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La réponse de Paul Canarelli, propriétaire du domaine de Murtoli à l'avocat d'u Levante

Paul Canarelli, vous voilà mis en examen ainsi que Valérie Guilbert, votre ex-compagne, et Stéphane Lucchini, architecte, pour fraude à l’urbanisme sur votre domaine de Murtoli. L’association U Levante reprise par de nombreux organes de presse a déclaré
La réponse de Paul Canarelli, propriétaire du domaine de Murtoli à l’avocat d’u Levante

Paul Canarelli, vous voilà mis en examen ainsi que Valérie Guilbert, votre ex-compagne, et Stéphane Lucchini, architecte, pour fraude à l’urbanisme sur votre domaine de Murtoli. L’association U Levante reprise par de nombreux organes de presse a déclaré que malgré de multiples procédures judiciaires effectuées depuis 2005, les dirigeants du Domaine du Murtoli continuaient à faire des travaux en l’absence totale d’autorisation d’urbanisme.


 C’est totalement inexact. Et il est dommage que des journalistes prennent pour argent comptant de telles contrevérités. En premier lieu, des agents verbalisateurs assermentés et les gendarmes ont exercé en 2005 un contrôle fouillé qui portait sur l’intégralité des constructions du Domaine. Seules 8 bergeries ont été considérées en légère infraction, et une simple composition pénale a été jugée suffisante pour le Parquet en raison de la modicité des infractions en cause. Le Tribunal correctionnel n’a même pas été saisi. Voilà une information facile à vérifier hier comme aujourd’hui. Plus encore, en 2008 un deuxième contrôle a été opéré visant cette fois-là, pardonnez du peu, d’autres bergeries, ma maison familiale, deux restaurants et les logements du personnel. Lors de mon audition, à la gendarmerie de Sartène, j’ai fourni en personne le permis de construire de ma propre demeure ainsi que les différents actes concernant les autres constructions ; aucune suite n’a été donnée.

Vos détracteurs prétendront que l’État est complaisant voire qu’il est votre complice.

 On ne saurait tout à la fois en appeler à la loi, applaudir aux innombrables contrôles que j’ai subis souvent sous pression de campagnes hostiles et lorsque les décisions de la justice me sont favorables taxer celle-ci de complice. En tout état de cause, il est factuellement faux et abusif de prétendre que l’État et la Commune ont fermé les yeux pendant des années et qu’aujourd’hui seule la saisine de la juridiction pénale fait évoluer les choses. D’ailleurs, la seule procédure judiciaire visant l’édification de constructions illégales sur le Domaine a concerné la construction du bâtiment LA FERME » pour non-respect du permis de construire et changement de destination. Or cette procédure s’est soldée par la relaxe des prévenus ce qu’ont oublié de préciser mes accusateurs publics. La procédure de 2016 de la Cour d’appel visée dans l’article et qui ne concerne pas des constructions a abouti à une dispense de peine, et aucune condamnation n’a été prononcée. Je tiens à le préciser. Vous noterez le gouffre qui sépare la réputation qui a été faite au Domaine de Murtoli et sa réalité judiciaire.

Vos avocats ont mis en avant des autorisations d’urbanisme obtenues après coup. Qu’en est-il 
?
De très nombreuses autorisations d’urbanisme ont en effet été obtenues sur le Domaine après 2005.
À ce jour, plus d’une vingtaine d’autorisations de construire et d’occuper le sol ont été délivrées sur le Domaine, soit sept permis de construire et plus de quinze décisions de non-opposition à déclaration préalable ou déclarations de travaux, notamment pour régulariser toutes les annexes existantes.
Notamment et en réaction au premier contrôle de 2005, pas moins de neuf déclarations de travaux ont été obtenues pour régulariser des travaux réalisés sur constructions existantes, ainsi qu’un permis de construire pour la réhabilitation de 3 maisons d’habitation. Le restaurant de plage a fait l’objet d’une autorisation en 2007. Un permis de construire a été obtenu pour la construction de mon propre domicile en 2007 et donc en parfaite conscience de la situation par les autorités compétentes. Pardonnez-moi de vous détailler ce calendrier, mais il me semble important de parler d’une réalité et non de fantasmes. En 2011, trois autorisations d’urbanisme dont un permis de construire a été obtenu pour réhabiliter des bergeries et constructions existantes. Ce que prétend l’avocat d’U Levante dans votre journal est donc tout simplement faux.

L’édification de la FERME apparaît souvent comme un angle d’attaque des associations. Qu’en est-il ?

 L’ensemble de la FERME a été réalisé et régularisé en vertu de deux permis de construire de février 2013 et janvier 2015, puis par trois décisions de non-opposition à déclaration préalable en 2020, dont une autorisation de changement de destination.

Le golf a souvent été mis en avant à la fois comme symbole d’une arrogance de riches et comme contravention aux lois existantes.

