induit sur le plan chronobiologique un décalage du rythme circadien, notre horloge interne réglée sur une journée de vingt-quatre heures. Et cette désynchronisation partielle peut engendrer une sensation de fatigue, avec l’impression d’être moins dans son assiette et plus stressé.
L’Institut national du sommeil et de la vigilance (INSV) a relevé les troubles possiblement ressentis : fatigue, somnolence, maux de tête, nausées, troubles digestifs et perte d’appétit, troubles de l’humeur et diminution des performances cognitives. L’INSV recommande de recaler son rythme tout de suite, de profiter de la lumière naturelle au maximum, plutôt le midi période où la luminosité est maximale. À cela, il est aussi recommandé d’avoir une plus grande activité physique, pour augmenter l’amplitude du rythme circadien. Toutes ces recommandations couplées avec les conseils habituels pour bien dormir (pas d’excitants après 14 heures, une chambre au calme et dans l’obscurité avec une température entre 18 et 20 °C, loin des écrans une à deux heures avant de se coucher) devraient permettre de passer ce cap.
Dette de sommeil
Pendant des milliers d'années, nos ancêtres dormaient en deux phases : ils se couchaient vers 21 heures jusqu'à minuit, se relaxaient une heure, puis se rendormaient jusqu'à l'aube. Puis est arrivée la lumière artificielle, qui a fait veiller plus tard. Ensuite, la révolution industrielle et les trois-huit ont amené un rythme déconnecté de celui du soleil. Le mauvais sommeil produit par la vie moderne conduit peut-être à ce que beaucoup de personnes souffrent d'anxiété, de dépression, voire d'alcoolisme et de toxicomanie. Selon le chercheur Thimothy Connolly, pour vivre longtemps, un adulte doit dormir huit heures par nuit, et cela d'une seule traite. Mais nous dormons de moins en moins. Entre 1 h et 1 h 30 de sommeil a été perdu en 50 ans. Avec une heure de coucher tardive, 23 h 15 en moyenne, et un horaire de réveil précoce, à 6 h 48 en moyenne. Il manque 19 minutes du temps de sommeil préconisé pour la santé.
Or, aujourd’hui, 30 % des Français s'estiment en dette de sommeil. La faute au travail de nuit, au stress, aux écrans, ou encore au bruit incessant en ville. Dormir peu entraîne des effets sur la santé. Le sommeil, c'est comme l'argent, quand on a une dette, il faut la payer. Obésité, hypertension, pathologie cardiaque... Le manque de sommeil joue aussi sur la concentration et l'apprentissage. S'il est indispensable pour le repos du corps et du cerveau, le sommeil est une source de problème pour 20 à 30 % des Français, selon une étude de l'INSERM publiée en 2011. Insomnie, apnée du sommeil sont parmi les troubles les plus fréquents. Pour retrouver le sommeil, rien de tel que le sport et la sieste.
Louée soit la sieste
Autre cliché contre lequel lutter, celui de la sieste comme marque de paresse. Que nenni ! Et les Corses ont bien raison de la « sacraliser ». C’est une pratique culturelle, surtout dans les pays chauds. Cela répond d’abord à un besoin physiologique. Quelle que soit la latitude, nous connaissons tous deux temps de baisse de vigilance, entre 2 heures et 5 heures et entre 14 heures et 16 heures. C’est le syndrome postprandial, qu’une sieste de 20 minutes, sans bruit et confortablement installé, efface. Le but est de redémarrer comme au début d'une journée. Dans des pays comme la Chine, le Japon, l’Espagne, elle est même un moment de repos obligatoire dans les entreprises, pour améliorer la productivité. La sieste n’a pas encore sa place dans les entreprises françaises, et pourtant même l’OMS la recommande.
Maria Mariana