Jean Thomas Poirier : du design à l' art contemporain abstrait

Jean Thomas Poirier : du design à l’art contemporain abstrait

Jeune designer de 21 ans, passionné de peinture, Jean-Thomas Poirier a présenté récemment sa toute première exposition. L’occasion de se pencher sur le parcours prometteur de cet Ajaccien…


On pourrait dire de Jean-Thomas Poirier, jeune ajaccien, qu’il est en matière d’art pictural « l’ouvrier de la onzième heure ». Ainsi, et comme le personnage biblique, il perçoit « le même salaire que les autres ». Entendez par là que s’il peint depuis seulement un an et demi, son talent n’a guère attendu-référence à un autre adage- le nombre des années. De fait, Jean-Thomas devait se diriger, au terme d’un Bac S obtenu en 2019, vers l’ingénierie. Pourtant, et après des études en génie civil dont il sortira diplômé en 2021, il change de voie et se dirige vers le design. L’école Sub Design à Ajaccio et la préparation au concours d’une grande école d’art déco à Paris.

« L’art, c’est mon domaine ! »

La peinture ? « C’est quelque chose qui s’est décliné naturellement, rappelle le jeune homme, sans doute le fruit de mes nombreux voyages à Florence, aux USA, à Paris. Le Louvre, Le musée Pompidou, le Quai d’Orsay, les ouvrages d’histoire de l’art, tout cela m’a inspiré. C’était dans un coin de ma tête. L’art, c’est mon domaine ! » »

C’est alors le plus naturellement du monde, que le jeune ajaccien se lance dans cette nouvelle aventure artistique il y a près de deux ans. Totalement autodidacte, il achète toiles, pinceaux, couleurs et se met à peindre...à même le sol. « Sans chevalet, ajoute-t-il, la perspective est toute autre. »

Difficile, à vrai dire, de définir son art ou de le caser dans une quelconque catégorie. Inspiré par Jean-Michel Basquiat, peintre contemporain et pionnier de la mouvance underground, Jean-Thomas a rapidement trouvé son style. Un art abstrait fait de « styles de rue », tags mêlés à de l’art africain. Avec une réelle prédisposition pour les portraits. « Je travaille sur l’inspiration du moment, rappelle Jean-Thomas, j’adore l’art contemporain, il m’inspire beaucoup. Je peux mettre deux jours ou plusieurs mois à réaliser une toile. Je reviens beaucoup dessus. »

Autre particularité et non des moindres du jeune homme, il peint en musique. « J’aime tous les styles mais surtout le rap américain ou le classique. Quand je peins, je ne compte pas les heures et je mets la musique à fond ! »


Vers de nouvelles créations

Porté par cette passion, le jeune artiste a réalisé près d’une vingtaine de toiles en un an et demi. D’un style très United States sur fond bleu à un portrait semblant surgir de Star wars au milieu de multiples tags en passant par un totem africain ou des « toiles-affiches », son art se décline. Et c’est sur les conseils d’amis et de sa famille, qu’il a décidé d’exposer ses toiles au 7 rue Bonaparte peu avant les fêtes de fin d’année. Ce sont au total, 17 créations qui ont ravi le public. « J’ai franchement été très agréablement surpris de l’engouement suscité. Il y avait 200 personnes parmi lesquelles de nombreux amis mais aussi des artistes qui m’ont félicité, c’est très encourageant. »

Le 9 janvier, Jean-Thomas a repris ses cours à Ajaccio. Et s’il avoue peindre uniquement par passion, « je ne veux pas en faire mon métier », il attend le moment propice où il pourra de nouveau sortir toiles, crayons, pinceaux et couleurs pour laisser libre cours à son imagination fertile…

Ph.P.