Une combattante s'en est allée
Marie- France Giovanangeli nous a quittés......./
Une combattante s’en est allée
Marie-France Giovanangeli nous a quittés après une très courte maladie. Pour ceux qui ont connu le combat syndical des années quatre-vingt, c’est une figure de cette époque qui disparaît alors qu’elle n’avait pas atteint la soixantaine.
L’équipe fondatrice du STC
Marie-France Giovanangeli avait participé à l’aventure du STC, u Sindicatu di i Travagliadori Corsi, créé le 24 avril 1984 à l’initiative de la Cuncolta di l’Associi Naziunalisti. Le STC faisait partie de la stratégie des contre-pouvoirs élaborée par le FLNC. Dans la foulée, l’Associu di l’agriculturi corsi, l’Associu di l’Insignamenti, l’Assocciu di i Parenti, avaient vu le jour. Marie-France Giovanangeli avait combattu avec Bernard Trojani, avec Étienne Santucci, avec Jean Brignole, tous issus de la gauche, à un syndicalisme de combat luttant pour la justice sociale et l’émancipation nationale. Elle participe à la grande grève de 1989 pour obtenir d’insularité. Élue en 1991 secrétaire générale de son organisation syndicale, dans une période difficile marquée par la division nationaliste et ses répercussions au sein du STC, elle a, durant les trois années de son mandat, œuvré pour faire prospérer le syndicat en favorisant l’indépendance syndicale.
Tous ces camarades peuvent témoigner de son enthousiasme et de son souci social. Curieux destin que celui de cette jeune femme passée par l’École supérieure de commerce de Marseille.
Un départ dans le privé
Fortement ébranlée par les déchirures du mouvement nationaliste, elle continue néanmoins son travail de militante puisque, lors du 4e congrès du STC des 11 et 12 juin 1994, elle est réélue à la Commission exécutive du syndicat. 1994 est une année marquée par les retombées de l’assassinat de Robert Sozzi et le début de la confrontation armée entre organisations clandestines. Elle va alors répondre à l’appel de Charles Capia, le dirigeant de la COVIM, le groupe Casino en Corse, qui a perçu son talent ou plutôt ses talents multiples et devenir DRH du groupe Casino. Cette situation l’amène à se confronter à ses anciens camarades comme cela a été le cas notamment en 2010 quand 100 % du personnel du Géant Casino de Furiani se sont mis en grève. Néanmoins, tous les responsables syndicalistes ont loué la franchise de l’ancienne syndicaliste et sa capacité à détendre les atmosphères conflictuelles.
Des vies multiples
Marie-France Giovanangeli s’est engagée dans de nombreux combats. La ligue des échecs dirigée par Leo Battesti lui a rendu un hommage vibrant : « Ancienne directrice générale dans la grande distribution, Marie France a contribué au développement de la Ligue Corse des échecs et du Corsica Chess Club, car elle croyait profondément aux valeurs socio-éducatives et citoyennes de notre sport. Grâce à son engagement, de nombreux jeunes Corses ont pu bénéficier d’une éducation enrichissante et d’opportunités pour grandir en tant que citoyens responsables. » Son dernier combat l’aura mené à la lutte contre les dérives mafieuses. Elle a été l’une des fondatrices du collectif A maffia nò a vita iè, aux côtés de Leo Battesti et de Vincent Carlotti. Infatigable militante, elle s’était donnée sans compter pour animer des réunions destinées à sensibiliser la population corse au danger mafieux. Devenue directrice générale de Leroy Merlin en Corse, elle avait dû affronter avant même que les locaux du magasin d’Ajaccio ne soient achevés, à un attentat perpétré en 2013 qui avait considérablement retardé l’ouverture. Elle gérait ainsi plus de trois cents salariés avec parfois des coups de colère des salariés qu’elle parvenait à gérer avec son calme naturel.
Une belle personne qui aimait son peuple
Dès l’annonce de son décès, les contributions ont été légion qui témoignaient de l’intérêt qui lui était porté. Malgré son jeune âge, elle avait traversé l’histoire du nationalisme insulaire en construisant plutôt qu’en détruisant, en cherchant l’union plutôt qu’en divisant. Cela méritait d’être noté dans une île où trop souvent nos travers emportent les bonnes intentions. Comu si dici in Corsica, era una donna di bè Maria-Francia. Facia u bè ma era ancu una bedda anima. Ch'idda riposi in a paci di l'Eternu.
