Pays Basque Nord : Lurzaindia préserve la terre agricole
Lurzaindia intervient sur desc transactions concenant des terres et des bâtiments agricoles........
Pays Basque Nord : Lurzaindia préserve la terre agricole
Lurzaindia intervient sur des transactions concernant des terres et des bâtiments agricoles en opérant des demandes soit de préemption, soit de révision de prix pour maintenir des montants équitables.
Au Pays Basque Nord, la pression foncière, notamment à cause de l’extension des zones urbanisées et de la demande de résidences secondaires, engendre un marché du foncier agricole de plus en plus restreint et une forte hausse du prix de la terre agricole. Entre le début des années 2000 et 2018, selon la Safer (Société d'aménagement foncier et d'établissement rural), plus de 2450 hectares de terres agricoles ont été perdus. Aujourd’hui, le prix moyen de la terre agricole varie entre 5 000 € et 6 000 € l’hectare. Cette situation qui rend très difficile l’installation d’exploitants agricoles ou le développement d’exploitations existantes, n’est pas acceptée par de nombreux Basques.
Ce refus a été à l’origine de la création, en 2013, de Lurzaindia (voir https://lurzaindia.eu). Cette structure a mis en œuvre trois outils complémentaires : une association chargée de « sensibiliser et mobiliser les citoyens et les collectivités à l’enjeu de la protection et du maintien du foncier agricole » et de « promouvoir l’économie sociale et solidaire et plus particulièrement la finance solidaire pour la sauvegarde de la Terre, mère nourricière » ; une société en commandite par actions chargée « d’acheter des biens agricoles (terres et bâtiments) grâce à l’épargne populaire et solidaire mobilisée sous formes d’actions » et d’ainsi « permettre l’installation de nouveaux agriculteurs ou de conforter les petites exploitations » ; un fonds de dotation (récemment transformé en fondation, ce qui permet aussi de recevoir des dons et legs) chargé « de collecter des fonds pour soutenir des projets agricoles respectueux de l’environnement en développant une économie de proximité, en défendant une activité agricole durable et de qualité et en contribuant à l’amélioration de l‘accès au foncier ».
Quatre structures de la société civile ont été à l’origine de la création de Lurzaindia et assurent une gouvernance collective : le syndicat agricole Euskal Herriko Laborarien Batasuna qui lutte pour la préservation du foncier agricole ; l’association de développement agricole Euskal Herriko Laborantza Ganbara qui contribue au développement d’une agriculture paysanne et durable ; la fédération Arrapitz, forte aujourd’hui de 17 associations qui soutiennent des projets de développement rural et partagent leurs compétences ; l’Association pour le Maintien de l’Agriculture Paysanne qui œuvre à une transformation sociale et écologique de l’agriculture et de l’alimentation à partir de nouvelles solidarités.
Un bilan éloquent
Lurzaindia a recours à des actions de sensibilisation sur le terrain, notamment des occupations. Cependant, l’essentiel de sa démarche est d’intervenir sur des transactions concernant des terres et des bâtiments agricoles (en travaillant étroitement avec la Safer) en opérant des demandes soit de préemption, soit de révision de prix (pour maintenir des montants équitable et ainsi éviter que les biens fonciers concernés perdent leur destination agricole).
Lurzaindia soutient aussi la transmission et la pérennité d’exploitations par l’achat collectif de terres permettant à des fermiers de les louer ou à des exploitants de développer leur activité. Le bilan de Lurzaindia est éloquent : 480 hectares de terres agricoles préservés, une trentaine de fermiers installés, 3674 actionnaires solidaires (personnes physiques ou morales ayant souscrit des actions selon une durée de placement minimale de cinq ans), 1,573 M€ investis.
La démarche de Lurzaindia a par ailleurs suscité une prise de conscience des élus politiques. Ainsi, dernièrement, la Communauté d'Agglomération du Pays Basque a décidé de s’engager de façon inédite. N’ayant pas la compétence d’instituer un droit de préemption sur des terres agricoles, elle a signé une convention avec la Safer qui peut préempter mais n’a pas toujours les moyens financiers de le faire. Cette convention instaure la possibilité que la Safer préempte pour le compte de la Communauté d’agglomération si le prix de vente de certaines terrains agricoles excède les valeurs de référence. « La capacité financière de la collectivité va lui permettre de se porter garante d’acquisitions de terres agricoles pour éviter l’emballement des prix. Avec la Safer, nous allons intervenir ensemble sur des dossiers de révision de prix ou de préemption, pas forcément nombreux, mais qui feront école.
Il y va de la moralisation du marché. » a précisé Jean-René Etchegaray, président de la Communauté d'Agglomération du Pays Basque et maire de Bayonne. Autre signe d’une prise de conscience des élus : certains d’entre eux soutiennent ouvertement les actions de terrain initiées par Lurzaindia. Ainsi, il y a quelque jours, lors du blocage d’un office notarial à Bidarray qui a permis de mettre en échec la vente de 17 hectares de terres agricoles, le maire de Bidarray était présent et a reçu le soutien d’une dizaine de maire des communes alentours.