Je veux bien qu’on rêve d’une société nivelée, mais elle le sera nécessairement par le bas. Expliquez-moi en quoi la non-existence du Domaine de Murtoli permettrait une plus grande justice sociale. On peut regretter de vivre dans un monde inégalitaire, mais c’est tout simplement la réalité. Il serait également souhaitable de ne pas oublier les deux cents emplois créés. j’ajouterai que l’argent permet aussi de créer de l’harmonie si tant est qu’on en ait l’envie. Je vous demande simplement de comparer les barres de béton qui poussent aujourd’hui un peu partout en Corse et le domaine de Murtoli qui a fait revivre d’anciennes bergeries, produits de notre culture ancestrale et les a magnifiées. Les associations qui m’attaquent passent sous silence qu’avant que je redonne vie à ce lieu, ce paradis était envahi chaque été par des milliers de campeurs sauvages et par des centaines de camping-cars avec toutes les nuisances environnementales que cela entraînait sans aucune protestation des bien-pensants écologistes et des technocrates zélés. Aujourd’hui, Murtoli est une magnifique carte de visite de la Corse dans le monde entier n’en déplaise à mes détracteurs. Alors pour en revenir au golf qui est un atout pour notre clientèle et pour des milliers de Corses qui viennent s’adonner à leur sport favori, il a été contrôlé en 2013 et 2015 et après visite sur les lieux du Procureur de la République, aucune poursuite n’a été intentée, la Police de l’eau, l’ONEMA, ayant de son côté conclut à l’absence totale d’infractions. Le golf a donc logiquement bénéficié d’un classement sans suite.

Vous prétendez donc que le domaine est exempt d’irrégularités ?

 Deux autres permis de construire ont été obtenus sur le domaine en 2016, et un autre en 2018 puis annulés pour l’extension des locaux administratifs et d’accueil du domaine. Il s’agit principalement de toilettes, de douches et salle de repos pour nos salariés administratifs. Donc avant même d’être prescrite, l’immense majorité des réalisations du domaine était régulière et dans un second temps largement prescrite et/ou déjà contrôlée. L’association U Levante le sait parfaitement, mais il était nettement plus « vendeur » de déposer une plainte visant l’ensemble des constructions du Domaine…

Comment expliquez-vous cet acharnement qui dure depuis des années ?

 Que dire ? Il y a en Corse des côtés très français. Je veux dire par là un rejet de la réussite, nécessairement douteuse. Il y a de la jalousie et de la part des associations dont on ne peut nier l’efficacité relative, une extériorité au continuum de la culture corse. Ce domaine est pour moi la prolongation du travail de mon grand-père, c’est l’idée qu’on peut persévérer dans une ligne de conduite en mariant modernité et tradition. C’est aussi ma vision d’un développement harmonieux. Pour ma part, je préfère bâtir sans trahir que détruire, toujours détruire. Qu’allons-nous laisser à nos enfants ? Des barres de béton parfaitement légales et acceptées de fait par u Levante ou des villages réhabilités, des hameaux où il fera bon vivre et, pardonnez-moi de prêcher pour ma paroisse, des Murtoli avec toutes les retombées indirectes que cela génère. Et puis cet acharnement a quelque chose de névrotique. Le domaine a obtenu plus de 20 autorisations d’urbanisme quand des milliers de mètres carrés de constructions prospèrent ailleurs sur l’île sans aucune autorisation. Je pense qu’en s’attaquant à Murtoli, u Levante évide de regarder de près les emplâtres urbanistiques de certains de leurs proches en prétextant sans craindre le ridicule ne pas pouvoir tout voir.

Pourtant l’avocat d’u Levante insiste sur l’inconstructibilité du domaine.

Je l’ai connu moins à cheval sur les règles quand il défendait certains de ses clients en délicatesse avec l’administration. Mais bon, disons que c’est de bonne guerre. Il est cependant dans… comment dire l’excès lorsqu’il prétend que le Domaine est radicalement inconstructible et que de facto toute réalisation serait illégale. Les travaux sur constructions existantes, réhabilitation, extension et même les changements de destination sont parfaitement autorisés, ainsi que les constructions nouvelles nécessaires à une activité agricole. Alors qu’il est question sur le Domaine d’une des plus importantes activités agricoles de l’île. Les justificatifs sur ce point sont d’ailleurs dans le dossier d’enquête. Des régularisations sont donc possibles. Je ferai remarquer que le Domaine a essuyé plusieurs refus d’autorisations opposés par la Commune de Sartène. Par ailleurs, certaines des autorisations obtenues ont été contestées en justice par les Services de l’État. Parler de permis de complaisance relève de la diffamation et de la calomnie. Quant à moi, je fais confiance à la justice et je continue dans la concrétisation de ce magnifique rêve qu’a été et que reste le domaine de Murtoli. Et sincèrement à côté des dizaines de récompenses et distinctions internationales que le domaine a reçues y compris dans le domaine de l’écologie il me semble que l’avenir jugera du bien-fondé de nos démarches respectives : construire dans le respect de la nature d’un côté, s’acharner à vouloir détruire de l’autre.

Propos recueillis par GXC
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