Un tourisme durable et patrimonial
L 'hôtel Artemisia à Bastelica, la proximité et la mise en valeur de la microrégion
Hôtel Artemisia à Bastelica
Un tourisme durable et patrimonial
Voilà une dizaine d’années que Christophe Gandon a créé l’hôtel Artemisia, à Bastelica où il a ses racines. Un choix de vie pour une petite structure parfaitement intégrée dans le paysage local et au sein de laquelle l’hôtelier mise sur la proximité et la mise en valeur de la microrégion.
Nous sommes à Bastelica, en pleine période hivernale où la neige étend son manteau blanc. La station d’Ese vient d’ouvrir ses portes. Sur la route qui conduit au col de Scalella, un établissement se dresse tout en longueur sur la gauche : l’hôtel Artemisia, créé il y a une dizaine d’années par Christophe Gandon. À peine entré dans la petite structure hôtelière à taille humaine, une ambiance particulière se dégage. La décoration est à la fois moderne et traditionnelle, la clarté du jour pénètre par les longues vérandas qui longent la salle de restauration, laissant entrevoir au loin les magnifiques paysages enneigés qui surplombent la vallée, une impression de sérénité prédomine. Et quand Christophe Gandon, le maître des lieux, apparaît, on ressent d’emblée que le personnage est tout autant atypique que son établissement. Comme si ce dernier était un prolongement de lui-même.
Dernier enfant né au village, Christophe a exercé plusieurs métiers mais l’amour viscéral qui le lie à sa terre et ses racines ont constamment jalonné son parcours professionnel. « J’ai toujours su que j’allais revenir vivre ici, précise l’intéressé, il y a dix ans, j’ai fait le choix d’un retour aux sources mais avec une idée bien précise. Celle de mettre en valeur et de contribuer à préserver tout le potentiel de la micro-région. »
Ainsi est née la boutique hôtel-un concept venu des States caractérisé par une architecture recherchée, une décoration soignée, l’accompagnement de la clientèle durant son séjour et d’une manière générale l’opposition à la standardisation. « J’ai donc souhaité une construction particulière, ajoute l’hôtelier, complètement intégrée dans le paysage. Bastelica n’étant pas spécialement une région touristique, il fallait se démarquer de l’existant. Ainsi, on a d’abord choisi l’établissement et ensuite, décliné l’ensemble des prestations et la manière de le développer. Le tout avec une notion de haut de gamme... »
In lingua nustrale
Pour mener à bien son projet, Christophe Gandon a opté pour les circuits courts, la mise en valeur du patrimoine et savoir-faire du village et de ses alentours. Ici, le calme prédomine. On vient chercher accueil, authenticité, confort, hospitalité... Loin des queues interminables en montagnes ou des plages prises d’assaut, elle se décline en balades dans les Pozzu ou randonnées l’été, ski et rando dans la neige en cette période. Le tout en favorisant le développement du commerce local. « En une année, mille repas ont été pris dans les restaurants et auberges du village, se félicite l’hôtelier, de par ces concepts auxquels s’ajoute le tourisme durable (les gens se déplacent à pied dans le village, 60 % du bâtiment est vitrée, nous n’allumons quasiment pas la lumière le jour…), il y a une véritable valeur ajoutée, la notion de tourisme de qualité prend tout son sens... »
Cuisine authentique et séjours « bien-être »
Christophe Gandon s’est inspiré de l’armoise (l’artemisia), qui pousse non loin de là, pour nommer son établissement en lien avec son projet. Un projet où la langue corse prend toute sa place (accolta, spaziu d’attività spurtiva, privatu, camari, tout est écrit en corse). Au nombre de huit, les chambres situées à l’étage se nomment également in lingua nustrale : piacè, seduzzioni, serenissima (suite). En cette période hivernale, une branche de caracutu (houx) est disposée sur chacune des tables. Côté cuisine, tout est fait maison. Christophe a suivi une formation intensive avec un chef et c’est lui-même qui est aux fourneaux : blinis à la farine de châtaigne et panzetta, œufs bio pochés, beignets de courgettes, sauté de veau, gnocchi, agneau en sauce, profiteroles maison, tiramisù canistrelli, charlotte aux fruits (l’été) sont autant de mets concoctés par le maître des lieux. Lequel utilise ses propres fruits et légumes en saison. Des soirées à thème (sommelier, grand chef, musique…) apportent également une plus-value à l’établissement. Autre plus et non des moindres, le partenariat avec le Corsica Fitness Club. Stéphanie Mermet, l’une de ses responsables, propose à cet effet, des séjours bien-être le week-end autour de six thématiques : diététique, sophrologie, hypnothérapie, fitness, yoga, massage. Pour le reste, une salle de restauration, activité sportive, fitness, sauna, bibliothèque, terrasse, jardin, bassin de baignade constituent l’essentiel.
