• Le doyen de la presse Européenne

Contre la violence , tout contre.....

La violence semble être devenue le seul élément de langage dans notre société.

Contre la violence, tout contre…


La violence a toujours été un outil pour forcer des contradictions qui peinent à émerger à éclater pour laisser place à une solution. Et cette loi est valable pour les gouvernements comme pour les oppositions. Or aujourd’hui, en France les paradoxes se sont accumulés sans que jamais le pouvoir ne cherche à les transformer en des hypothèses de travail. Pire, il a encouragé la violence en cédant après des semaines de tension. C’est vrai sur le continent et c’est vrai en Corse. Le président Macron en qualifiant le peuple de foule a, encore une fois, préféré la cécité et la surdité à l’écoute et au compromis. Le résultat est désastreux : la violence semble être devenue le seul élément de langage dans notre société.


L’affaire des retraites


Une négociation c’est tout simplement l’évaluation des bienfaits d’une mesure avec en face ses méfaits : destruction sociale, destructions matérielles lors de manifestations, somme du ressentiment à venir. S’agissant des retraites, il était évident qu’une loi rejetée par 90 % des travailleurs et 70 % de la population est une mauvaise loi. D’autant qu’elle était proposée dans une période où les inégalités sociales explosaient dans la réalité et dans l’imaginaire. Le mieux aurait été de la retirer ou de proposer un référendum.
En l’absence de cette sagesse élémentaire, le président se retrouve confronté à une violence populaire à laquelle il répond par la violence régalienne. Il transforme ses policiers en chiens de garde d’un système dont l’injustice sociale est criante. Il prend le risque d’embraser une nation qui, au contraire de ses voisines, cultive l’art du soulèvement. Qui plus est, la Constitution taillée sur mesure pour l’immense De Gaulle a fini par devenir un couteau sans lame dont on aurait perdu le manche, incarnée par des nains historiques.
Pour pallier ses carences, le président Macron n’a cessé de rabaisser et d’humilier tous les corps intermédiaires qui auraient pu atténuer les coups. Il a réduit à néant un Parlement qui n’a plus qu’à saluer au garde-à-vous le passage de son propre convoi mortuaire drapé du 49-3. La violence populaire va prendre de plus en plus d’ampleur jusqu’à un drame prévisible semblable à la mort de Malik Oussekine. Car il va arriver le jour funeste quand un policier épuisé tuera un manifestant. Et ce jour-là la fureur populaire n’aura plus de limites. La rue en France est le bûcher des vanités d’une nouvelle caste aristocratique qui ne conçoit le peuple que comme une masse de manœuvres pour ses pitoyables ambitions.
En France, ça se termine souvent au bout d’une pique. La Constitution de 1793 instaurait le droit à l’insurrection. Nous y sommes.

Et en Corse…


Ici nous redoutons toujours ces prurits printaniers qui s’expriment à coups d’incendies et de bombes. Les attaques contre les maires sont scandaleuses parce qu’elles s’en prennent à des intermédiaires qui remplissent un travail de titan et qui, bien souvent, ne sont remerciés que par l’ingratitude. La violence minoritaire que je distingue de celle de la rue, possède un effet grossissant qui fausse les analyses. Vingt plastiqueurs n’incarnent pas la jeunesse corse. Et les vingt papys qui reprennent du service dans un chajm'è risponde assourdissant au nom du FLNC pas plus le peuple corse. Mais cette violence met en exergue, l’incroyable inefficacité des autorités locales et nationales en Corse. La Collectivité unique semble avoir rendu anémique le travail de la Collectivité.
Qu’on se rende compte ? Elle va entamer le travail de ravalement d’un Padduc voté il y a huit ans. Nous continuons de piétiner en matière d’énergie. Symbole de ces atermoiements : le Vazzio est toujours debout. Le béton avance inexorablement devant une représentation régionale hébétée. Côté État, ça n’est guère mieux. Ne rien faire semble être la règle depuis toujours. Quand le vide répond au vide, la violence s’invite à ce festin frugal. Il faut absolument considérer la clandestinité comme une lanceuse d’alerte. Ses procédés sont certes détestables, mais ne pas écouter ce qu’elle nous dit en creux serait désastreux. Elle nous dit que les autorités doivent faire preuve d’invention, d’imagination, de créativité pour améliorer la condition de vie des Corses. Nous le savons désormais : le processus de discussion est mort et enterré avec le quinquennat Macron. Il ne servira à rien de pleurer pas plus que de détruire les maisons souvent modestes de continentaux. Il ne servira à rien de plastiquer des mairies. La violence est souvent sans intelligence, car si elle expose un problème, elle ne propose aucune solution.
Mais aujourd’hui force est de reconnaître que toutes les portes semblent fermées. L’État a habitué les citoyens à user de violence pour les enfoncer pour trouver des solutions. Essayons en Corse d’enfin chercher et trouver nos propres solutions sans nous enfermer dans une violence qui, en définitive, ne pénalise que les Corses.

GXC
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