Nationalistes : des déclarations fondées mais une argumentation calamiteuse
La non prise en consudération des militants nationalistes visés par des attentats comme victimes .....
Nationalistes : des déclarations fondées mais une argumentation calamiteuse
Il y a quelques semaines des associations d'anciens prisonniers tenaient des conférences de presse avec pour sujet essentiel la non-prise en considération des militants nationalistes visés par des attentats comme victimes par l'État français.
Victimes ?
Les associations Aiutu paisanu et Aiutu patriotticu accompagnées d'une trentaine de militants ont tenu à « mettre en évidence la réalité d'un fonctionnement judiciaire inféodé à la politique de l'État français, qui implique une distinction évidente de traitement policier et judiciaire d'investigation. » Outre l'erreur d'interprétation de la séparation des pouvoirs, on aurait pu imaginer une façon plus habile pour obtenir satisfaction que de commencer par cracher à la figure de l'état qui réunit en son sein les deux pouvoirs.
Les deux associations ont déploré que dans le cas d'une tentative d'assassinat perpétré contre Olivier Sauli le 14 novembre 2014 « après les procédures habituelles de constat et auditions portant sur son environnement familial, professionnel, voire amical, absolument rien n'a été fondamentalement entrepris. » Emmanuelle Cari, présidente d'Aiutu patriotticu a évoqué le cas de Ghjuvan Battista Acquaviva tué en 1996 et celui d'Yvan Colonna sans qu'on perçoive la relation entre les deux cas sinon celui de l'affectif nationaliste.
Elle est revenue sur le cas d'Olivier Sauli pour affirmer que « dans toutes les affaires touchant à des militants nationalistes, avant d'être considérés comme des victimes, ils sont vus comme des criminels. » On ne saura jamais quels sont les cas autres que celui d'Olivier Sauli. Donc voilà un cas isolé (et bien entendu condamnable) qui devient huit ans après les faits un cas d'espèce.
Sans craindre le paradoxe
« La difficulté à faire surgir la vérité dans ces affaires est une constante dans toutes les procédures qui touchent les militants » et d'ajouter sans craindre de tomber dans un paradoxe qui met à mal tout le raisonnement : « Quand il y a eu des tensions dans le mouvement national, elles ont été utilisées voire suscitées qui n'a rien fait pour les résoudre, oubliant qu'il y a des victimes et des familles qui restent dans le doute et ne peuvent pas faire leur deuil. » Et de conclure de façon pour le moins étrange : « L'État doit cesser d'instrumentaliser, de manipuler ces évènements. » Tout cela pour terminer après un saut périlleux sur « l'impérieuse nécessité de mettre en place de véritables négociations avec l'état » pour aboutir à « la libération des prisonniers, à la fin du Fijait et autres, ainsi que notre exigence de vérité et de justice dans toutes les affaires concernant les militants du mouvement national victimes d'assassinats ou de tentatives. » Cherchons à démêler cet écheveau sacrément complexe.
Tutt’in buleghju
La guerre entre nationalistes qui a tout de même provoqué la mort d'une vingtaine de militants de part et d'autre et qui a commencé par l'assassinat de Robert Sozzi et de Franck Muzy, revendiqué par certains de ceux qui aujourd'hui se réclament du camp des victimes est qualifiée de "tension". C'est un euphémisme. L'état serait responsable de cette folie. Si telle est la vérité, les nationalistes sont des êtres bien faibles et bien manipulables. Qu'ils aient au moins sinon la fierté mais au moins pudeur de réclamer leur responsabilité de leurs victoires comme de leurs défaites. Ou alors ça n'est pas la peine d'envisager d'un jour l'être de la Corse tout entière. Mais le plus pathétique est de réclamer que l'État, donc supposé responsable de la zizanie intra nationaliste résout les crimes dont les nationalistes se sont rendus coupables. Imaginons seulement qu'Olivier Sauli ait été victime d'autres nationalistes.
Que se passerait-ils s'ils étaient arrêtés ? Monsieur Sauli accepterait-il de témoigner contre eux. Ne verrait-on pas soudain une armée vindicatrice désigner l'État "colonial" coupable de répression et exiger tout à trac la libération des "patriotes"? S'il n'y avait pas eu morts d’homme nous nagerions en pleine comédie. Mais il y a eu en effet tous ces morts. Faut-il rappeler que le mouvement nationaliste a perdu plusieurs dizaines des leurs trucidés par leurs anciens frères d'armes ? Faut-il rappeler que les uns et les autres se sont abondamment traités de mafieux, de traîtres sans qu'il y ait eu besoin de l'état pour ça ?
Alors oui il faut aller vers une amnistie, vers le retrait des militants nationalistes du FIJAIT car il n'y a rien de comparable entre les nazislamistes et ces militants nationalistes.
Oui, il faut obtenir la libération des derniers prisonniers nationalistes otages d'une vengeance d'état. Sur le fond les nationalistes ont raison mais quelle calamiteuse défense !
GX