Côté clientèle, Christophe Gandon mise plutôt sur l’étranger : Suisse, Pays-Bas, Allemagne, Belgique, Pays nordiques... « Ils représentent 55 % de ma clientèle alors que d’une manière générale, les hôteliers corses accueillent 70 % de clientèle française. »
Un acte militant
L’artemisia est ouvert toute l’année-l’hiver sur réservation- et emploie six personnes en saison estivale et des extras l’hiver. «Le choix d’ouvrir toute l’année s’est imposé. Ce n’est certes pas facile tous les jours mais cela s’inscrit aussi dans le projet que j’ai souhaité développer. Tout comme « A bella scusa », des chambres d’hôtes bâties avec mon épouse Vannina, à partir d’une vieille maison entièrement rénovée... »
Un acte militant en quelques sortes pour un personnage atypique qui a réussi le pari d’initier un concept touristique de grande qualité tout en respectant le développement durable et en mettant en valeur le patrimoine de la micro-région. Un concept qu’il compte bien faire perdurer à travers son fils Pasquale (10 ans et demi). Pour que cette belle histoire continue…
Philippe Peraut
Hôtel Artemisia
Boccilacce, 201119 Bastelica
Site : www.hotel-artemisia.com
Page facebook et instagram
Tel : 04-95-28-19-13
Tarifs :
Chambres « Piacè » : de 143 à 173 euros
Chambres « Seduzzioni » : de 183 à 213 euros
Chambres « Serenissima » : 283 à 329 euros
Menus : de 35 à 38 euros
Un tourisme durable et patrimonial
Voilà une dizaine d’années que Christophe Gandon a créé l’hôtel Artemisia, à Bastelica où il a ses racines. Un choix de vie pour une petite structure parfaitement intégrée dans le paysage local et au sein de laquelle l’hôtelier mise sur la proximité et la mise en valeur de la microrégion.
Nous sommes à Bastelica, en pleine période hivernale où la neige étend son manteau blanc. La station d’Ese vient d’ouvrir ses portes. Sur la route qui conduit au col de Scalella, un établissement se dresse tout en longueur sur la gauche : l’hôtel Artemisia, créé il y a une dizaine d’années par Christophe Gandon. À peine entré dans la petite structure hôtelière à taille humaine, une ambiance particulière se dégage. La décoration est à la fois moderne et traditionnelle, la clarté du jour pénètre par les longues vérandas qui longent la salle de restauration, laissant entrevoir au loin les magnifiques paysages enneigés qui surplombent la vallée, une impression de sérénité prédomine. Et quand Christophe Gandon, le maître des lieux, apparaît, on ressent d’emblée que le personnage est tout autant atypique que son établissement. Comme si ce dernier était un prolongement de lui-même.
