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24e édition du festival Passion Cinéma jusqu'au 7 mai

24e festival Passion Cinéma : sous le signe de la diversité
24e festival Passion Cinéma : sous le signe de la diversité


L’équipe de Ciné 2000 organise, jusqu’au 7 mai, la 24e
édition du festival Passion Cinéma. Au programme, dans les écrins du Laetitia et de l’Ellipse, une quinzaine de films dont quatre avant-premières. Sans omettre, bien sûr, les séances dédiées aux enfants et le volet consacré au 7e art insulaire. De quoi ravir les nombreux amateurs…



Voilà plus de vingt ans, vingt trois pour être précis, que l’équipe de Ciné 2000, portée par sa cheville ouvrière, Jeanne-Paule Rocca Serra, se mobilise chaque année pour organiser le festival Passion Cinéma. Une manifestation née, comme beaucoup, de l’amour pour le 7e art. Du cinéma d’auteurs aux avant-premières en passant par le ciné montagne et le cinéma pour enfants, le festival est parvenu à s’inscrire dans la durée. L’implication de tous a permis à la manifestation de se développer au fil du temps. « Notre leitmotiv, rappelle Jean-Luc Juventin, président de l’association, c’est, comme son nom l’indique, la passion du septième art. Ceci étant, la manifestation reste très ciblée. Il n’y a pas de réelle thématique, nous mettons en exergue le cinéma d’auteur, qui peut ou non coller à l’actualité mais également le septième art insulaire qui se développe très bien. L’esprit du festival s’articule autour de la diversité, du partage et des échanges. Raison pour laquelle, nous invitons chaque année, le public à venir rencontrer des réalisateurs et acteurs... »


Trois coups de coeur

L’équipe de Ciné 2000 a concocté un bien beau programme pour cette 24e édition. D’autant que le festival d’automne (deux manifestations ont lieu chaque année, une spécificité des organisateurs) n’avait pu avoir lieu. Ainsi, quinze films seront diffusés jusqu’à ce samedi. Au coeur d’une programmation très éclectique, trois coups de coeur de l’équipe organisatrice : « Moissons sanglantes (Guillaume Ribot, 2023). L’histoire, qui n’est pas sans rappeler l’actualité, de Gareth Jones, jeune journaliste gallois qui pénètre clandestinement en Ukraine en mars 1933 et découvre les manipulations soviétiques notamment une grande famine, tenue secrète par Staline. À son retour, le journaliste alerte le monde. « C’est l’histoire, raconte Jeanne Paule Rocca Serra, du pouvoir de l’enquête et de la parole contre l’appareil d’État. »

Autre coup de coeur, « About Kim Sohee » de July Yung (2023). Une avant-première qui évoque le parcours de Kim Sohee, une jeune lycéenne coréenne qui intègre, dans le cadre de ses études, un centre d’appel et découvre, au fil des semaines, des conditions de travail particulièrement dégradantes.

Enfin, le dernier coup de coeur est en lien étroit avec la Corse. « Moi, Michel Rocard, j’irai dormir en Corse ». Réalisée par Jean-Michel Djian (2023), cette autre avant-première s’articule, deux ans avant sa disparition, autour d’un « testament » de cinq pages « J’irai dormir en Corse », rédigé par l’ancien Premier Ministre...Les enseignements d’une vie et son amour pour la Corse…


Le cinéma corse à l’honneur

Le festival, c’est aussi « Burning days », un film turc d’Emin Aper, sélectionné à Cannes cette année. Un thriller qui raconte les démêlé d’Emre, un jeune procureur qui va, dans une petite ville de Turquie, se heurter aux notables locaux. « War Pony » (Gina Gammel), caméra d’or, « Un certain regard » au festival de Cannes 2022, raconte le périple de jeunes indiens de la tribu Oglala Lakota pour atteindre « le rêve américain... ».

Côté scolaire, on note « Disco Boys », un drame français signé Giacomo Abbruzzese (2023). Le destin croisé d’Aleksei, un jeune biélorusse qui s’engage dans la légion étrangère et Jomo, un révolutionnaire nigérian qui rêve d’être danseur. « Être prof » (Emilie Thérond, 2022), un documentaire dédié aux classes de cm², 6e et 5e, qui évoque l’itinéraire de trois enseignantes portées par une même vocation : « Un enfant éduqué peut changer le monde. Pour les plus petits, « Yuku, la fleur de l’Himalaya » (2022), un film d’animation où Yuku quitte sa famille pour partir à la recherche de la fleur de l’Himalaya, dont la lumière est éternelle.

Enfin, et toujours dans le fil de l’esprit cher à ses organisateurs, le festival consacre une partie importante de sa programmation au septième art insulaire. Ainsi, le public appréciera, le documentaire signé Dominique Tiberi et François Barat « Marie Susini, une écrivaine corse » (2022). Le destin de celle qui fut l’une des toutes premières femme-écrivain de Corse. Dominique Maestrati signe, pour sa part, le documentaire « Mémoires corses du jeune Flaubert »...

Passion Cinéma, c’est bien sûr au-delà de la programmation, la rencontre du public avec des réalisateurs et/ou acteurs. À cet effet, le public pourra échanger avec Giacomo Abbruzzese et Franck Salün (Disco Boys), Jean-Michel Asselin qui animera la soirée montagne ce samedi à l’Ellipse, Jean-Michel Djian et Jean-Michel Ropers (Moi, Michel Rocard, j’irai dormir en Corse), Antoine Germa (Moissons sanglantes), Dominique Maestrati (Mémoires corses du jeune Flaubert) ou Isabelle Mattei, qui s’est intéressée à l’oeuvre de Marie Susini…

« Une nouvelle et belle expérience cinématographique, conclut Jeanne Paule Rocca Serra, ce festival est pour nous l’occasion de célébrer la reprise du cinéma après des moments difficiles. Nous avons sélectionné des films qui sauront émouvoir, susciter la réflexion et émerveiller le public. »

Le décor de cette 24e édition est planté. Place aux trois coups de la manifestion à compter de ce jeudi.

Philippe Peraut
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