GXC
Marie-France Giovanangeli nous a quittés après une très courte maladie. Pour ceux qui ont connu le combat syndical des années quatre-vingt, c’est une figure de cette époque qui disparaît alors qu’elle n’avait pas atteint la soixantaine.
L’équipe fondatrice du STC
Marie-France Giovanangeli avait participé à l’aventure du STC, u Sindicatu di i Travagliadori Corsi, créé le 24 avril 1984 à l’initiative de la Cuncolta di l’Associi Naziunalisti. Le STC faisait partie de la stratégie des contre-pouvoirs élaborée par le FLNC. Dans la foulée, l’Associu di l’agriculturi corsi, l’Associu di l’Insignamenti, l’Assocciu di i Parenti, avaient vu le jour. Marie-France Giovanangeli avait combattu avec Bernard Trojani, avec Étienne Santucci, avec Jean Brignole, tous issus de la gauche, à un syndicalisme de combat luttant pour la justice sociale et l’émancipation nationale. Elle participe à la grande grève de 1989 pour obtenir d’insularité. Élue en 1991 secrétaire générale de son organisation syndicale, dans une période difficile marquée par la division nationaliste et ses répercussions au sein du STC, elle a, durant les trois années de son mandat, œuvré pour faire prospérer le syndicat en favorisant l’indépendance syndicale.
Tous ces camarades peuvent témoigner de son enthousiasme et de son souci social. Curieux destin que celui de cette jeune femme passée par l’École supérieure de commerce de Marseille.
Un départ dans le privé
Fortement ébranlée par les déchirures du mouvement nationaliste, elle continue néanmoins son travail de militante puisque, lors du 4e congrès du STC des 11 et 12 juin 1994, elle est réélue à la Commission exécutive du syndicat. 1994 est une année marquée par les retombées de l’assassinat de Robert Sozzi et le début de la confrontation armée entre organisations clandestines. Elle va alors répondre à l’appel de Charles Capia, le dirigeant de la COVIM, le groupe Casino en Corse, qui a perçu son talent ou plutôt ses talents multiples et devenir DRH du groupe Casino. Cette situation l’amène à se confronter à ses anciens camarades comme cela a été le cas notamment en 2010 quand 100 % du personnel du Géant Casino de Furiani se sont mis en grève. Néanmoins, tous les responsables syndicalistes ont loué la franchise de l’ancienne syndicaliste et sa capacité à détendre les atmosphères conflictuelles.
Des vies multiples
Marie-France Giovanangeli s’est engagée dans de nombreux combats. La ligue des échecs dirigée par Leo Battesti lui a rendu un hommage vibrant : « Ancienne directrice générale dans la grande distribution, Marie France a contribué au développement de la Ligue Corse des échecs et du Corsica Chess Club, car elle croyait profondément aux valeurs socio-éducatives et citoyennes de notre sport. Grâce à son engagement, de nombreux jeunes Corses ont pu bénéficier d’une éducation enrichissante et d’opportunités pour grandir en tant que citoyens responsables. » Son dernier combat l’aura mené à la lutte contre les dérives mafieuses. Elle a été l’une des fondatrices du collectif A maffia nò a vita iè, aux côtés de Leo Battesti et de Vincent Carlotti. Infatigable militante, elle s’était donnée sans compter pour animer des réunions destinées à sensibiliser la population corse au danger mafieux. Devenue directrice générale de Leroy Merlin en Corse, elle avait dû affronter avant même que les locaux du magasin d’Ajaccio ne soient achevés, à un attentat perpétré en 2013 qui avait considérablement retardé l’ouverture. Elle gérait ainsi plus de trois cents salariés avec parfois des coups de colère des salariés qu’elle parvenait à gérer avec son calme naturel.
Une belle personne qui aimait son peuple
Dès l’annonce de son décès, les contributions ont été légion qui témoignaient de l’intérêt qui lui était porté. Malgré son jeune âge, elle avait traversé l’histoire du nationalisme insulaire en construisant plutôt qu’en détruisant, en cherchant l’union plutôt qu’en divisant. Cela méritait d’être noté dans une île où trop souvent nos travers emportent les bonnes intentions. Comu si dici in Corsica, era una donna di bè Maria-Francia. Facia u bè ma era ancu una bedda anima. Ch'idda riposi in a paci di l'Eternu.
GXC