Alexandra Sereni
Lurzaindia intervient sur des transactions concernant des terres et des bâtiments agricoles en opérant des demandes soit de préemption, soit de révision de prix pour maintenir des montants équitables.
Au Pays Basque Nord, la pression foncière, notamment à cause de l’extension des zones urbanisées et de la demande de résidences secondaires, engendre un marché du foncier agricole de plus en plus restreint et une forte hausse du prix de la terre agricole. Entre le début des années 2000 et 2018, selon la Safer (Société d'aménagement foncier et d'établissement rural), plus de 2450 hectares de terres agricoles ont été perdus. Aujourd’hui, le prix moyen de la terre agricole varie entre 5 000 € et 6 000 € l’hectare. Cette situation qui rend très difficile l’installation d’exploitants agricoles ou le développement d’exploitations existantes, n’est pas acceptée par de nombreux Basques.
Ce refus a été à l’origine de la création, en 2013, de Lurzaindia (voir https://lurzaindia.eu). Cette structure a mis en œuvre trois outils complémentaires : une association chargée de « sensibiliser et mobiliser les citoyens et les collectivités à l’enjeu de la protection et du maintien du foncier agricole » et de « promouvoir l’économie sociale et solidaire et plus particulièrement la finance solidaire pour la sauvegarde de la Terre, mère nourricière » ; une société en commandite par actions chargée « d’acheter des biens agricoles (terres et bâtiments) grâce à l’épargne populaire et solidaire mobilisée sous formes d’actions » et d’ainsi « permettre l’installation de nouveaux agriculteurs ou de conforter les petites exploitations » ; un fonds de dotation (récemment transformé en fondation, ce qui permet aussi de recevoir des dons et legs) chargé « de collecter des fonds pour soutenir des projets agricoles respectueux de l’environnement en développant une économie de proximité, en défendant une activité agricole durable et de qualité et en contribuant à l’amélioration de l‘accès au foncier ».
Quatre structures de la société civile ont été à l’origine de la création de Lurzaindia et assurent une gouvernance collective : le syndicat agricole Euskal Herriko Laborarien Batasuna qui lutte pour la préservation du foncier agricole ; l’association de développement agricole Euskal Herriko Laborantza Ganbara qui contribue au développement d’une agriculture paysanne et durable ; la fédération Arrapitz, forte aujourd’hui de 17 associations qui soutiennent des projets de développement rural et partagent leurs compétences ; l’Association pour le Maintien de l’Agriculture Paysanne qui œuvre à une transformation sociale et écologique de l’agriculture et de l’alimentation à partir de nouvelles solidarités.
Un bilan éloquent
Lurzaindia a recours à des actions de sensibilisation sur le terrain, notamment des occupations. Cependant, l’essentiel de sa démarche est d’intervenir sur des transactions concernant des terres et des bâtiments agricoles (en travaillant étroitement avec la Safer) en opérant des demandes soit de préemption, soit de révision de prix (pour maintenir des montants équitable et ainsi éviter que les biens fonciers concernés perdent leur destination agricole).
Lurzaindia soutient aussi la transmission et la pérennité d’exploitations par l’achat collectif de terres permettant à des fermiers de les louer ou à des exploitants de développer leur activité. Le bilan de Lurzaindia est éloquent : 480 hectares de terres agricoles préservés, une trentaine de fermiers installés, 3674 actionnaires solidaires (personnes physiques ou morales ayant souscrit des actions selon une durée de placement minimale de cinq ans), 1,573 M€ investis.
La démarche de Lurzaindia a par ailleurs suscité une prise de conscience des élus politiques. Ainsi, dernièrement, la Communauté d'Agglomération du Pays Basque a décidé de s’engager de façon inédite. N’ayant pas la compétence d’instituer un droit de préemption sur des terres agricoles, elle a signé une convention avec la Safer qui peut préempter mais n’a pas toujours les moyens financiers de le faire. Cette convention instaure la possibilité que la Safer préempte pour le compte de la Communauté d’agglomération si le prix de vente de certaines terrains agricoles excède les valeurs de référence. « La capacité financière de la collectivité va lui permettre de se porter garante d’acquisitions de terres agricoles pour éviter l’emballement des prix. Avec la Safer, nous allons intervenir ensemble sur des dossiers de révision de prix ou de préemption, pas forcément nombreux, mais qui feront école.
Il y va de la moralisation du marché. » a précisé Jean-René Etchegaray, président de la Communauté d'Agglomération du Pays Basque et maire de Bayonne. Autre signe d’une prise de conscience des élus : certains d’entre eux soutiennent ouvertement les actions de terrain initiées par Lurzaindia. Ainsi, il y a quelque jours, lors du blocage d’un office notarial à Bidarray qui a permis de mettre en échec la vente de 17 hectares de terres agricoles, le maire de Bidarray était présent et a reçu le soutien d’une dizaine de maire des communes alentours.
Alexandra Sereni