De nouvelles mesures cet été aux Lavezzi

De nouvelles mesures cet été aux Lavezzi

D’ici quelques jours, de nouvelles mesures restrictives devraient être instaurées sur l’archipel des Lavezzi afin de protéger la reproduction de certains oiseaux menacés. Des zones de quiétude ont notamment été définies.

Afin de faire face à la - forte - fréquentation estivale que s’apprête à une nouvelle foisconnaître l’archipel des Lavezzi, des mesures devraient être mises en place courant juin, dans la continuité de certaines règles expérimentées l’an passé. Objectif : préserver au maximum la biodiversité et protéger la reproduction de certains oiseaux menacés. Notamment celle des sternes, des cormorans huppés et des puffins cendrés. Autant d’espèces emblématiques du site faisant partie de la Réserve Naturelle des Bouches de Bonifacio dans laquelle des zones de quiétude ont été définies : elles concernent les îlots de Ratinu, Sperduti et Purraggia, ainsi que le nord de l'île Lavezzu. Cette partie-là sera d’ailleurs fermée au public. Le tout est censé être acté d’ici la mi-juin par un arrêté émanant de la préfecture maritime de Méditerranée.

« Les trois zones de quiétude ont été présentées au dernier comité consultatif, l’arrêté préfectoral va sortir dans quelques jours, expliquait il y a deux semaines, sur ViaStella, Jean-Michel Culioli, chef du service Espaces Protégés de l'Office de l'environnement de la Corse. Nous souhaitons donc protéger la tranquillité de ces oiseaux. »

Pendant les trois prochaines années, toutes les embarcations à moteur et autres jet-ski, paddleset kayaks ne pourront plus s’approcher des rivages et des rochers afin de ne pas gêner la nidification et l’envol de ces oiseaux.

250.000 visiteurs par an

Dans la Réserve naturelle de Bonifacio, qui fait l’objet d’une réglementation depuis 1999, ces mesures restrictives constituent une première. Si le débarquement est déjà interdit - hormis pour les études scientifiques -, plaisanciers et bateliers devront se tenir à bonne distance de ces zones dites de tranquillité. Une manière également de réduire la fréquentation sur l’îleprincipale de Lavezzu où l’on a comptabilisé près de 250.000 visiteurs l’an passé. Selon les scientifiques, la capacité d'accueil maximale est estimée à 200.000 personnes par an.

Afin de limiter l’accès à 2000 visiteurs par jour sur cette île, un QR code a été élaboré afin de pouvoir chiffrer la fréquentation. Néanmoins, en l’absence d’arrêté pris par le maire de la commune et par le préfet de région, aucune borne de lecture de QR code n’a été installée pour la saison estivale à venir.

Sensibilisation

Cet été, d’autres restrictions sont également prévues concernant le mouillage des différentes embarcations. Dans certaines zones, les bateaux-restaurants conventionnés pourront utiliser une bouée dans un créneau horaire précis. En plus de ces règles, une campagne de sensibilisation est également menée aux Lavezzi où l’on peut fouler les sentiers balisés mais en aucun cas grimper sur les rochers. Récemment, de nouvelles pancartes ont été posées afin de rappeler au visiteur ce qu’il encourt en cas de non-respect de la réglementation en vigueur. Circuler en dehors des sentiers balisés ou jeter des détritus coûtera 68 euros d’amende. Porter atteinte à une espèce protégée peut aller jusqu’à 300.000 euros d’amende et 3 ans de prison.Si, d’un côté, on menace de taper au porte-monnaie pour tenter de préserver un site naturel patrimonial, de l’autre, on espère toujours réguler sa fréquentation. Les jours de forte affluence, il est notamment envisagé de faire débarquer les visiteurs sur l'île de Cavaddu, où les plages sont plus grandes qu'à Lavezzu. Mais où les sentiers publics et les pontons sont aussi plus rares…

A.S