L'étrange opération menée par la justice antiterroriste : attention danger !
Deux vagues d'interpellations en Corse.......
L’étrange opération menée par la justice antiterroriste : attention dange
Deux vagues d’interpellations en Corse vraisemblablement pour un résultat nul et cela à la veille de la supposée venue du ministre de l’Intérieur en Corse qui, du coup annule une fois encore sa venue en Corse : un tel comportement pose la question de la division de l’État et des querelles qui agitent le gouvernement et l’administration.
Un État parcellisé
Contrairement à ce que laissent entendre les déclarations de Corsica libera, je ne crois absolument pas que les récentes interpellations qui visaient des militants indépendantistes dans les régions ajacciennes et bastiaises, manifestent une nouvelle poussée répressive de « l’État », mais dénotent plutôt des dysfonctionnements au plus haut niveau. D’abord parce que le résultat de telles investigations ne peut être que négatif. Qui peut croire que de vieux renards comme Pierre Paoli ou Charles Pieri, si tant est qu’ils aient quelque chose à voir avec le FLNC Maghju 21, seraient assez imprudents pour laisser traîner des preuves chez eux ? L’un et l’autre ont subi des dizaines de gardes à vue et savent comment fonctionne le système. Ensuite les gardes à vue ont été décidées des semaines et des semaines après les faits incriminés, un attentat contre une maison à Capu di Fenu et une conférence de presse constitutive du nouveau FLNC. Il est déjà très difficile pour les policiers d’obtenir suffisamment de preuves le lendemain d’un délit. Alors des semaines après…
Alors pourquoi et surtout pourquoi juste avant la venue annoncée du ministre de l’Intérieur. Comment ne pas penser une fois encore à un coup de Jarnac du parquet anti terroriste avec le sempiternel désir partagé avec la préfectorale de faire payer à la Corse l’assassinat du préfet Erignac ?
Gilles Simeoni victime collatérale
Lors du modeste rassemblement devant le commissariat d’Ajaccio pour protester contre la première vague d’interpellations, tous les groupes nationalistes étaient présents parfois de façon symbolique, mais ils étaient là ce qui n’était pas le cas à Bastia. Si on en croit la presse, Femu s’est contenté d’un communiqué prudent : « si certains, à Paris, attisent les braises et cherchent à relancer la logique de conflit, les Corses dans leur grande majorité, et toutes opinions confondues, refusent les tensions et les affrontements.
Il faudrait être aveugle, ou inconscient, pour ne pas comprendre que cette situation porte en elle un risque important de dégradation politique et conduit à une spirale d’affrontements que la Corse ne connaît que trop et dont elle ne veut plus. Il y a urgence à désamorcer une situation de tension sans attendre un nouvel incident ou nouveau dérapage. Le gouvernement et l’État en ont tous les moyens. En ont-ils la volonté ? ». Par ailleurs, si l’incendie de voitures dans la concession Mercedes rappelle tristement les deux précédents attentats dont avait été victime Jean-André Miniconi. Un homme, Jérémy Aguilar avait été arrêté et condamné après avoir reconnu les faits.
Le Petit Bar était soupçonné de racket ou d’avoir voulu faire pression sur Miniconi à l’occasion de l’élection municipale de 2020. Mais la destruction de deux restaurants cortenais dont le directeur général n’est autre que l’un des fils de Gilles Simeoni laisse en suspens bien des questions ?
Une sale période
Ce qui se passe aujourd’hui, la recrudescence des attentats signés FLNC et GCC (vraisemblablement Ghjuventù clandestina corsa) rappelle de bien mauvais souvenirs. Il ne fait aucun doute que depuis l’assassinat d’Yvan Colonna, Corsica libera fait entendre sa voix dans la rue et peut-être à travers un retour de la clandestinité. Une partie de la jeunesse nationaliste s’est radicalisée — on l’a constaté lors des manifestations de Bastia et d’Ajaccio — et serait prête à retrouver les chemins de la nuit. Corsica libera a perdu de sa visibilité d’autant que Cor'in Fronte lui fait de l’ombre. Il n’empêche que la soudaine flambée répressive et la riposte clandestine au milieu d’activités mafieuses, laisse penser à une de ces périodes troubles durant lesquelles le pire devient possible. Quant à l’État, il est devenu inaudible.
Le seul geste qui pourrait sauver la situation est l’octroi à Pierre Alessandri et à Alain Ferrandi d’un statut de semi-liberté. On se rappelle que c’est un bien curieux rapport rendu par le ministère de l’Intérieur qui avait servi de prétexte à la justice pour refuser cette possibilité à Pierre Alessandri entraînant un arrêt des discussions.
La situation actuelle met Gilles Simeoni en danger. Mais surtout elle témoigne d’un désordre étatique qui doit absolument prendre fin. L’État doit tourner la page du préfet Erignac et enfin s’ouvrir à la question corse avec fermeté, mais sans préjugés. Sinon, il doit comprendre que notre île a été le bûcher des vanités de tous les pouvoirs sans exception pour le plus grand malheur des Corses.
GXC