Swing, swing, swing ! NINI Set Cabaret
lle a une coupe à la garçonne, blonde dorée dans une tenue type des années 20. Elle chante. Elle bouge. Elle danse sur un swing tonique qui éclate de vitalité. Elle, c’est Nini Set et sa bande.
Swing, swing, swing !
Nini Set Cabaret
Elle a une coupe à la garçonne, blonde dorée dans une tenue type des années 20. Elle chante. Elle bouge. Elle danse sur un swing tonique qui éclate de vitalité. Elle, c’est Nini Set et sa bande.
Foin de la tristesse et des bouderies d’une époque peu reluisante qui clôt un chapitre pandémie pour en ouvrir un autre sur une guerre aux frontières ! Sous le nom de Nini se cache Anaïs Gaggeri entourée d’acolytes qui font vibrer guitare, basse, piano quand ils n’invitent pas une batterie ou font entrer dans la farandole danseuse et comédiens qui viennent souligner le rythme et l’allant de la chanteuse.
Dans son personnage de Nini, Anaïs est méconnaissable. Disparue la brune aux quelques reflets auburn, évanouie la vêture de ville pour laisser place à une silhouette glamour digne des années les plus folles de l’entre-deux conflits mondiaux du XX ème siècle. Beaucoup de drôlerie. Beaucoup de finesse. Beaucoup de dynamisme dans cette chanteuse incarnation d’extravagance et surtout de gaité.
Nini Set est née de l’amour que porte au jazz Anaïs. C’était un beau jour de 2018 et Una Volta rendait, dans une de ses expositions du Festival de la BD, un hommage à ce que le jazz a eu et a de plus neuf et revigorant. De plus étincelant. De plus émouvant. A cette occasion Anaïs Gaggeri monta un numéro de cabaret qui enchanta le public. Dans l’aventure Pierre Reboulleau au piano et aux arrangements, Nicolas Perraud à la clarinette, Isabelle Bocognano à la basse, Philippe Salort à la guitare, avec en prime la danseuse, Delphine Nafteux, les comédiens Aline Ramuz et Jean Claude Gasmann.
Le confinement, loin de refroidir l’enthousiasme de la chanteuse la détermina à approfondir l’expérience autour de musiciens et d’artistes appelés à la rescousse afin de créer une formation plus pérenne : François Colin (Piano), Pedro Texeira (batterie), Philippe Salort (guitare), Sasha Duvigneau (basse), Delphine Nafteux (danse).
Le swing a l’intérêt d’être oxygénant, de comporter des possibilités diverses d’improvisation, d’offrir une large pratique musicale collective. Nini Set existe sous la forme d’un trio (voix, guitare, basse) et sous celle d’un quartette avec un piano.
Nini Set ou la joie et le bonheur en partage.
Au programme des standards : Basin Street Blues, All of Me, Just a gigolo. Des arrangements très corses : Marinella, la Teresina, Le clocher de mon village, O sole moi…Des morceaux plus récents arrangés à la Nini : Parla piu piano.
ENTRETIEN AVEC Anaïs Gaggeri
Depuis quand êtes-vous tenaillée par la passion du chant ?
Depuis toujours… J’ai gagné mon premier concours de chant à 8 ans. C’était au village, j’ai chanté une chanson écrite et composée par mon arrière-grand-père, « Matteo, le Corse ». Morceau datant des années 30. La passion du chant ne m’a jamais plus quitté. C’est chez moi un besoin.
Professionnellement vous êtes-vous immédiatement engagée dans la chanson ?
J’ai passé un BTS « Action Commerciale » à Jeanne d’Arc qui m’a conduit à une brève es acle au Japon. Puis je suis devenue professeur des écoles pendant quinze ans.
Comment avez-vous fait votre formation artistique ?
En parallèle à l’enseignement je suis entrée au conservatoire en 2006 pour suivre le cursus de chant lyrique. Je l’ai validé en 2018 en obtenant le DEM (Diplôme d’études musicales) en musique baroque tout en cultivant des atomes crochus avec le jazz.
En apparence le jazz et la musique baroque sont des univers plutôt différents. Mais pourquoi votre cœur balance-t-il entre ces deux musiques ?
Entre jazz et musique baroque je n’arrive pas à me départager ! Je suis intimement convaincue qu’on a généralement une idée fausse ou pour le moins approximative de la musique baroque. Il faut la dépoussiérer pour reconnaître qu’elle est une cousine assez proche du jazz. Dans le chant baroque on a des paroles et une base chiffrée, comme dans le jazz il n’y a pas de partitions écrites puisque dans cette expression musicale il y a seulement une grille d’accords.
Vous jouez la comédie. Qu’est-ce que cela apporte à la chanteuse et à la musicienne que vous êtes ?
Actuellement je ne joue plus la comédie mais elle m’a permis de me décomplexer. Ma première expérience a été le « Cosi fan tutte » mis en scène par Philippe Guerrini ce qui m’a fait connaitre d’autres professionnels. Le théâtre est pour moi une bonne école pour faire appel à nos ressources profondes, très utiles quand on retourne à la musique. Avec Guerrini j’ai aussi interprété, « Simu Lecchi ». Avec Jean Pierre Lanfranchi j’ai été retenues pour « La Cerisaie ».
Avec qui avez-vous le plus appris ?
Difficile de répondre… Avec Alexandre Oppecini, qui a monté, « Mircofictions » de Régis Jauffret, je me suis frottée à une littérature très âpre dans une ambiance hard. Avec Thierry de Peretti j’ai découvert le monde onirique de Marc Biancarelli à travers son « Carnaval des cœurs perdus ».
Vous avez été à l’initiative de la création de Scola Citadell’ Anima. Dans quel but ?
C’est une association que j’ai créé en 2014, qui colle à mon appétence pour les initiatives collectives. Scola Citadell’ Anima regroupe une équipe qui répond à des appels à projets. C’est un réseau de professionnels culturels. Nous organisons, entre autres, des ateliers de chant pour tous les âges. Nous proposons aussi des apprentissages de comédie musicale et d’ arts créatifs. Nous coachons également plusieurs chorales.
Vous vous dites passionnée de pédagogie et de transmission. Pourquoi est-ce si important pour vous ?
Parce que je n’aime pas le … gâchis ! Parce que je déteste ce qui se perd et qu’il y ait rupture dans la chaîne des générations. D’où mon intérêt lorsque j’enseignais pour mes élèves en décrochage scolaire…
Vous participez au Trio EmA #. Que se dissimule sous ce mystérieux libellé ?
C’est encore mon attachement au chant baroque qui m’a poussé à lancer cette formation. Le répertoire de EmA # est plus classique. Andria Aitelli est au violon, Emmanuelle Marini au piano, moi au chant. Palette de ce trio : morceaux médiévaux, baroques, romantiques.
Vous êtes devenue intermittente du spectacle. Quitter l’Education Nationale a-t-il été un cap difficile à franchir ?
Enseigner m’a passionné d’autant plus que je devais adapter ma pédagogie à chacun de mes élèves. Mais j’ai voulu prendre du recul et oser abandonner le confort du fonctionnariat. La naissance de mon fils, au lieu de me freiner, m’a poussé à aller au bout de mon idée pour mon plus grand bonheur !
Pour quelle raison Anaïs est-elle devenue Nini ?
Nini… ma grand-mère m’a toujours appelé ainsi… Ma grand-mère que j’adore !
Propos recueillis par M.A-P