Dernier enfant né au village, Christophe a exercé plusieurs métiers mais l’amour viscéral qui le lie à sa terre et ses racines ont constamment jalonné son parcours professionnel. « J’ai toujours su que j’allais revenir vivre ici, précise l’intéressé, il y a dix ans, j’ai fait le choix d’un retour aux sources mais avec une idée bien précise. Celle de mettre en valeur et de contribuer à préserver tout le potentiel de la micro-région. »
Ainsi est née la boutique hôtel-un concept venu des States caractérisé par une architecture recherchée, une décoration soignée, l’accompagnement de la clientèle durant son séjour et d’une manière générale l’opposition à la standardisation. « J’ai donc souhaité une construction particulière, ajoute l’hôtelier, complètement intégrée dans le paysage. Bastelica n’étant pas spécialement une région touristique, il fallait se démarquer de l’existant. Ainsi, on a d’abord choisi l’établissement et ensuite, décliné l’ensemble des prestations et la manière de le développer. Le tout avec une notion de haut de gamme... »
In lingua nustrale
Pour mener à bien son projet, Christophe Gandon a opté pour les circuits courts, la mise en valeur du patrimoine et savoir-faire du village et de ses alentours. Ici, le calme prédomine. On vient chercher accueil, authenticité, confort, hospitalité... Loin des queues interminables en montagnes ou des plages prises d’assaut, elle se décline en balades dans les Pozzu ou randonnées l’été, ski et rando dans la neige en cette période. Le tout en favorisant le développement du commerce local. « En une année, mille repas ont été pris dans les restaurants et auberges du village, se félicite l’hôtelier, de par ces concepts auxquels s’ajoute le tourisme durable (les gens se déplacent à pied dans le village, 60 % du bâtiment est vitrée, nous n’allumons quasiment pas la lumière le jour…), il y a une véritable valeur ajoutée, la notion de tourisme de qualité prend tout son sens... »
Cuisine authentique et séjours « bien-être »
Christophe Gandon s’est inspiré de l’armoise (l’artemisia), qui pousse non loin de là, pour nommer son établissement en lien avec son projet. Un projet où la langue corse prend toute sa place (accolta, spaziu d’attività spurtiva, privatu, camari, tout est écrit en corse). Au nombre de huit, les chambres situées à l’étage se nomment également in lingua nustrale : piacè, seduzzioni, serenissima (suite). En cette période hivernale, une branche de caracutu (houx) est disposée sur chacune des tables. Côté cuisine, tout est fait maison. Christophe a suivi une formation intensive avec un chef et c’est lui-même qui est aux fourneaux : blinis à la farine de châtaigne et panzetta, œufs bio pochés, beignets de courgettes, sauté de veau, gnocchi, agneau en sauce, profiteroles maison, tiramisù canistrelli, charlotte aux fruits (l’été) sont autant de mets concoctés par le maître des lieux. Lequel utilise ses propres fruits et légumes en saison. Des soirées à thème (sommelier, grand chef, musique…) apportent également une plus-value à l’établissement. Autre plus et non des moindres, le partenariat avec le Corsica Fitness Club. Stéphanie Mermet, l’une de ses responsables, propose à cet effet, des séjours bien-être le week-end autour de six thématiques : diététique, sophrologie, hypnothérapie, fitness, yoga, massage. Pour le reste, une salle de restauration, activité sportive, fitness, sauna, bibliothèque, terrasse, jardin, bassin de baignade constituent l’essentiel.
Côté clientèle, Christophe Gandon mise plutôt sur l’étranger : Suisse, Pays-Bas, Allemagne, Belgique, Pays nordiques... « Ils représentent 55 % de ma clientèle alors que d’une manière générale, les hôteliers corses accueillent 70 % de clientèle française. »
Un acte militant
L’artemisia est ouvert toute l’année-l’hiver sur réservation- et emploie six personnes en saison estivale et des extras l’hiver. «Le choix d’ouvrir toute l’année s’est imposé. Ce n’est certes pas facile tous les jours mais cela s’inscrit aussi dans le projet que j’ai souhaité développer. Tout comme « A bella scusa », des chambres d’hôtes bâties avec mon épouse Vannina, à partir d’une vieille maison entièrement rénovée... »
Un acte militant en quelques sortes pour un personnage atypique qui a réussi le pari d’initier un concept touristique de grande qualité tout en respectant le développement durable et en mettant en valeur le patrimoine de la micro-région. Un concept qu’il compte bien faire perdurer à travers son fils Pasquale (10 ans et demi). Pour que cette belle histoire continue…
Philippe Peraut
Hôtel Artemisia
Boccilacce, 201119 Bastelica
Site : www.hotel-artemisia.com
Page facebook et instagram
Tel : 04-95-28-19-13
Tarifs :
Chambres « Piacè » : de 143 à 173 euros
Chambres « Seduzzioni » : de 183 à 213 euros
Chambres « Serenissima » : 283 à 329 euros
Menus : de 35 à 38 euros